ᏔϴΝᎠᎬᎡᏞᎪΝᎠ || ʷᵒᵒˢᵃⁿ

-17-

San faisait les cents pas devant la chambre, car il n'avait pas le droit d'y entrer, même en étant le roi. Il entendait la jeune femme crier, avant qu'un silence ne prenne place et que des pleurs de nourrisson se firent entendre. Il s'arrêta, se rapprochant de la porte, celle-ci s'ouvrant quelques secondes plus tard.

— Majesté, votre fils est né, félicitation ! dit-elle en le laissant rentrer.

Il vit l'enfant dans les bras de la reine, et le prit, le berçant à son tour. Les larmes aux yeux, il était si heureux à cet instant, qu'il n'y croyait toujours pas.

— Comment va-t-on l'appeler ? demanda la reine.

— Je ne sais pas, à vrai dire, je n'y avais pas vraiment pensé.

— Que penses-tu de Woosan ?

— Qu-Quoi ? dit-il en croyant avoir mal entendu.

— Non rien. Que dirais-tu de San-Hee ? C'est joli non ?

— Oui, Oui, c'est vrai. Va pour San-Hee alors.

La reine sourit, alors que San lui, était encore resté bloqué sur " Woosan ". Si elle était au courant, comment pouvait-elle jouer avec ça ? Comment pouvait-elle jouer avec ses sentiments de la sorte ? Alors San lui rendit l'enfant, se rendant directement dans son bureau.

— Majesté ? Qu'y a-t-il ? lui demanda Jino.

— Elle joue avec moi. Elle va me le faire payer chaque jour de l'année. Crois-tu que j'ai pris la mauvaise décision en retournant avec Wooyoung ?

— D'un avis extérieur, on pourrait dire que oui. Mais votre cœur et vos sentiments sont plus importants. Peu de personnes connaissent l'amour véritable et quand il est là, nous somme prêt à tout pour lui, même se mettre en danger.

— Tu as déjà vécu ça ?

— Oui, Majesté.

— Dois-je comprendre que pour toi, ça c'est mal fini ?

— L'amour véritable est dur à garder. Car pour y accéder, il y a toujours des obstacles. Pour moi, c'était son père et pour vous c'est la reine. Malheureusement, majoritairement cela se finit toujours mal, alors je m'inquiète pour vous, mais aussi pour lui.

— Mais vivre sans lui ? Sans avoir de ses nouvelles ?

— Je sais, c'est extrêmement dur voire impossible. Mais puis-je être indiscret et savoir comment vous vous êtes rencontrés ?

Rien qu'en y pensant, San sourit et s'assit pour raconter son histoire.

— Mon père était encore roi et ce jour-là, j'avais décidé de sortir du château déguisé. Personne ne devait savoir que j'étais le prince. Mais j'avais besoin de voir autre chose, de prendre l'air. Alors je me baladais dans les villages et ça me faisait un bien fou. Et là, au loin, j'ai vu un jeune homme assit sur un rocher, un sourire aux lèvres, les yeux fermés, chantonnant une douce mélodie. J'étais si concentré sur lui, que je n'avais pas vu les chevaux qui venaient à tout allure sur moi. Alors en voulant les éviter, je suis tombé et dès que j'ai levé les yeux, il était là, devant moi. Je n'avais jamais senti mon cœur battre ainsi et d'ailleurs, un homme aussi beau, je n'en avais jamais vu non plus. Il m'a souri, m'a aidé à me relever et m'a même soigné. Et depuis ce jour, j'ai toujours voulu le voir. Je le suivais jusqu'à chez lui en secret, jusqu'à ce qu'il le remarque. On a alors commencé à se parler, à se voir plus souvent. Et le jour où je lui ai révélé ma vraie identité, il a été choqué, mais n'a jamais changé de comportement envers moi. Je l'ai alors encore plus aimé à ce moment-là. On est devenus inséparables.

— Quelle histoire. Ça à littéralement été un coup de foudre !

— Oui, comme tu dis.

— Mais maintenant qu'allez-vous faire ?

— Laisser les choses se calmer, après je verrais. Peut-être que si elle voit que je ne vais plus au village, elle lâchera l'affaire.

— J'espère pour vous Majesté. Je l'espère vraiment...