Aimer

Chapitre 8.

Cela fait désormais une bonne semaine que je travaille au studio avec Matou et Junior. Aujourd'hui, pour changer, Ormaz m'a nous a rejoint.

- T'as un vrai problème avec ton téléphone quand t'es au studio, me lance Junior. Décroches un peu.
- Hmm.

Il soupire.

- Il parle avec sa nouvelle copine, ça doit être ça.
- N'importe quoi.

Je pose mon téléphone et les regarde.

- C'est bon ? On a ton attention ?
- Oui oui.

Matou lance une piste sur laquelle j'ai posé mes couplets la veille et mes amis ne peuvent s'empêcher de bouger la tête en rythme alors que moi, j'analyse chaque seconde. La sonnerie de mon téléphone pour m'indiquer un message m'en empêche et je sais mon cellulaire pour le lire. Mon cœur manque de s'arrêter en voyant de destinataire : Salomé.

Elle aimerait que je lui rende visite, chez elle, aujourd'hui. Elle dit que je lui manque et qu'elle a très envie de me voir. Je ne sais pas vrai...

- Mathieu ! Poses ton téléphone et reviens sur terre merde.

Je le regarde.

- Je pense que tu devrais rentrer chez toi te reposer, propose Ormaz. Tu te forces ici pour rien.

Je hoche la tête, récupère mes affaires et quitte le studio après avoir saluer les gars. Une fois dans ma voiture je démarre et prend la route.

Arriver à destination, je sonne à l'interphone puis entre et monte. La porte est déjà ouverte, je pénètre dans l'appartement, me déchausse et la rejoint dans la chambre. Elle est assise et me regarde, le sourire aux lèvres.

- Salut !
- Salut.
- Comment tu vas ? Viens-là.
- Ça va, je m'assois à ses côtés.

Elle me regarde fixement et je dois avouer que je trouve ça un peu gênant. Après quelques instants, j'ose lever les yeux vers elle et plonger dans son regard vert. Ma main glisse doucement sur sa joue pour la caresser très légèrement. Une douleur apparaît dans mon ventre mais j'essaye d'y faire abstraction tant bien que mal. Je glisse mon pouce sur ses lèvres pulpeuses ; celles que j'embrassai il y a encore quelques jours.
Elle emprisonne mon doigt entre ses lèvres, le suçant avec sa langue, le regard malicieux. Son souffle chaud s'intensifiait et rapidement je bascule au-dessus d'elle. Ma dureté contre son bas-ventre, mes coudes de chaque côté de sa tête et mes doigts placés sur ses lèvres intimes, elle respire avec difficulté. Ses pupilles vertes brillent pour moi et j'adore ça.
Mon pouce caresse l'endroit interdit, celui qui ne peut que lui faire perdre la raison. Pendant que ses hanches remuent déjà contre mon pouce et ma dureté, j'entre un doigt en elle. C'est avec le souffle saccadé qu'elle ferme les yeux, perdant tout contrôle de son corps. Mon doigt entre puis sort lentement.

- Plus vite, elle me supplie.

Sans perdre une seconde, je retire mon doigt et la pénètre. J'effectue une douce poussée en elle. Lorsque mon membre entre entièrement en elle, elle gémit mon prénom aussi fort que possible. Ses doigts enfouis dans ma chevelure rebelle, elle agrippe toujours ses jambes autour de mes hanches. Mes va-et-vient commencent doucement, tendrement, puis ils deviennent de plus en plus rapide, mais pas encore assez à son goût.

- Encore !

On échange rapidement nos places et elle monte sur moi. J'enserre mes mains autour de sa taille tandis qu'elle ondule son bassin sur moi comme pour faire du hulahoop tout en glissant ses mains dans ses cheveux. Je prend mon temps pour apprécier la vue sur ses seins rebondis et ses gémissements reprennent de plus belle. Je la rejoint et grogne de plaisir jusqu'au moment fatidique.
Elle se relève doucement et s'allonge sur le côté, à bout de souffle. Personne ne parle.
Salomé reprend sa respiration petit à petit alors que je ferme les yeux.

Comme elle a toujours aimé le faire, ses mains se baladent dans mes cheveux et je ne peux que profiter de ce moment en fermant les yeux et en relâchant mon corps. Je me sens comme il y a quelques temps, quand tout allait bien. Peut-être que c'est un signe que tout redeviendra comme avant.

- Tu as une petite mine, pourquoi ça ?
- Je dors pas très bien depuis l'autre jour.
- Racontes-moi.
- Dans mes cauchemars, t'es avec un autre et cet enculé il te fait rire. Ça me rend fou de te voir heureuse avec lui. J'ai envie de lui sauter dessus et de lui faire du mal.
- Mathieu, on est plus ensemble. C'est toi qui m'a quitté.
- Des erreurs on en fait tous, tu le sais.
- J'ai besoin de toi. Salomé je t'aime.
- Je suis avec quelqu'un Mathieu, elle me regarde d'un air très sérieux.
- C'est une blague ?
- Non.
- Donc tu te souviens de moi que quand il te soûle ? Je suis ton plan b ?
- Mais ne le prend pas comme ça Mathieu.

Je me lève, me rhabille rapidement et attrape ma banane tandis qu'elle me regarde toujours. Comment j'ai pu croire que je lui manquait vraiment ? Pourquoi je suis si faible face à elle ? Je quitte son appartement en vitesse et me dépêche de monter dans ma voiture. Je démarre en trombe et prend la route en direction de Clamart. Mes mains serrent le volant si fort qu'elles en deviennent blanches, comme si le sang ne pouvait plus circuler dans celles-ci.

J'ai si mal au ventre, si mal à la tête, j'ai l'impression que mon cœur va exploser.

- Quel con !

Je frappe dans le volant ce qui fait légèrement dévier la trajectoire de ma voiture...