Adieu les Arts Ninja...

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Chapitre 1 : Adieu Les Arts Ninja

Genma allait mourir aujourd'hui.

Il en était certain. Il avait rejoint le front principal avec le reste de la formation et les cinq Kage. Il se forçait au début à garder espoir mais les forces qui s'affrontaient n'avaient rien de naturelles. Aussi puissants fussent-ils un temps avec Raido, devenant même de ce fait la garde rapprochée de Minato Namikaze et des Hokage suivants, il se sentait tout petit maintenant aux côtés de Sasuke et Naruto qui luttaient contre les forces obscures qui gagnaient du terrain.
Minato Namikaze... il était là lui aussi. De même qu'Hashirama, Tobirama et Hiruzen. Et Sasuke avait déboulé de nulle part aussi. Il avait même cru apercevoir Orochimaru et Hiruzen discuter. Du grand n'importe quoi. Si mêmes les cinq Kage des grandes nations ainsi que les anciens Hokage ne s'en sortaient pas, à quoi bon y croire encore ?

Tout était fini, le QG venait d'être anéanti, alors qu'il se trouvait à des dizaines de kilomètres d'ici. Emportant avec lui la vie des chefs de clan Nara et Yamanaka. Le plus grand stratège de l'histoire venait de mourir. Comment pouvait-il faire face à un ennemi pareil ?

Tout ce sang, toute cette boue, tout ces corps empilés, éventrés, égorgés, éclatés, brûlés, cloués au sol et la liste était trop longue. Tous ces corps agonisants, tous ces cris de détresse, toutes ces plaintes de douleurs qui lui faisaient pleurer les oreilles. Cette odeur ignoble, cette odeur de sang, de boue, de putréfaction même, qui violait son odorat.
Qui aurait cru un jour que son soi-disant défunt, ancien camarade de classe, Obito Uchiha, était à l'origine de cet enfer sur terre ? Ce gamin stupidement joyeux qui n'était même pas fichu de revenir de mission sans avoir chialer ? Pourquoi tant de souffrance ? Au nom de quoi ?

Les « Art Ninja » hein ?

« Hm, tu parles d'un art, geint-il en mastiquant colériquement son senbon en évitant à peine un projectile qui lui érafla le bras.

- A quoi tu penses ? Reprend toi Genma ! Fit son camarade en le tirant par le bras. »

Raido Namiashi. Son compagnon d'arme le plus proche et accessoirement la personne qu'il aimait secrètement. Il n'avait pas l'air d'avoir abandonné lui au moins. Quand Genma trouvait le temps de regarder tout autour de lui, il ne voyait que désolation dans les yeux de tous. Il n'y avait plus de Konoha, de Kiri, de Kumo, de Suna ou d'Iwa. Juste des Shinobi de tout âges, de tout horizons, qui essayaient désespérément de survivre. C'était devenue chacun pour sa pomme, l'instinct de survie étant inscrit dans le code génétique. Certains érigeaient des murs de boue avec le peu de chakra de Kyubi qu'il leurs restait, d'autres essayaient simplement de fuir.
Genma n'avait plus la force de tout ça. Il n'avait ni la force de fuir, ni la force de combattre. Il esquivait machinalement les attaques qui lui seraient mortelles par simple instinct de survie alors qu'il n'attendait plus rien.

Il savait qu'il allait mourir, il se demandait simplement quand.

Il allait mourir ici sans jamais n'avoir avoué ses sentiments à son brûlé. Qu'espérait-il de toute façon ? Qu'ils seraient réciproques ? Qu'il se jetterait sur lui, pour l'embrasser à perdre haleine ? La bonne blague. Comme s'il était dans une histoire yaoi à l'eau de rose où l'autre homme répondrait qu'il l'aimait lui aussi depuis toujours.

Raido n'avait jamais rien tenté à son encontre, bien que lui non plus après réflexion... Mais qu'y avait-il de bizarre à cela ? Raido était un homme et il aimait les femmes, c'était la dure vérité. La vérité qui lui limait le cœur depuis son enfance. Un amour à sens unique, où le cynique hasard de la vie les avait réuni dans le même service depuis plus de dix ans. Depuis des années où il devait passer ses journées auprès de lui tous les jours, en réprimant ses envies, ses désirs, par respect.
Le brun le considérait comme un précieux ami, probablement même comme son meilleur vu les soirées qu'ils passaient tout le temps ensemble. Pour quel ami dégueulasse il passerait s'il lui avouerait qu'il avait à son sujet bons nombres de fantasmes comme par exemple, se faire prendre dans ses bras puissants sur le bureau du Hokage ? Il lui inspirerait alors un profond dégoût et il pourrait dire adieu à leurs soirées en duo, à rire ensemble et à picoler plus que de raison au « Osake No Justsu ! », leur bar préféré, en devant continuer à travailler à ses côtés. C'était impensable.

Les Arcanes Lunaires De GenmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant