L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]

Chapitre XVI

 Dans la soirée, alors que le crépuscule s'étirait sur le village, Tinuviel ne put s'empêcher de penser à l'ouvrage ressemblant un peu trop à l'Alhathistal. Son esprit était hanté par les légendes entourant cet ouvrage, les rumeurs sombres qui circulaient à son sujet. Mais surtout, elle s'inquiétait de ne pas pouvoir ressortir d'ici vivante et de finalement ne pas accomplir sa mission. La femme avait été une hôtesse de marque, l'ayant invitée à manger avec elle, parler de pleins de récits de voyages. Mais également proposer de coucher dans une des chambres d'amis de sa bâtisse le temps de sa halte dans le village.

Selon les récits encore disponibles dans les bibliothèques, l'Alhathistal renfermerait un pouvoir incommensurable, voire renfermait un être des plus malsains qui eut été créé dans l'univers. Certains disaient qu'il est lié aux plus reculés et dangereux, tandis que d'autres prétendaient qu'il était le fruit des expérimentations d'un mage fou. Qui avait raison ? Personne ne le saura jamais à part le détenteur de ce livre.

Tinuviel savait que si l'Alhathistal était réellement présent et qu'Elara en était la détentrice, cela signifiait que la mairesse du village était bien plus qu'elle ne le laissait paraître. Une aura de danger entourait désormais la femme aux cheveux grisonnants, ajoutant une dimension inquiétante à la tranquillité apparente du village. Finalement déterminée à percer le secret de cette vieille femme, Tinuviel attendit que la nuit soit bien avancée avant de se glisser silencieusement hors de sa chambre d'amie que lui avait proposée Elara. Le village était plongé dans un calme profond, seulement troublé par le murmure du vent et le cri lointain d'un hibou. Avec précaution, Tinuviel se dirigea vers la bibliothèque qu'elle avait pris soin d'étudier pendant son passage, contournant les couloirs encore empruntés par certains domestiques pour éviter d'être repérée. Arrivée devant la porte, elle jeta un coup d'œil autour d'elle pour s'assurer qu'elle n'était pas suivie, puis ouvrit la porte avec une main experte.

L'intérieur était plongé dans l'obscurité, seules quelques lueurs provenant de lampes à huile éclairaient faiblement les pièces. Tinuviel avança furtivement, guidée par son intuition et son désir ardent de découvrir la vérité et de mettre un terme à une potentielle menace. Enfin, elle arriva devant la table où elle avait repéré l'Alhathistal plus tôt dans la journée. Son cœur battait la chamade alors qu'elle posait les yeux sur celle-ci, mais rien. Le vide total. Le livre avait sans doute été rangé au grand désarroi de la jeune femme.

Elle inspecta soigneusement la pièce, cherchant des indices qui pourraient expliquer la disparition soudaine du livre. Rien ne semblait anormal, tout était parfaitement ordonné, comme si personne n'était venu ici depuis des heures. Même si elle savait que le ménage se faisait, un livre au départ bien en évidence qui fini par être rangé, soit on veut le cacher soit c'est une domestique qui range derrière son passage. La jeune assassin continua quand même de vadrouiller pour en savoir un peu plus sur l'ouvrage et sur ces lieux.

C'était alors qu'un léger bruit attira son attention. Tinuviel se figea, tendant l'oreille dans l'obscurité. Elle distingua un souffle léger, presque imperceptible, provenant d'un coin sombre de la pièce. Sans hésiter, elle se dirigea vers l'origine du son, ses sens en alerte. Elle trouva une petite ouverture dissimulée derrière un tableau accroché au mur. Une porte secrète. Son cœur battant la chamade, Tinuviel ouvrit la porte dissimulée, révélant un escalier qui descendait dans les profondeurs inconnues sous la demeure d'Elara. Une bouffée d'excitation l'envahit alors qu'elle descendait prudemment les marches, s'enfonçant dans l'obscurité oppressante. Au fur et à mesure qu'elle avançait, Tinuviel sentait une présence, un sentiment d'être observée. Elle savait que quelque chose de sinistre se cachait dans ces souterrains oubliés, et que les secrets du village étaient bien plus sombres et dangereux qu'elle ne l'avait imaginé.