❝Je te rejoindrais, mon amour...❞

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒

Lorsque Hugo arriva dans la grande salle, il remarqua tout de suite que son meilleur ami n'était plus à sa place habituelle. Éric se trouvait à présent seul à l'autre bout de la table, loin de ses amis. Il décida qu'il valait mieux respecter sa décision de s'éloigner puis s'installa à son tour.

Le repas se passait lentement et calmement. De temps en temps, Hermione lui jetait des petits coups d'œil pour vérifier que tout allait bien. Il échangeait quelques banalités avec des camarades de classe à sa table, mais rien de bien sérieux. Il avait l'esprit ailleurs.

Une fois son repas terminé – une blanquette de veau, un vrai délice – il avait rejoint la salle commune des Poufsouffles en attendant qu'Hermione termine le sien et vienne le rejoindre.

Il fallait qu'il lui raconte tout ce qu'il s'était passé.

°°°

« ...Hugo ! ... Hugo !

- Hum ?

- Tu t'es endormi ?

- Apparemment...

Hugo se redressa, la bouche pâteuse, n'ayant qu'une seule envie : reprendre son somme.

Puis, il se rappela qu'Hermione était toujours près de lui.

- Tu voulais quelque chose ? Lui Demanda-t-il.

- Juste savoir ce qu'il s'est passé avec Éric.

- Il m'a juste fait comprendre qu'on devait prendre nos distances, que c'est mieux ainsi.

Hermione prit son ami dans ses bras. Elle le rassura en lui disant que tout allait bien se passe, qu'ils allaient se réconcilier.

« Les histoires d'amour finissent toujours bien, Hugo... »

Elle ne réalisa que quelques jours plus tard à quel point c'était absurde ce qu'elle lui avait dit.

°°°

Drago était assis à l'un des bureaux verts dans la salle commune des Serpentards. Sa plume caressait le papier fin de son carnet. Il s'était mis à écrire il y a peu de temps. Personne ne savait ce qu'il écrivait, mais il s'y passionnait. Cela avait un effet détendant sur lui, surement.

Des lignes, des lignes et des lignes entières par jour. Sans savoir pourquoi.

Drago se tenait droit, le regard fixé sur sa feuille jaunie ou dehors par la fenêtre. À l'extérieur, les premières feuilles tombaient des arbres, tandis que la majorité d'entre-elles étaient déjà brune, sèches ou craquelées. Il avait presque envie de leur mettre des pansements.

Comme pour ses avant-bras, en fait. Drago ne cessait de reposer des pansements sur ses scarifications, mais il les retirait quelques heures après. Pour se faire du mal. Parce qu'il trouvait que c'était le meilleur moyen d'évacuer toute cette colère envers son parrain. À peine un mois s'est écoulé depuis la rentrée, et son parrain lui avait fait du mal plus d'une vingtaine de fois. Plusieurs fois par semaine, parfois par jour.

Il se sentait sale. Et se faire du mal l'aidait à se sentir mieux d'une certaine manière.

Au bout d'un certain temps, il sentit une main se poser sur son épaule. Par réflexe, il cacha ses avant-bras sous le bureau, puis se retourna afin de faire face à cette personne. Il découvrit Pansy, dans une jolie tenue noire composée d'un chemiser et d'un pantalon en cuir. Elle tentait de déchiffrer ce qu'il venait d'écrire dans son carnet.

« Qu'est-ce que tu as écrit ici, demanda-t-elle en pointant du doigt un mot.

- Rien, lui répondit-il sèchement.