Partie 21 : Menteur menteur

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Même avec seize heures de décalage ils arrivent à discuter, du moins au début, chacun trouvait le temps, dans la journée comme dans la nuit pour faire une visio, prendre des nouvelles l'un de l'autre, voir le visage de leur moitié. Puis sans prévenir les messages se sont fait plus rares et les visios presque inexistantes. Jungkook était un introverti, elle le savait en se mettant avec lui, les messages n'étaient pas son fort et les appels encore moins. Au départ elle ne s'était pas plus inquiétée que ça, il devait beaucoup travailler pour son single, le reste du temps il devait certainement dormir.

Ses doutes sont remontés à la surface en voyant les réseaux sociaux de la fameuse chanteuse, elle avait vu son petit-ami sur des photos et des vidéos, souriant. Il ne partageait quasiment rien sur ses réseaux privés, elle suivait sa vie comme tous les fans, avec ses lives sur son application.

Elle baille encore de sa nuit difficile, ça et la nausée à son réveil, les sushis d'hier n'étaient visiblement pas bien passés. Sarah termine la relecture d'un communiqué de presse, ajoute sa note à côté de la marque de surligneur qu'elle vient de faire et glisse le communiqué dans l'enveloppe interne pour aller le remettre à la personne suivante. Son patron l'intercepte à son retour :

- Sarah, tu peux venir dans mon bureau s'il-te-plaît ?
- Bien sûr !

Elle sourit et se dirige vers le bureau, les personnes présentes dans l'open-space la regardent passer comme s'ils savaient exactement ce qu'il allait se produire.

- Tu peux fermer la porte, il lui montre le fauteuil, installe-toi.
- On ne ferme jamais la porte d'habitude, ça doit être sérieux, elle glousse, je suis virée c'est ça ?
- Installe-toi Sarah. Elle fronce les sourcils et s'installe dans le fauteuil devant le bureau. Tu es une femme honnête et qui ne passe pas par quatre chemins quand elle a besoin de dire quelque chose, je me dois donc de te rendre la pareille. Cela fait plusieurs semaines que ton nom est dans les médias, dernièrement on a même vu ton visage. On parle de toi, de ta relation avec cet idol de l'agence qu'on a engagée pour notre soirée.
- Tu sais bien que nous n'étions pas ensemble à ce moment-là, il n'a même pas été sélectionné pour performer.
- Je le sais, tu as d'ailleurs été très intelligente de ne pas le faire, même si je dois admettre que ton petit-ami a beaucoup de talent.
- Merci pour lui, elle sourit amusée, venons en au point, j'ai l'impression que la fin de cette conversation ne va pas me plaire.
- On parle de toi et de tes amis sur les réseaux.
- Et alors ?
- Alors on a reçu des lettres de menace.
- Quoi...? Il sort un sac entier de lettres. Qu'est-ce que c'est ?
- Tes délateurs. Voici une partie des lettres reçues par l'ambassade, elles sont adressées à tout le monde, toi, moi, le big boss... Évidemment personne n'a lu ces lettres, personne à part moi.
- Je suis désolée... On fait tout pour être discrets.
- Je le sais bien, et quand tu t'es mise en couple avec lui tu m'as prévenu, pour ça je t'en remercie. Les lettres ne sont pas un problème, la police et les renseignements s'occupent des menaces possibles, le reste, je le détruit. Mon problème à présent se porte en interne.
- Pourquoi ?
- Les gens parlent, ils pensent que tu es à ton poste parce que tu as été pistonnée, certains refusent même de travailler avec toi.
- Mais...
- Entre les menaces qui pèsent sur l'ambassade et ce qui se passe dernièrement...
- Tu me vires vraiment...? Mais je...
- Je suis désolé, tu es comme... La pomme de la discorde. L'ambassadeur m'a demandé de mettre fin à ton contrat, si tu t'en vas il n'y aura plus de menace, si tu t'en vas, la paix reviendra dans les bureaux.
- D'accord, elle hoche la tête et se lève, je comprends.
- Vraiment ?
- Oui, je suis désolée pour les menaces, par contre je ne m'excuserais pas de vivre la vie que je mène, mes amis sont connus, mon petit-ami est connu, et alors ? Je ne suis pas la seule dans le monde à sortir avec une célébrité, si les gens sont assez cons pour lier mon travail et ma vie privée, je préfère ne pas travailler avec eux.
- Sarah...
- C'est très gentil de ta part de me virer, tu m'épargnes un environnement de travail toxique.
- Je suis content que tu le prennes comme ça. Un sourire monte aux lèvres de Sarah. Combien ça va me coûter ?
- Mh... Je ne sais pas, qu'est-ce que tu proposes ? Je suis ouverte à la négociation.
- Pour commencer tes indemnités de licenciement, auxquelles je vais ajouter une prime.
- Et ?
- Une lettre de recommandation ? Elle pouffe de rire. Ok, je prends en charge ton visa, pour aussi longtemps que tu restes en Corée du Sud.
- Et pour mon appartement ?
- Tu le gardes évidemment, on prend le loyer à nos frais jusqu'à la fin de l'année, janvier max, le temps que tu retrouves un emploi.
- Je vais devoir vous rembourser après ?
- Non, j'ai déjà négocié ça avec le big boss, ce n'est pas comme si on te licenciait pour faute, tu n'es responsable de rien.
- D'accord, alors j'accepte, elle s'arrête devant la porte et se retourne vers son patron. C'est pour quand ?
- Effet immédiat, il lui tend un courrier.
- Tu me laisses la journée pour rassembler mes affaires ?
- Bien sûr.

Seoul life [OT7 - JJK - MYG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant