Chapitre 8 : Redevenir un homme

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* Tommy (un mois plus tôt)

- Salut frérot.

Je posais la chaise devant la tombe de Joël, tendant la jambe, flasque de whisky dans la main.

j'avais de vieux vêtements usés et une barbe très épaisse.

- Je ne suis pas dans un bel état hein ? Mais si tu savais ce qu'on a vécu ces derniers temps, tu comprendrais. J'ai perdu un œil et une jambe, Maria et moi on a rompu et Ellie a totalement disparu des radars.

Je sais ce que tu vas me dire, je te l'avais promis. Je t'avais promis de prendre soin d'elle. Mais il suffit d'un moment : un moment pour perdre la boule et tout envoyer bouler. Et ce moment, c'est quand on est tombé sur ces cinglés. Ce moment où j'ai été incapable de te sauver. Ou j'étais impuissant. Alors je me suis lancé dans une vendetta. J'ai traqué ces fumiers jusqu'où ils se terraient et Ellie m'a suivi. Elle s'est retrouvée face à elle et a échoué à la buter.

Par la suite, on a essayé de reprendre une vie normale mais on n'a pas réussi. Car ce souvenir de toi avec le crâne en sang. Ça nous rongeait. On avait cette image à chaque fois qu'on essayait de dormir.

Résultat, Ellie s'est tirée définitivement et là ou tu vas rire, c'est que je n'ai absolument aucune idée d'où elle est.

Si ça se trouve elle est en train de se faire bouffer par un zombie ou pire. Et moi, je suis trop faible pour aller l'aider. Quel beau raté je fais. On dit qu'un homme doit pouvoir tenir ses promesses, eh bien, je ne suis plus sûr d'en être un si tu veux tout savoir.

Dès fois, je me dits que ce monde se porterait bien mieux sans moi car plus rien ne me retient ici en fait.

Peut-être que je devrais te rejoindre.

- Ou peut-être qu'il serait plus que temps que tu cesses de raconter des conneries et que tu arrêtes de t'apitoyer sur ton sort ?

Je n'eus même pas besoin de me retourner pour savoir qui c'était.

- Comment vas-tu ?

- Et toi ? Toujours avec ta bouteille à la main ?

- C'est ma meilleure compagne actuellement, dis-je en buvant une gorgée cul sec. La seule qui ne m'ait pas lâchée quand j'en avais besoin.

- La ferme, tu n'as pas le droit de dire ça.

- Pourquoi pas, c'est la vérité non ? Quand je suis revenue de Seattle, ce n'est pas toi qui m'as dit de quitter la maison ?

- Seulement parce que tu t'étais tiré en me laissant une simple lettre pour me dire de protéger la gamine pendant que tu partais à l'autre bout du pays pour régler tes affaires.

Je me levais en m'appuyant sur ma jambe gauche et dit :

- C'est vrai, tu as parfaitement pris soin d'Ellie en la laissant quitter Jackson.

- C'était seulement pour que tu aies une petite chance de revenir sain et sauf espèce d'abruti.

- Mais depuis tu as été clair et tu m'as dit le plus sérieusement du monde que tu ne voulais plus de moi dans ta vie.

- Tout-ça parce que tu es allé mener ta vengeance.

- De la même manière que tu l'aurais fait si c'avait été moi à sa place. Vrai ou faux ?

- Vrai évidemment ! Si ça avait été toi j'aurais remué ciel et terre et je ne te reproche pas d'avoir voulu les faire payer.

- Alors que me reproches-tu Maria ?

The last of us : En quête de rédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant