Jour 2

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Le lendemain matin, avant de partir, Pascal appela l'hôpital pour avoir des nouvelles : R.A.S., état stationnaire. Il se rendit ensuite directement au commissariat, où la journée qui l'attendait était chargée puisqu'il devait assumer au moins provisoirement les obligations de Cassandre en l'absence de la commissaire.

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Jules avait passé la nuit au chevet de sa mère, en essayant tant bien que mal de dormir un peu. Mais entre son inquiétude pour sa mère, et sa position inconfortable dans le fauteuil de l'hôpital, il n'avait pas réellement trouvé le sommeil.

Lorsque le médecin passa, il annonça à Cassandre et Jules que la substance toxique  avait été identifiée et que des chercheurs s'employaient à essayer de trouver un antidote. Il les prévint néanmoins que cela pouvait prendre du temps. Jules tenait la main de sa mère. Il la regarda en souriant, c'était une bonne nouvelle, non? Lorsque Jules voulut savoir combien de temps, le médecin fut bien obligé d'admettre que personne n'en savait rien : cela pouvait se chiffrer en heures, en jours, voire en mois, ou même ne jamais aboutir, mais il garda cette dernière remarque pour lui. Il fallait garder espoir.

Jules reçut un appel du journal, il dut partir. Il prévint une infirmière et laissa à contrecoeur sa mère toute seule. 

Jules avait quitté la chambre depuis un certain temps. Combien ? Cassandre aurait été bien incapable de le quantifier! Longtemps, très longtemps à ce qu'il lui semblait....mais, en réalité, était-ce seulement une demi-heure plus tôt ou plusieurs heures auparavant? impossible à dire. Les minutes s'étiraient comme des heures. Aucun mouvement possible, c'était déjà pratiquement insupportable en soi. Mais sans personne pour lui parler, la distraire, c'était carrément infernal! Et si elle avait besoin de quelque chose? elle n'était même pas capable d'appeler à l'aide... Si les médecins trouvaient un antidote d'ici un jour ou deux, ce serait un calvaire mais elle devrait pouvoir tenir. Mais s'il leur fallait plusieurs semaines? plusieurs mois ? ou pire...ça elle n'y arriverait jamais....

Elle était perdue dans ces idées noires, lorsqu'on frappa à la porte. Comment l'idiot qui frappait voulait-il (ou elle?) qu'elle réponde! Elle invectiva l'intrus...mentalement. Même ça, elle ne pouvait plus...ça l'aurait pourtant au moins un peu défoulée. GRrrr.. elle rageait intérieurement!

Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que la porte ne s'entrouvre, timidement d'abord, puis plus franchement lorsque Pascal constata, surpris que Florence était seule. Pas étonnant que personne ne lui ait dit d'entrer....Il sourit à Florence avec un bonjour sonore. Florence répondit d'un long clignement pour lui souhaiter la bienvenue.

-Vous êtes seule? Jules n'est pas là? Il est allé travailler? Un clignement : oui. 

-ça fait longtemps? un clignement : oui, puis deux : non? là, Pascal était un peu perdu....Mais en y réfléchissant, sa question était bête, elle n'avait pas d'horloge dans son champ de vision.

Pascal s'efforça de faire la conversation. Il fut à nouveau content de voir Jules débarquer, et lui laissa volontiers la place. 


Cassandre : Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant