Chapitre IX

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       Le spectacle était tellement impressionnant. Le ciel était entièrement dégagé, et encore plus depuis le commencement des chants. Le corps de l'assassin avait subitement viré au bleu pâle comme si elle avait été gelée par quelque chose et à voir cet évènement Guegnith s'inquiéta récitant à nouveau sa prière. Soudain, sans même que les prêtresses n'y soient préparées, une vague d'énergie s'échappa du corps inerte. Celui-ci même commence à s'élever, surplombant le cercle à terre. Ce corps entouré d'une aura violette et ténébreuse se battait spirituellement et la Matriarche n'avait aucun doute sur la nature de cette enfant. D'autres vagues d'énergies se dispersaient dans le ciel et l'une d'elle étant si puissante, que de l'énergie naturelle sortie dans son dos, formant alors une forme énorme. Un immense dragon d'ébène, la gueule ouverte comme hurlant. La vieille femme surprise et impressionnée somma à toute de reprendre ce qu'elles faisaient et c'est alors que l'animal commençait à se diriger vers elles, tout en ayant un contacte avec les arbres, il s'envola petit à petit en fumé. Le groupe d'elfe autour partit se cacher pour ne pas être le repas de ce monstre tandis que Lucia restait parfaitement en position, gardant cette fois, le regard sur Tinuviel les yeux brillants de larmes. Alvana'as qui avait reculé de quelques pas, se demandait si la jeune noble était triste, prise de peur ou en admiration par cette beauté draconique. Mais en regardant davantage la bête qui était presque en contact avec eux, elle remarqua une sorte de tatouage sur le front. Elle savait qu'elle l'avait déjà vu quelque part mais celui-ci disparut tellement vite qu'elle ne put en voir plus. Après cette étape des plus éprouvante pour les dryades, le corps s'effondra au sol, mais d'une hauteur pareille la mort allait la chercher. C'est avec une rapidité insoupçonnée que la jeune adolescente réservée se précipita jusqu'à effectuer un saut plus qu'impressionnant, capable de briser les moindre muscles d'une personne normale, une fois arrivée au milieu du cercle. À quelques mètres du sol, elle la prit contre elle assez violemment, inconsciente, effectuant des gestes assez maladroits les faisant s'écrouler au sol. Sheynara ne manqua pas de briser le cercle pour aller voir comment les deux se sentaient, jusqu'à hurler des ordres aux autres de les emmener en lieu sûr et de les soigner au mieux. Lucia, étourdi, répétait qu'elle ne voulait pas d'aide mais qu'il fallait faire vite pour Tinuviel. Elle était toujours aussi gelée et si pâle. Les elfes couraient alors vers elles, ainsi que le jeune guerrier qui paniquait pour l'adolescente.

* * *

     L'air était frais et le soleil entrait agréablement au travers de la fenêtre. Noctia, posée sur le rebord, lavait son plumage qui commençait à grisonner. Une forme sur le lit se redressa qui fit se stopper le corbeau pour la regarder. La personne regarde aux alentours pour déterminer le lieu où elle se trouvait mais son regard aux couleurs asymétriques s'arrêta sur l'animal. Pendant un court instant qui semblait une éternité, les émotions s'entremêlant. Deux êtres faits l'un pour l'autre malgré beaucoup de différences. Mais le silence rompu par des oiseaux chanteur, le corbeau s'envola par la fenêtre comme incitant la femme à se lever. Un sourire attendrissant illumina ce visage si froid à l'accoutumé, faisant ressortir les rides qu'elle avait accumulées depuis tant d'années. A vouloir que tout se passe bien, s'inquiéter que ses missions échouent ou même que les personnes à qui elle avait loué allégeance ne meurt à cause de son inefficacité. Sortant une jambe après l'autre de son lit, elle constata que ses vêtements habituels avaient laissé place à une simple chemise ample et un pantalon des plus simple en tissu. C'est donc les pieds nu qu'elle se résout à sortir de ce cocon, affronter le monde extérieur. Elle regarda une dernière fois la pièce comme voulant y rester pour l'éternité. Mettre derrière elle ces années de servitudes et de meurtres. Peu importait le passé de ses parents, peu importait l'avis de nobles avares. Son épuisement était présent. Malgré son jeune âge de vingt-deux années, elle en paraissait bien plus à présent. C'est dans un soupir qu'elle abandonna l'idée de repos et se laissa bercer par les rayons du soleil réchauffant alors sa peau si de porcelaine.

L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant