– ...mais tu sais, c'est comme les Ronflak Cornu ! Ce sont des créatures largement sous estimées ! N'importe qui te soutiendrait qu'ils n'existent pas, mais pas moi ! J'en ai vu un de mes propres yeux et laisse-moi te dire qu'une fois que tu te retrouves à deux centimètres de sa corne...
J'ignorais absolument tout de ce qu'était un Ronflak Cornu. Mais j'avais appris depuis longtemps à ne pas demander d'explications à Xenophilius Lovegood. Les premières fois où il était venu à la librairie Fleury et Bott, dans laquelle je venais d'être engagée à mi-temps, j'avais eu le malheur de l'interroger. S'en était suivi un long monologue sur l'Énormus à Babille, accompagné d'exclamations et de grands gestes qui menaçaient l'équilibre déjà précaire des piles de livres qui nous entouraient. J'avais vite compris la leçon après avoir ramassé les précieux ouvrages qu'il ne manquait pas de renverser dans son enthousiasme.
À présent, je me contentais de hocher la tête avec un sourire, intervenant de temps en temps avec un "ah ?" ou d'autres interjections à adapter selon son récit du jour. Je devais être bon public, car à chaque fois qu'il venait, il restait au moins une bonne heure et me suivait partout dans la boutique. Il ne s'arrêtait de déblatérer que lorsqu'un client avait besoin d'un renseignement, avant de reprendre le fil de la conversation comme si de rien n'était. Il allait même jusqu'à me tenir les livres et à me les tendre un à un pendant que je les rangeais. Pour autant, j'aimais bien ses visites. Il était légèrement loufoque et certains de ses dires étaient complètement farfelus, il n'en restait pas moins très agréable. Son optimisme relevait de la légende et ne pouvait qu'être le bienvenu en ces temps de guerre.
– ...je t'ai déjà parlé des joncheruines ?
Je repassais derrière le comptoir de vente et croisais le regard de Bott, assis dans l'arrière-boutique à son bureau. Il levait les yeux au ciel en reconnaissant la voix de Xenophilius, m'arrachant un sourire. Je le soupçonnais d'être secrètement ravi de ne plus avoir affaire à lui depuis qu'ils m'avaient embauché.
Armée d'une plume, j'entreprenais de remplir un bon de retour quand j'entendais la clochette de la porte tinter. Je relevais les yeux de mon parchemin pour apercevoir Sirius entrant dans la librairie. Il était bientôt deux heures de l'après-midi, l'heure à laquelle je terminais ce jour-là. Je lui adressais un sourire et lui faisais signe de m'attendre. Le jeune Lovegood n'était pas perturbé dans son exposé sur ces petites créatures qui étaient vraisemblablement capables d'embrouiller le cerveau.
– J'ai cru en sentir quelques-uns d'ailleurs tout à l'heure... dissertait-il toujours, levant le nez en l'air. Il faudrait que je mette au point un dispositif pour les repérer... des sortes de lunettes...
Je n'écoutais plus qu'à moitié ses bavardages. En plus de notre entraînement devenu hebdomadaire depuis la fin de mes études, Sirius et moi avions prévu d'aller faire quelques courses pour la suite des préparatifs du mariage de James et Lily. Un mois à peine nous séparaient encore de la date fatidique et les mères des futurs mariés étaient incroyablement agitées. En tant que témoins des tourtereaux, nous avions convenu de nous atteler à cette tâche. Mais outre le rôle qui nous incombait, nous passions beaucoup de temps ensemble.
Du coin de l'œil je le voyais patienter en flânant parmi les livres. Je m'évertuais à compléter le document. L'horloge indiquait cinq minutes avant la fin de ma journée. La clochette résonnait à nouveau au moment où je me détournais pour poser le papier sur la pile de grimoires à retourner. Rien n'aurait pu me préparer à ce qui m'attendait en faisant face aux nouveaux venus.
Walburga Black et Regulus.
Je restais interdite. Figée, je dévisageais mon meilleur ami, sans que mon esprit ne parvienne à formuler une pensée cohérente. Pendant une fraction de seconde, ses traits exprimaient également la surprise. Mais bien rapidement, son visage se refermait.
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Une Lune d'or et de noir [ANCIENNE VERSION]
Fiksi PenggemarDécembre 1977. Voldemort continue d'étendre son ombre sur le monde des sorciers. Le Royaume-Uni est assailli de toute part et même Poudlard peine à épargner ses élèves. Ayden, jeune femme à la lugubre affiliation et dont le destin est inextricablem...