Les jumeaux avaient maintenant trois mois. Ils étaient trop beaux et ils ressemblaient beaucoup à leur père ; surtout Ousmane. Ndeye Astou avait les beaux yeux d'Awa. Mouhamed Diop s'occupait d'eux comme s'ils étaient ses propres enfants. Il leur achetait des couches, du lait, des vêtements.
Il leur payait même une baby-sitter qui s'occupait d'eux quand Awa allait à l'école. Elle s'était inscrite dans une école de formation pas loin de la maison. La présence de Mouhamed Diop lui faisait beaucoup de bien. Ça lui rappelait les bons moments qu'ils avaient passés ensemble à l'époque. Mouhamed Diop l'aimait toujours. Elle était son seul et véritable amour. Il ne pensait pas la revoir un jour mais le destin les avait à nouveau réunis.
Tout ce qu'il voulait c'était l'épouser mais il savait qu'Awa n'était pas prête. Un jour, Mouhamed Diop l'invita à l'hôtel où il résidait depuis un certain temps. Awa s'acheta une magnifique robe pour cette occasion. Vers 17h, Mouhamed Diop l'attendait déjà à l'entrée de l'hôtel.
Il portait un pantalon gris, une chemise bleue-marine, un pull en cachemire négligemment jeté sur ses épaules et des mocassins en cuir brun. Awa le trouvait tout simplement magnifique. Tout en lui, évoquait la classe, l'argent et surtout le pouvoir. Quiconque posait les yeux sur lui, savait immédiatement que c'était un homme important.
On dirait qu'il possédait l'hôtel et tout ce qui s'y trouvait. Mouhamed Diop la fixait comme s'il allait la mettre en pièces avant de rassembler les morceaux pour la reconstruire. Il lui fit un bisou sur la joue avant de l'inviter à entrer.
— Tu es ravissante, lui dit-il en l'invitant à s'asseoir sur le canapé. La suite de Mouhamed Diop était très bien décorée. Awa n'avait jamais vu rien d'aussi beau.
— Merci, répondit-elle. Tu n'es pas mal non plus. Je te trouve encore plus beau qu'avant. En effet, malgré son âge, Il était très beau, et il n'y avait aucune trace de ride sur son visage.
— Je ne pense pas, répondit-il en riant. J'ai commencé à vieillir. Que désires-tu boire ? lui demanda-t-il ?
— Un jus de fruit.
— Je te reviens dans un instant, répondit-il avant de se lever et se diriger vers la cuisine.
Il en revient quelques minutes plus tard avec deux verres de jus de goyave. Awa en raffolait. Ils les dégustèrent tout en regardant un téléfilm sénégalais. Ils dinèrent deux heures après. Ils passèrent une excellente soirée avant que Mouhamed Diop ne gâchât l'ambiance. Il la renversa sur le canapé et, s'étendit sur elle.
Le ballet sensuel de ses mains sur sa poitrine, la rendait complètement folle. Ses caresses devinrent plus ardues, plus osées. Tout d'un coup, un vent de panique la gagna. Des images de son passé se substituaient lentement à celles du présent. Elle se trouva propulsée vers un autre lieu. En même temps, l'image de Mouhamed Diop s'effaça, remplacée par celle d'une autre personne, Mouhamed Ndiaye. Elle le repoussa alors brutalement et Mouhamed Diop se retrouva à terre.
Une totale stupéfaction se lisait sur son visage :
— Mais... Qu'est-ce qui te prends ? Tu es folle ou quoi ? l'interrogea-t-il, surpris par son comportement. Paralysée par la terreur, elle avait le regard hagard :
— Ne me touche pas avec tes sales pattes, tu m'entends ? cria-t-elle au bord de la crise de nerfs.
— Pourquoi ? lui demanda-t-il, étonné. Nous nous aimons Awa ; écoutons nos cœurs, s'il te plaît, le supplia-t-il
— Je ne suis pas prête, répondit-elle en se levant brusquement. Raccompagne-moi s'il te plaît. J'ai envie de rentrer à la maison ; il commence à se faire tard.
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༺ Les Séquelles du passé ༻
Lãng mạn« Les séquelles du passé », premier ouvrage de Awa Diop Mbengue, est un roman d'amour qui dénonce les tares de la société sénégalaise ; une société connue pour son attachement aux us et coutumes. C'est l'histoire d'une vie. La vie de tout monde. La...