Chapitre 1 : L'Appel de la Montagne

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-Joyeux Noël !

La porte s'était ouverte sur cette exclamation et le jeune homme sur le palier se fit happer dans l'appartement. La jolie rousse qui l'avait précipité dans le salon avait revêtu son « plus beau pull laid de Noël » comme chaque année.

« Noël n'est que dans deux semaines Lisa.

- Toujours aussi déprimant petit frère. Ce n'est même plus drôle. Déjà qu'on ne se voit pas souvent, si en plus tu ronchonnes cette année encore ! »

Exaspéré mais habitué, le coupable n'avait même pas tenté d'éviter la main qui l'avait complètement décoiffé : il préféra ignorer la pile électrique qui lui servait de sœur pour aller enlacer ses parents. Tous deux étaient aux anges de le revoir.

« Tu arrives pile avant que nous ne partons ! Retrouve rla montagne va nous faire le plus grand bien ! Tes grands-parents ont pour une fois eut une merveilleuse idée de déménager !

- Sans nous ils n'auraient pas découvert ce village Katherine.

- Hum... C'est vrai . Donc finalement nous avons eu une bonne idée. »

Si le couple lui-même 'navait pas déménagé plus de quinze ans plus tôt dans ce village au cœur des montagnes, les grands-parents des deux plus jeunes n'auraient pas eu l'idée de s'y installer lors de leur retraite.

A croire que ce village avait envoûté toute la famille de l'étudiant qui offrait un sourire de façade. Il n'y avait pas mis les pieds depuis ses seize ans et préférait ne pas y repenser. Néanmoins, il avait été incapable de résister à l'invitation de ses grands-parents.

« Vous nous retrouverez là-bas dans quatre jours. Soyez sages.

- On a plus dix ans maman !

- Dans ta tête tu as encore huit ans Lizz'.

- Merci papa...

- Ca fait toujours plaisir ! »

Katherine avait levé les yeux au ciel avant d'enlacer chacun à leur tour ses enfants, les yeux brillants à l'idée de retrouver le chemin des montagnes. Elle avait d'ores et déjà la certitude que ce Noël serait réussi. Si ses « petits trésors » avaient été un peu plus observateurs, ils auraient pu percevoir l'étincelle de malice qui pétillait dans les yeux de la cinquantenaire et dans ceux de son mari qui paraissait, lui aussi, très pressé d'aller rejoindre les pistes de ski et les chalets.

Lisa soupira avant d'échanger un regard amusé avec son cadet : ils avaient eu la même réaction. A savoir : se laisser glisser au sol, dos à la porte, dès que leurs parents s'étaient retrouvés dans le couloir.

« Est-ce qu'ils grandiraient un jour ?

- Ce sont des cas désespérés Lizz'.

- Un peu comme toi en fait !

- Ben voyons... Qui hurle dès que je l'appelle au téléphone ? Qui s'amuse à cacher, à vingt-huit ans, des chocolats dans son appartement le jour de Pâques ?

- Le choco', c'est sacré. Fais gaffe à ce que tu dis si tu ne veux pas te retrouver à dormir dehors. »

L'aînée avait haussé les épaules, gardant un immense sourire aux lèvres en dépit du ton un peu rude employé. C'était impossible pour elle de s'empêcher de sourire, cet arc que formait ses lèvres refusait de partir.

Et Alexeï savait qu'il arborait la même expression béate, un peu stupide. L'un comme l'autre était ravi de se retrouver, de se revoir autrement que par téléphone ou visioconférence. Pendant deux ans, il leur avait été impossible d'être ensemble puisque le plus jeune était à l'étranger. Alors rien que le fait d'être là, côte à côte, les comblait de joie.

It was only Christmas NightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant