Un jour, aux environs de 18 heures, Mamina appela Awa pour lui dire qu'elle avait trouvé un travail qui pourrait bien intéresser Mouhamed Ndiaye.
— Allo ?
— Oui chérie, comment vas-tu ? dit Awa
— Je vais bien. Ecoute-moi. J'ai trouvé un boulot qui pourrait bien intéresser Daddy. C'est une entreprise commerciale qui recrute des jeunes de vingt à trente-cinq mètres ans.
— Ah bon. Franchement, je ne sais pas comment te remercier, répondit Awa très heureuse d'entendre la nouvelle que venait de lui annoncer sa meilleure amie. Mamina était aussi déterminée qu'elle à trouver du travail pour Mouhamed Ndiaye.
— Ne me remercie pas ; les amis sont faits pour ça. Ah j'ai failli oublier de te dire qu'il lui faut, au moins un fonds de six cent mille francs dans son compte bancaire.
— Six cent mille francs ? lui demanda Awa étonnée
— Oui, six cent mille francs. Demande-lui de faire un prêt.
— Je ne pense pas qu'il puisse trouver quelqu'un susceptible de lui prêter une telle somme. C'est dommage que je n'aie pas accès à mon compte bancaire, répondit-elle le visage crispé. Son père lui avait ouvert un compte dans lequel il versait 15.000 francs à la fin de chaque mois, pour ses études supérieures.
— Ne me dis pas que si tu avais accès à ton compte bancaire, tu allais lui filer l'argent que ton papa t'a mis de côté pour tes études universitaires ? lui demanda Mamina sidérée.
— Bien sûr... Mamina, comprends-moi. Mouhamed Ndiaye a besoin d'aide... Mamina ne lui laissa même pas terminer sa phrase.
— Eva, les hommes d'aujourd'hui ne sont pas reconnaissants. N'es-tu pas en train de faire un choix que tu pourrais très probablement regretter dans le futur ? Je peux bien comprendre le fait que tu vendes des parfums pour lui car il n'y a rien de mal à ça. Mais de là à lui donner six cent mille francs, tu en fais trop.
— Je l'aime et il a besoin de moi. Je suis sûre et certaine qu'il me remboursera lorsqu' il commencera à percevoir son salaire. C'est juste un prêt, dit-elle d'une voix enrouée
— Hum, si tu le dis. J'espère juste qu'il ne te décevra pas pace que dans ce cas, tu ne t'en remettras jamais.
— Je l'espère aussi... Je crois que j'ai une idée, cria-t-elle presque, le visage exultant de joie.
— Ah bon ! Quelle est cette idée ? lui demanda Mamina
— Je vais vendre mon collier en or. Même si cela ne me rapporte pas les six cent mille, je pourrai au moins en percevoir la moitié...
— J'espère que tu ne regretteras ce que tu es en train de faire, lâcha-t-elle après un long soupir
— Ouais, je l'espère aussi.
— Quand comptes-tu aller le vendre ?
— Aujourd'hui même. Viens à la maison comme ça, on ira ensemble au marché
— D'accord, je passerai, tout à l'heure, s'il plait à Dieu
— D'accord, à plus alors.
Mamina raccrocha et alla chez Awa. Aussitôt, elles prirent le chemin qui menait au marché de Petit Mbao pour vendre le collier. Hélas, ce dernier ne valait que cinq cent mille francs.
Mamina, consciente des efforts déployés par sa meilleure amie, décida de lui prêter cent mille francs afin qu'elle puisse aider Mouhamed Ndiaye. Contrairement à Awa, elle avait accès au compte que sa mère lui avait ouvert pour payer ses études supérieures. Ce geste toucha profondément Awa.
Mamina était plus qu'une meilleure amie pour elle, c'était sa sœur. Elle a toujours été là pour elle durant les moments les plus difficiles.
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༺ Les Séquelles du passé ༻
Romance« Les séquelles du passé », premier ouvrage de Awa Diop Mbengue, est un roman d'amour qui dénonce les tares de la société sénégalaise ; une société connue pour son attachement aux us et coutumes. C'est l'histoire d'une vie. La vie de tout monde. La...