Chapitre XIII

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     Le soleil haut dans le ciel baignait les vastes plaines de Dinmélite d'une lumière éblouissante. Tinuviel continuait son chemin, accompagnée uniquement par le bruit des sabots de son cheval contre le sol et le murmure du vent dans les herbes hautes. Les masures éparses qui parsemaient le paysage semblaient abandonnées depuis des siècles, laissant une atmosphère de mystère et de désolation. Rien ne laissait penser que c'était le même chemin qu'elle avait parcouru avec ses compagnons à l'aller. Seule, la jeune femme percevait chaque détail différemment, chaque ombre, chaque souffle de vent prenait une nouvelle signification. Mais malgré le calme apparent, elle restait en alerte, sachant que les dangers pouvaient surgir à tout moment.

    Les heures passèrent lentement, rythmées par le trot régulier de sa jument mais également les battements d'ailes de Noctia qui n'étaient pas si loin. Tinuviel se laissait bercer par cette chevauchée solitaire, savourant l'isolement relatif de ces vastes plaines. Pour elle, rien n'était plus réconfortant qu'une communion silencieuse avec la nature, malgré le poids de sa mission. Bientôt, elle atteignit un petit ruisseau qui serpentait à travers les plaines, offrant une pause bienvenue à son voyage. Descendant de sa monture, Tinuviel laissa Altria s'abreuver tandis qu'elle-même se reposait à l'ombre d'un arbre solitaire. Le silence pesant des plaines était à la fois oppressant et apaisant, lui permettant de se ressourcer avant de reprendre sa route. Alors que Tinuviel se reposait à l'ombre de l'arbre, Noctia, sa plus fidèle compagne, se tenait à proximité, observant silencieusement les environs. Ses yeux océan, aussi profonds que les abysses, scrutaient les vastes étendues des plaines qui s'étendaient à perte de vue.

    Profitant du calme de cet instant, Noctia déploya ses ailes majestueuses, laissant son plumage s'emplir du vent doux et chaud des plaines. Les rayons du soleil caressent ses plumes sombres, créant des reflets irisés qui dansent à la surface de ses ailes. Le corbeau majestueux se sentait en harmonie avec l'immensité de la nature qui l'entourait. Ces lieux étaient son domaine, un royaume où elle pouvait voler en toute liberté, loin des contraintes du monde des hommes. Pourtant, malgré la beauté tranquille de ce moment, Noctia restait vigilante. Son instinct lui dictait de rester sur ses gardes, car les plaines de Dinmélite peuvent réserver bien des dangers, même pour un corbeau aussi agile et rusé qu'elle. Quelques petits insectes volants finirent par l'accompagner dans son vol mais ils semblaient assez étranges. Malgré ça, Noctia ne voulut pas en tenir rigueur profitant de sa liberté.

    Alors que le soleil commençait à décliner à l'horizon, Noctia se rapprocha de Tinuviel en planant tout doucement vers celle-ci encore un peu endormie, l'observant avec un mélange de tendresse et de dévouement. Elle savait que leur voyage était loin d'être facile, et elle était prête à accompagner sa compagne dans tous les défis qui les attendaient. Avec un cri rauque, Noctia posa une de ses ailes sur le visage de la jeune femme, invitant Tinuviel à se réveiller pour reprendre leur route à travers les plaines infinies.

    - Tinuviel il est temps jeune marmotte nous avons encore du chemin à parcourir.

    Son bref instant de repos interrompu, Tinuviel se réveilla en grognant et remit en selle avec un peu de mal tout en ressentant la moquerie dans le regard de sa jument. Malgré la fatigue qui continuait de peser sur ses épaules, elle savait qu'elle devait avancer. Les pleines de Dinmélite étaient vastes et dangereuses, mais elle était prête à affronter tous les défis qui se dresseront sur son chemin, ses deux compagnes à ses côtés.

* * *

    Kaelan se tenait toujours dans la cage sombre et étroite des sous-sols du château de Solum, mais cette fois-ci, il sentait une légère différence dans la manière dont il était retenu. Ses mains étaient attachées devant lui plutôt que derrière son dos, une concession minimale à sa sécurité, peut-être, de la part de ses geôliers ou était-ce une demande de la femme assassin ? Bien que ses mains soient libres de se mouvoir, la sensation d'être emprisonné restait tout aussi étouffante. Il pouvait sentir la froideur des chaînes contre sa peau, et l'air humide des sous-sols lui pesait sur les épaules. Pourtant, malgré sa situation précaire, Kaelan ne perdait pas espoir. Il savait qu'il devait rester vigilant, cherchant la moindre opportunité de s'échapper de sa prison. Ses sens étaient en alerte, prêts à saisir le moindre bruit ou mouvement qui pourrait lui être utile. À travers les ténèbres de la cellule, Kaelan entendit des pas résonner dans les couloirs au-dessus de lui. Les gardes patrouillent sans doute, vigilants à toute tentative d'évasion. Mais Kaelan était déterminé à ne pas rester captif plus longtemps. Avec précaution, il commença à sonder les barreaux de sa cage, cherchant un point faible, une fissure, n'importe quoi qui pourrait lui offrir une chance de liberté. Ses mains liées rendaient la tâche plus difficile, mais il refusait de se laisser abattre.

L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant