Live Like Legends.

run away run away don't cry

Un fois ses pleurs arrêtées, elle décida de se relever mais ses jambes flanchèrent. Ah...

- Rrrr...Fait chier! elle murmura pour elle-même.

Elle releva tout de même la tête et se positionna de façon à ne plus être appuyée sur ses pauvres petites jambes. Et elle attendit ainsi, dos à mes démons personnels, alias ses Morts.

La noiraude observa le caveau familial. C'était une genre de crypte morbide toute en marbre noire pour renforcer le côté déjà flippant de l'endroit. Lors de la mort de ses parents, Papy, Mamy et les parents de Noah s'étaient mis d'accord pour qu'une place lui soit attribuée aux côtés de sa femme.

Au bout d'un certain temps, elle se releva doucement et se rendit compte qu'elle n'avait nulle part où aller.

Un vieil ami de son grand-père l'avait emmené jusque-là parce qu'elle n'était pas en état de conduire sa propre voiture, mais il était parti sans l'adolescente quelques heures plus tôt, peu enclin à l'attendre d'avoir fini de hurler sa peine sur les tombes du cimetière familial. Elle devait rentrer à pied désormais. Et... il pleuvait, il faisait noir. Pas très rassurant...

Elle souffla et se dirigea vers le parking sous la pluie gelée. Elle entendit encore quelques craquement venant d'endroits divers. Comme des brindilles qui cassaient mais en plus fort, pas autant que le craquement sinistre de tout à l'heure mais tout de même. Sur ses gardes, elle se retourna mais ne vit personne. Elle avait comme l'impression que cela venait du sol, de sous ses Converses noires. Elle décida de ne pas faire attention à cela. Après tout, ce n'était qu'un détail. Ce doit être un écureuil ou un corbeau qui cherche un endroit où s'abriter, pensait-elle.

L'orage s'était arrêté de gronder quand elle arriva sur le parking du cimetière, mais la pluie tombait encore. Ses chaussures crissent sur les graviers, ses mains étaient cachées dans les poches de son sweat à capuche noire et ses cheveux noirs de jais restaient épargnés, ne ressortant que très peu de sous sa capuche posée sur sa tête.

Elle n'avait même pas pris la peine de bien s'habiller pour l'enterrement, à quoi bon? Elle aimait s'habiller en noir, et elle faisait parti du décors du cimetière... tout le monde savait qui elle était; La Fille aux Morts. La petite fille maudite. La Dame en Noir.

D'un geste habile, elle commençait à sortir ses écouteurs des poches de ses jean noir quand elle entendit des pas rapides derrière elle. Elle continua d'avancer, plaça ses écouteurs dans ses oreilles mais n'alluma pas la musique. Je suis simplement prévoyante, pas parano. Soyez indulgents! Les pas se firent de moins en moins rapide mais de plus en plus proche. La personne derrière elle avait l'air de la suivre, mais elle ne connaissait apparemment pas le mot discrétion. Ou peut-être qu'elle se disait qu'il n'avait rien à craindre. Mauvaise pioche. Lorsqu'elle était enfant, la petite fille maudite a enchaîné les différents sports de combat, dans lesquels elle excellait.

Les pas s'arrêtèrent et elle ne prit pas le risque de se retourner et continua sa route sur l'herbe à côté de la chaussée goudronnée. L'herbe était humide et glissante. De la boue collait à ses baskets neuves. Celles que Papy lui avait offertes le jour de sa mort, le jour de son anniversaire. Un grand bruit et une sorte de grognement retentit derrière son corps frêle. Elle ne se retourna toujours pas, jusqu'à ce que l'homme -ou la bête, en vue de ce grognement-, se rua dans sa direction. Ses foulées étaient de plus en plus rapides et se rapprochaient de sa personne à grands pas.

La route était bordée de hauts sapins et le manque de lumière rendait la scène terriblement effrayante à ses yeux. Elle se mit à courir mais glissa trop et décida de courir sur la chaussée. Quand l'homme fut assez proche, elle se retourna vivement et ce qu'elle vit lui coupa le souffle.