ᏔϴΝᎠᎬᎡᏞᎪΝᎠ || ʷᵒᵒˢᵃⁿ

-3-

Wooyoung aidait son père à nourrir les bêtes. Oui, c'était sa seule occupation et son seul travail. Nourrir ces bêtes pour les vendre ensuite leur rapportait peu, mais ils arrivaient grâce à cet argent, à se nourrir et non à mourir de faim, comme la majorité des paysans de ce village.

— Ne sois pas si dure avec eux enfin ! Ils ont besoin de beaucoup se nourrir, alors donnes-en plus.

— Mais il n'en reste presque plus ! Et nous pourrons acheter leurs nourritures que dans deux jours !

— Ce n'est pas grave. Ils seront tristes sinon.

— Comment un animal peut être triste.

— Ça reste un être vivant tu sais ? Et même s'ils ne le montrent pas comme nous, ils peuvent ressentir exactement ce que nous ressentons.

— Je ne le savais pas.

Wooyoug reprit alors sa tâche, sursautant ensuite, en entendant des cris non loin de là.

— Qu'étaient-ce ces cris ?

— Sûrement la colère de jeunes demoiselles.

— Pourquoi seraient-elles en colère ?

— Le prince se mariera dans peu de temps. Le roi devrait bientôt l'annoncer, même si la nouvelle a déjà fait le tour du royaume.

— Quoi ?! Le prince va se marier ?

— Oui, avec une princesse d'un royaume voisin. Parait-il qu'il n'y a pas plus jolie et plus douce que cette princesse.

Wooyoung sentit son cœur se compresser en lui. Hier encore il était dans les bras de ce prince, l'entendant lui chanter son amour. Et maintenant, il apprenait que celui-ci allait se marier avec une princesse.

Mais que croyait-il ? Il n'était qu'un pauvre paysan ! Qu'est-ce qu'un prince ferait avec quelqu'un comme lui ! Et c'est en se disant ces paroles que ses larmes s'échappèrent.

— Wooyoung, que ce passe-t-il ? Tu t'es blessé ?

— N-Non je... Je repensais justes à des choses tristes.

— Pourquoi ça ?

—Ce n'est rien papa, ne t'inquiète pas.

— Si quelque chose ne va pas dis-le moi.

— Je te le dirais, mais pour l'instant rentrons. Je veux bien que tu me fasses ta soupe aux choux.

— Comme tu voudras.

La nuit enfin tombée, Wooyoung sortit devant sa maisonnette, regardant les étoiles briller de mille feux dans le ciel. Il tourna ensuite sa tête et aperçu une silhouette, caché dans le noir.

— Qui êtes-vous ?

Cette personne sortit de l'ombre et là, Wooyoung le reconnut immédiatement.

— San ? Mais que fais-tu ici ? C'est dangereux !

— Je devais absolument te parler.

— Je suis au courant de tout. De ton couronnement, mais aussi de ton futur mariage.

— Mais tu sais que je n'en veux pas !

— Mais je sais aussi que tu n'as pas le choix.

— Woo-

— San écoute, tu sais aussi bien que moi que ce qu'il y a entre nous est merveilleux, mais est impossible. Qui acceptera cela ? Personne.

— Wooyoung s'il te plait.

— San... Nous ne pourrons jamais être ensemble. Je ne veux pas que si ton père ou que qui que ce soit l'apprennent, que moi ou même mon père soyons en danger. Une fois que tu seras marié, tu auras une femme à aimer et à rendre heureuse.

— Tu ne crois pas ce que tu dis, n'est-ce pas ?

— Que j'y crois ou pas, quel est l'intérêt ? Notre amour est impossible.

— Mais je t'aime !

— Moi aussi, plus que tout. Mais voyons les choses en face. Notre histoire ne pourra jamais bien finir. Elle pourrait nous faire perdre tellement de choses. Des choses auxquelles nous tenons.

— Et si je renonçais au trône ?

— San es-tu fou ?

— Oui ! Fou de toi ! Je ferais tout pour toi !

—Ne fais pas n'importe quoi ! Nous deviendrons la risée de tous les royaumes, ça serait une terrible erreur.

— Mais ils n'ont pas besoin de savoir pourquoi j'y renonce !

— Ne fait pas ça. Je ne veux pas que tu tournes le dos à tout ça pour moi. Moi je n'aurais rien à t'offrir en retour.

— Mais je n'ai besoin de rien d'autre que de toi !

— San... Oublie-moi.

Wooyoung retourna à l'intérieur, laissant alors San dehors, bouleversé. Son père passa devant lui, remarquant alors ses larmes.

— Fils ! Qui y a-t-il ?

— Papa, quel est le remède contre un cœur brisé ?

— Viens ici, lui dit-il en le prenant dans ses bras. Le temps sera ton seul remède. Il faut du temps.