A l'hôpital, jour 1

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En fin de journée, comme annoncé, Pascal se rendit à l'hôpital pour voir Florence.

Il frappa à la porte de la chambre et entra en accompagnant un "bonsoir" qu'il voulait enthousiaste d'un sourire. Jules lui rendit un bonsoir triste. Il avait passé toute la journée au chevet de sa mère, avec pour seules réactions des clignements de paupière. Il demanda à Pascal s'il voulait rester un peu seul avec Florence. Pascal acquiesça, comprenant que Jules avait besoin de prendre un peu de recul. Il le  rassura, en lui disant qu'il comptait rester un petit moment et que Jules pouvait en profiter pour aller se reposer et manger un peu. Jules déposa un baiser sur le front de sa mère et les laissa seuls. 

Pascal approcha un fauteuil du lit et s'assit près de Florence. Il lui demanda si elle tenait le coup. Un clignement d'oeil : oui. Il se trouva un peu bête: elle n'avait pas vraiment le choix, de toute façon. Il avait l'impression que ses yeux lui souriaient, mais peut-être était-ce simplement le fruit de son imagination.... Il était un peu gêné, ne savait pas trop quoi dire, sachant qu'il serait seul à faire la conversation. Alors il orienta son monologue vers le boulot:

-Vous voulez que je vous fasse le point sur ce qui s'est passé au commissariat?

Un clignement : OK. Il enchaîna, et relata dans le détail l'avancée de la journée dans les divers dossiers en cours. Au bout d'un moment, il constata que son regard avait changé, il était devenu triste. Certes, elle ne pouvait pas parler ni même agir sur les muscles de son visage autres que ses paupières mais cela ne l'empêchait pas d'afficher ses sentiments. Lui parler des affaires en cours alors même qu'elle ne pouvait pas du tout bouger et n'avait aucune idée de quand elle pourrait reprendre possession de son corps, encore moins de son travail, ce  n'était clairement pas une bonne idée!

Il vint s'asseoir sur le bord du lit et lui prit la main puis lui parla d'une voix douce en essayant de la rassurer. Il commençait à être à court d'arguments lorsque Jules frappa à la porte. Il ne dérangeait pas? Non! Au contraire, Pascal était bien content qu'il soit de retour, presque soulagé de pouvoir s'éclipser. Il dit au revoir à Cassandre, lui disant qu'il repasserait le lendemain. Long clignement de paupières. Jules et Pascal se regardèrent un peu étonnés. Jules avait l'impression que cela voulait dire merci. Il formula son idée à voix haute, approuvé par sa mère d'un clignement. Pascal sourit à Florence puis s'en alla.

Cassandre : Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant