Chapitre IV

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      La chevauchée des Terres sauvages de Solari, celles-ci appelées également les Terres d'Atranos, se passait de manière calme et sans problème. Le seul petit bémol était le silence de Tinuviel qui se faisait ressentir chez ses compagnons de voyage. Alvana'as prit alors la parole afin de rompre ce silence très embarrassant.

     - Et donc pourquoi Atranos ? C'est un dieu ou quelque chose comme ça ?

     Évidemment elle avait posé la question à l'assassin, mais celle-ci garda son regard droit devant. Il fallait faire vite pour avoir une chance de rattraper ceux qui volent le bétail de Solari. C'est donc Lucia, la jeune noble qui lui répondit.

      - Voyez vous, dame Iluviane, des légendes sur Atranos disent qu'il aurait vaincus plus d'une armée à lui seul dans ces terres mais il ne se l'ai jamais approprié préférant que les animaux restent dans leur lieu naturel et...

     - Un bien beau conte que vous avez là mademoiselle Draenore - avait alors prononcée Tinuviel - Mais ce Atranos n'est qu'une légende faite pour bourrer le crâne des jeunes idéalistes comme vous. Et qui plus est, aucuns êtres ne serait assez bon pour ne pas conquérir des terres.

     Lucia lui souriait donc, l'écoutant patiemment puis observa l'elfe qui avait posé la question.

      - Les légendes sont basées sur des faits réels alors je pense qu'il y a une part de vérité dans le récit d'Atranos. Ce n'était peut-être pas un dieu mais il possédait une âme aussi pure que le cristal. Et vous dame Iluviane ? Avez-vous un récit de légende que vous pouvez nous raconter ou même de vos aventures ?

      Tinuviel émit un soupir d'exaspération à l'égard de Lucia qui vouait, selon elle, une admiration trop poussée sur ces légendes de Solari. Mais elle n'y pouvait pas grand-chose, ce n'était pas elle après tout qui mettait ces inepties en tête. L'elfe observa le ciel qui était d'un bleu magistral, comme pour s'en inspirer puis émit un sourire en fermant les yeux, ses courbes tellement fines allant avec les mouvements de son cheval.

     - Il y a plus d'un millier d'années, le peuple elfe voyageait à travers notre monde. Les plus nomades d'entre nous ne restaient pas plus d'un mois dans le même lieu. Savez vous pourquoi jeune Lucia? - La jeune fille l'écoutait attentivement et quand l'elfe lui posa la question elle bougea la tête négativement, l'occasion de continuer son récit fut venue - Notre peuple avait une croyance sur un loup voyageur. Un elfe possédant une magie bien au-delà de notre capacité de perception de notre monde. Telindore l'elfe prodige. Un être si incroyable que les tatouages qu'il possède sont imprégnés de magie.

     Elle eut un regard triste, comme si des souvenirs douloureux refaisaient surface mais elle se reprit bien rapidement pour ne laisser rien paraître.

     - De ce que les anciens racontent, il aurait parcouru le monde pour finalement apparaître aux elfes comme leur sauveur. Quand il était avec eux c'était un elfe remarquablement séduisant et une fois dans les terres sauvages, il redevenait le loup noir. Mais avec le temps, il a perdu foi en nous dès que les autres races sont apparues. Nous sommes alors devenus sédentaires comme la plupart des races de notre monde. C'est de ce fait que les elfes diminuent en population. Le dieu que nous vénérons a abandonné un peuple qu'il ne trouvait plus digne de lui.

      Toutes ces histoires plus belles les unes que les autres donnaient, au final, mal à la tête à Tinuviel. Pourquoi croire en des êtres si fantastiques si finalement ils délaissent ceux qui croient en eux. Elle se racla alors la gorge et croisa les bras laissant sa jument aller à l'allure qu'elle voulait. Le soleil dans leur dos, le vent léger qui caresse l'herbe et les champs qui s'étendent ça et là, avec au loin des jeunes renards qui se pourchassent pour jouer. Un panorama des plus agréable pour les yeux. La jeune assassin, avec ses cheveux d'acier qui étaient reflétés par le soleil, prit une légère inspiration et finit par donner un coup de talon dans les flancs de l'animal passant alors devant ses compagnons de route.

L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant