ᏔϴΝᎠᎬᎡᏞᎪΝᎠ || ʷᵒᵒˢᵃⁿ

-7-

Ouvrant brutalement les portes du château, San se dirigea dans son bureau, s'y enfermant seul. Quelque chose n'allait définitivement pas et une seule personne pouvait peut-être l'aider. Il fit appeler son plus fidèle allié, Jino, à venir à lui. Celui-ci arriva peu de temps après, remarquant l'incompréhension sur le visage de son roi.

— Majesté, qu'est-ce qui ne va pas ?

— J'ai revu Wooyoung.

— Oh. Quand l'avez-vous vu ?

— Pendant ma balade avec la reine.

— Pourquoi êtes-vous dans cet état-là ?

— Il avait l'air de ne pas se souvenir de moi. Je l'ai vu dans ses yeux. Il n'y avait plus rien du tout. Aucune lueur. Comment est-ce possible ?

— Cela vous inquiète, car il vous a oublié ?

— Ce n'est pas comme s'il avait fait semblant de ne pas me reconnaitre, c'était différent. Tous les souvenirs ensemble avaient l'air d'avoir été effacé de sa mémoire. Il me regardait comme le roi que je suis et non comme l'homme qu'il aimait. Ce n'est pas normal.

— Voudriez-vous que j'aille le voir ?

— Non, il se posera des questions et fuira certainement, alors non. À la place, je veux que tu trouves pourquoi il ne se souvient plus de moi, de nous.

— Bien. J'y vais de ce pas.

San s'assit sur son fauteuil, se repassant la scène des centaines de fois en tête. Wooyoung n'était plus le même et ça, il l'avait remarqué juste à son regard. Il l'avait tellement regardé qu'il le connaissait et là, en revanche, cette lueur qu'il aimait tant en le regardant, avait disparu.

Plusieurs jours plus tard, alors que le roi dinait avec son père et la reine, ils furent interrompu par Jino, qui rentra en les saluant respectueusement. San comprit pourquoi il était là et se leva immédiatement leur donnant une fausse excuse pour quitter la table. Enfermé dans le bureau, il attendait les explications de son serviteur.

— Je t'écoute.

— Ça n'a pas été simple. Mais avec un peu d'alcool, on arrive à savoir beaucoup de choses.

— Ne tourne pas autour du pot.

— Bien. J'ai interrogé un de leur voisin et apparemment, il serait amnésique.

— Quoi ? Mais com-

— Un soir, il est entré en pleurant chez lui et est ressorti quelques minutes plus tard dans le même état. Il s'est enfoncé dans la forêt et son père l'a suivi, mais l'a perdu de vue. Ils l'ont retrouvé le lendemain, blessé et inconscient. Apparemment il aurait chuté. Il s'est réveillé plusieurs jours après, ne se souvenant plus des choses qui l'on fait souffrir. Comme la mort de sa mère et je devine aussi, tout ce qui se rapporte à vous deux.

— Il m'a...Oublié, dit-il en se laissant tombé dans son fauteuil.

— Majesté !

— J'avais toujours un espoir de le retrouvé, qu'il me dise qu'il m'aime encore. Mais...C'est bel et bien la fin. Tout est fini.

— Vous abandonnez ?

— Que puis-je faire ? Il ne sait même pas que l'on sait aimer, que l'on a... Il ne se rappel d'aucuns de ces moments que moi je garde encore en mémoire.

— Allez-vous continuer à jouer le roi et le mari parfait ?

— J'aurais bientôt un enfant, un héritier. Malheureusement, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. J'ai accepté tous ça et j'ai fini par le blesser, par me blesser et aujourd'hui j'en paie le prix.

— Majesté-

— Laisse-moi seul. Je ne veux voir personne, pas tant que mes larmes ne cesseront de couler.

Jino le regarda tristement, avant de partir. Il referma la porte derrière lui, demandant à tous ceux qui gardait l'étage, de prendre congé, le roi voulant être seul, seul dans son chagrin.