Chapitre 14 : Le rêve de Rob

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(Neuf mois plus tôt)

J'étais comme un poisson dans l'eau. Je me sentais très bien. J'avais des amis, je ne m'ennuyais jamais et plus important encore : je n'avais pas à vivre jour après jour en ayant la crainte de leur faire du mal.

Le coin était désert et nous étions au calme.

Bien sûr, nous croisions des vagabonds et quelques zombies rodaient autour du camp mais on était à l'abri dans l'ensemble.

Et je m'entendais à merveille avec mes amis : Newt ; Darryl ; Léa ; Emiko ! ils avaient tous faits énormément pour que je m'adapte le plus vite. Surtout Emiko avec laquelle je partais souvent en patrouille.

Lisa et Rob me demandaient toujours comment ça va et n'hésitaient jamais à me dire que si j'avais un souci, je pouvais venir leur en parler. Il faut dire que le coup de gueule que cette dernière avait prononcé lors de mon premier jour avait dû convaincre beaucoup d'indécis.

Ce matin, Rob m'avait proposé de venir l'aider à chasser le sanglier. Il en profitait pour me poser des questions, un peu comme un grand-frère.

- Alors comment ça va ?

- Carrément bien ! Je t'avoue qu'au début, j'avais des doutes mais finalement je m'intègre bien.

- Emiko a l'air de bien t'aimer.

- Tu crois ? Je n'ai pas remarqué. On s'entend surtout comme des amies en fait.

- Bien sûr, « juste » comme des amies.

Rob était vraiment sympa. Il était gentil, savait tendre l'oreille et participait activement à la vie du groupe.

On était plus d'une soixantaine avec Soixante-trois adultes, dont quinze de moins de trente ans, et trois jeunes enfants pleins de vie avec lesquels j'adorais jouer. J'allais avec eux au lac, je parlais souvent du monde extérieur avec eux car ils n'en connaissaient pas grand-chose.

- Et tout le monde est cool avec toi ?

- Oui, enfin...

Il se retournait, intéressé.

- Quoi ?

- J'ai l'impression que certains préféreraient me savoir ailleurs.

- Est-ce qu'on te l'a dit ?

- Non. Mais j'ai remarqué que l'attitude de certains envers moi est un peu froide. Je me fais surement des idées.

- Non ! Tu as raison.

- Merci de me remonter le moral, lui dis-je sur un ton de reproche que je ne cherchais à masquer.

- Je veux juste être honnête pour que tu ne te fasses pas de fausses idées. Tu vois, comme l'a dit Lisa, tous ceux qui sont là ont fui leur passé pour ne pas replonger dedans. Et donc dès que quelqu'un de nouveau arrive, ils ont peur que tout redérape. Mais ce n'est pas contre toi.

Pris d'inquiétude, il demandait :

- Tu n'as parlé à personne de ce que tu nous as dit à propos des lucioles ?

- A personne d'autre que toi, Lisa et Arthur, comme tu me l'avais demandé.

- Bien, c'est juste une précaution. Quand les gens ont peur, ils peuvent devenir cons.

- J'ai cru comprendre que tu étais arrivé il y'a dix ans ?

- Ouais, autrefois, je vivais dans un autre camp.

J'ouvrais grand les yeux.

- Tu veux dire...un autre camp d'immunisé ?

- Oui, en Uruguay.

The last of us : En quête de rédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant