Chapitre 5.

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Ce soir, tout le monde s'est donné rendez-vous à onze heure du soir, à Paris, pour une soirée en grand comité. Je pénètre dans l'appartement déjà bondé de monde. Je sais déjà où trouver mes amis et me rends donc automatiquement dans la cuisine où ils sont tous installés. Je les salue et prend part à la discussion déjà en cours. Jusqu'à ce que chacun quitte le quartier général pour vaquer à leur activités : la drague pour la majorité.

Je suis toujours dans la cuisine, mon verre à la main. Je relève la tête et remarque que Salomé me regarde tout en dansant depuis le salon. Elle mordille sa lèvre et se déhanche au rythme de la musique. Je sens ma tension grimpée d'un coup, sans je ne puisse rien contrôler. Comment c'est possible ? Aucune fille ne m'a fait un tel effet avant aujourd'hui.
Elle descend doucement le balancement de ses hanches ; je tire un peu sur mon col pour mieux m'aérer. Elle remonte, ouf.
La petite voix dans ma tête ne cesse de me répéter d'aller la chercher et de l'emmener hors de cette soirée pour... Il faut que je me concentre.

- Il t'arrive quoi blondinet ? Assaf passe son bras sur mes épaules.

Attendez, il n'était pas sur la piste lui ?

- T'es tout rouge, tu vas bien ?
- Oui oui, j'ai juste chaud.
- Vas prendre l'air, ne nous fais pas un malaise. Il me lâche et ressort de la cuisine.

Je retourne mon regard vers ma copine mais elle n'est plus là. Merde. Je finis mon verre, jette un coup d'œil en direction de mon jean puis sors de la cuisine. Mon regard se perd dans la cuisine à la recherche de ma copine et de son joli petit derrière qu'elle dandinait il y a encore deux minutes. C'est sans compter la masse de monde présente. Impossible de faire un mètre sans être arrêter par quelqu'un. Je soupire.

- Ramènes-toi polak ! m'interpelle Assaf qui gesticule dans le salon, près des autres danseurs.
- Moi je suis là pour vendre, pas pour danser.

Il lève les yeux au ciel se tourne face à une jolie brune qui a l'air de très bonne compagnie. Tout à fait son style ! Quant à moi, j'abandonne ma quête et rejoins des amis pour discuter.

Je me trouve désormais avec des amis de longues dates qui me racontent ce qui a changer dans leur vie, que les temps sont durs mais qu'ils tiennent le coup malgré tout, un peu comme nous tous à vrai dire. Je reste avec eux puis finis par m'éclipser dehors pour fumer et prendre un peu d'air frais...

En fin de soirée - en début de matinée - , Assaf étant le locataire de l'appartement à fait partir les gens et nous avons installés des couchages de fortune dans le salon. Chacun est installé sur son petit matelas à moitié gonflé. Ma bande ne tarde pas trop à trouver le sommeil en témoignent les différents types de ronflement qui font éruption par moment.

- Mat' ?
- Hmm.
- Tu dors ?
- Non.

Le silence reprend possession de l'espace un instant avant qu'elle reprenne :

- Parles-moi.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Elle répond en haussant les épaules. Je réfléchis.

- Aller, la première chose à laquelle tu penses.
- Oui oui... Hum, tu me plais, je t'aime bien.

Mais quel con ! Elle se redresse et me regarde pendant que je reste là, tétanisé. Salomé se lève doucement et vient se glisser près de moi, sans un mot.

Je ne sais plus quoi dire. Jamais auparavant je n'avais osé dire ça à une fille. Même à ma grand-mère. Je ne me suis jamais senti assez bien avec quelqu'un pour ça. Mais là, ça me semblait comme une évidence. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé.

- Tu m'aimes ?

Je hoche la tête doucement et elle vient tendrement poser ses lèvres sur ma joue. J'ose :

- Tu me plais vraiment, je me sens bien avec toi. Tu me montre à chaque fois ce qu'est une famille unie quand je te vois chez tes parents, tu m'apprends plein de choses. Je pensais que je pouvais plus aimer, je croyais que j'avais un morceau de pierre à la place du cœur mais tu m'as fais prendre conscience que non. Et là, je me sens con et faible mais tant pis.
- Ça reste entre nous deux, comme un secret, promis.

Je peux la sentir sourire près de moi mais je n'ose toujours pas la regarder. Je prend quand même l'initiative de la rapprocher de moi et de la faire poser sa tête contre  mon torse avant qu'elle s'endorme doucement. Je me laisse emporter et finis par m'endormir aussi, priant pour qu'aucun des gars ne soient réveillé.

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