𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔

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Éric se baladait dans Poudlard. Ses pas résonnaient dans l'ensemble du couloir. Un livre dans la main gauche et une pomme verte dans la droite, tout lui semblait agréablement calme. Peut-être trop pour un samedi après-midi...

Ces derniers temps, il avait, aussi, l'étrange impression d'être observé. Mais après avoir vaguement cherché la mystérieuse paire d'yeux qui le fixait constamment, il abandonna cette idée par manque de résultats.

Ce jour-là, au détour d'un couloir, il élucida le mystère. Une touffe de cheveux roux dépassait du mur. Il aurait pu mettre sa main à couper sur l'identité de cet élève !

« Il est quand même pénible, à force de me suivre ! Pensa-t-il Je suis sûr que c'est aussi lui les autres fois. Je vais lui faire bouffer mon fruit, en plus il est allergique, ça c'est pratique pour une fois!»

« Je t'ai vu, Hugo. Lança-t-il à travers le couloir, sans se retourner.

- Mais...co...comment as-tu su ? Bégaya l'intéressé.

- Il n'y a pas 36 milles roux dans cette école. En plus, des roux qui me matent dans les couloirs de Poufsouffle !

- ...

- Bon, ce n'est pas tout ça mais j'ai un planning chargé moi.

- Non, attends !

- Je n'ai plus rien à te dire, Hugo. Laisse-moi maintenant. Et par pitié...Arrête de me suivre ! »

Éric repartit, se concentrant plus que tout sur la lecture de son livre et roulant sa pomme dans sa main. Etant de nature très rancunier, il ne s'était toujours pas décidé à pardonner Hugo. Au fond, il savait très bien qu'il n'était pas entièrement responsable de ce qui était arrivé ce soir-là...

Mais Hugo restait là, sans bouger, maintenant au milieu du couloirs. Ils étaient si têtus tous les deux. Et aucun n'était prêt à abandonner.

- Éric...

- Pas maintenant, Hugo !

- Mais quand alors ?

Éric ne répondit pas. Mais pas question de se dégonfler pour Hugo. Il n'allait pas abandonner si près du but. Il se rapprocha un peu plus de son meilleur ami.

- Éric, on se connait depuis plus de quinze ans maintenant. On partage ensemble absolument tout, dans les moindres détails. Je connais tout de ta vie, et toi tu sais tout de la mienne. Mais il y a un truc que tu ne sais pas encore, ou du moins que tu refuses d'admettre.

Hugo déglutit puis continua son monologue, en essayant de ne pas détourner les yeux et contrôlant au mieux le rougissement de ses joues.

- Tu ne sais pas que je t'aime. Et que je t'ai toujours aimé. J'ai toujours eu des sentiments pour toi, depuis tout petit. Sinon, je ne t'aurais pas embrassé quand on était petits. Je comprendrai que tu ne veuilles plus me parler après ce qu'il s'est passé le soir du bal de Noël, mais là tu vois, aujourd'hui, je veux mettre tout ça au clair. Ne plus te mentir. Que tu saches que je n'ai jamais voulu causer un froid entre nous, j'ai voulu te protéger, te garder auprès de moi. Que tu saches, que je suis un putain d'égoïste. Que tu saches que tu avais raison quand tu m'as dit que je ne pensais qu'à moi. Tu avais raison sur toute la ligne mais moi, je n'ai rien voulu entendre. J'ai gâché notre amitié, peut-être même que je te dégoute, mais je t'aime Éric. Plus que tout. S'il te plait, laisse-nous une chance, rien qu'une...

Hugo était tétanisé, allait-il accepter ses excuses dans un premier temps ? Et ses sentiments ?

Un silence prit place entre eux. Hugo décida, non de le briser, mais de prendre la main de son meilleur ami. Elle était chaude et légèrement moite. Sa réaction, qui était d'une grande surprise, le fit glousser et légèrement rosir.

❝Je te rejoindrais, mon amour...❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant