Chapitre 10.

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J'ai cédé, et je l'ai encore appeler. Une dernière fois.

Lorsqu'elle sonne à la porte, j'ouvre de façon assez rapide. La porte à peine claquée, mes lèvres rencontrent les siennes fiévreuses. Mes mains se plaquent avec fougue contre sa cuisse et ses côtes. Les siennes se baladent de dans mes cheveux doux et propres. Je l'élève alors et elle passe mes jambes autour de ma taille, maintenue secondement par mes bras. Nos langues entremêlées, je quitte la sienne pour parcourir son cou nu jusqu'au lobe de son oreille pour le mordiller quelque peu.

- Mat'...
- Tais toi, je l'interrompt.

Elle ne bronche pas et se contente de garder la bouche entrouverte pour mieux respirer.

Je l'emmène sans mal dans ma chambre et la pose sur mon matelas, toujours posé à même le sol. Elle s'appuie sur ses coudes pour me regarder pendant que j'ôte mes vêtements. Je fais de même pour les siens et me place ensuite entre ses cuisses. Elle m'y accueille en les écartant et je me penche pour lécher la peau de son cou. Ses mains parcourent mon dos, nu ; ses légers gémissements parviennent à mon oreilles et, malgré tout, je ne peux m'empêcher de sourire. Très rapidement, je retire nos sous-vêtements pour laisser nos corps nus se rencontrer. Nos bassins entrent machinalement dans une danse sensuelle alors que nos langues se retrouvent fougueusement. Ses cuisses viennent entourer ma taille, ma main glissent le long de son corps jusqu'à m'aider à pénétrer en elle.

- Oh Mat, elle soupire longuement pendant que j'effectue des vas et viens de plus en plus rapides.

Le mouvement de ses seins est hypnotisant mais je ne lâcherais aucun mots doux, je veux le faire en silence. Je plaque ma main sur sa bouche tandis que j'accélère les mouvements de mon bassin. Elle gémit contre elle en glissant une de ses mains sur les draps  pour enfin les serrer, pendant que l'autre griffe sauvagement mon dos, ce qui me fait grogner.
Salomé se cambre au maximum. Je laisse mes doigts glisser sur sa très fine cambrure. Je ne veux pas de ses sentiments, je n'apprécie que la baise.
Ses gémissements se font de plus en plus forts et viennent à déborder de ma chambre, nos respirations, modérées au départ, ne deviennent plus que bruyantes. Je peux enfin sentir son corps tremblé sous le miens, je ne ralentis pas et elle atteint enfin l'orgasme. Je retire ma main de sur sa bouche pour l'écouter pendant ce court moment. Ensuite, je me retire et me laisse tomber sur le côté, à bout de force.

Malgré nos ébats terminés, je reste là, à la contempler, outre ses pupilles verte, son regard est si doux, attachant et semble paisible. Mais ce regard trompeur, je ne veux plus le voir. Je crois même pouvoir dire que je le déteste, que je le hais.

Je me redresse alors, attrape mon caleçon que j'enfile et je me tourne vers elle.

- Dégages.

Elle se redresse subitement et je remarque son sourcil arqué.

- Prends tes affaires et vas t'en de chez moi, je répète sèchement.
- Quoi ? Mais qu'est-ce qui te prend ?

Je saisis ses habits par terre et lui jette au visage alors qu'elle se redresse. Je la regarde se lever et se rhabiller rageusement avant de venir se poster devant moi et de me regarder droit dans les yeux.

- C'est bon ? Tu te sens satisfait ?

Je ne réponds pas. Et dans un élan que je n'aurais pu prévoir, sa main vient s'écraser directement sur ma joue. Je ferme les yeux sur le coup alors qu'elle, s'en va en prenant le soin de m'insulter de tous les noms possibles et imaginables.
La porte claque et je me laisse tomber sur ma chaise de bureau non-loin de moi, où j'y passe mes mains sur mon visage. Je les laisse là.

Il y a encore quelques temps, je m'imaginais qu'on ferait le tour du monde, alors qu'au fond ce qu'elle voulait c'était tuer l'ennui. Pourtant on se voyait déjà vieux : des enfants et une baraque mais tout ça ça tombe au feu. J'ai enfin compris que j'étais pas le seul dans son cœur. Et à cet instant précis, je me déteste de l'avoir présenter à mes amis, ma famille, ma grand-mère. Je me demande ce qu'ils vont penser de moi.
Pour la première fois depuis très longtemps, j'ai ouvert mon cœur à quelqu'un, et il a une fois de plus été souillé. 

J'attrape sauvagement mon téléphone et envoie un dernier message à destination du portable de Salomé : « Adieu ». Je supprime son contact.

A cet instant, une nouvelle étape de ma vie commence, c'est le début de ma guérison face à cette foutue maladie que tout le monde appelle « l'Amour », mais tout le sait, à part le temps il n'y a pas de remède..

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