C’est un morceau de moi manquant que je n'aimerai pas laisser partir à la dérive, ce petit morceau d’avion de papier, telle une tôle imaginée et affadie par le Kairos, facile à tenir entre les phalanges frêles de mon épeire diadème qui remue ma cognition, sur le fond des tunnels moites des régions de remembrance, aux murs chiffonnés et figés comme du papier crépon, gris comme les rues traversées furtivement quand sonnent les Complies complices, suant de la mystique rancissure de boyaux lourds et épais. Ç'aurait pu être un autre fragment des mouvances diluées de mon subconscient réfractaire, une madeleine de Proust moisie aux fond de ma mémoire et que mes Moires ont remâchée pour le salut désossé de ma continuité. Mais seuls quelques-uns de ces morceaux hyalins n’ont pas terni leur odeur subjective qui côtoient le terreau puant de mes nouvelles fleurs du mal. Ce petit morceau de ce que je voulais être une insouciance, tirent avec leurs scalpels de douceurs l’odeur capiteuse des pensées calaminaires de ma grand-mère inscrites en capital dans mon cœur captif et valétudinaire, et chassant un temps mes pensées calamiteuses. Sous le toit dièdre et fier du substitut-foyer opaque et enfumé, j’avais fait rouler dans le vague remué ces constructions cellulosiques empennées et trempées dans ma détresse, je croyais déstresser aux côtés des in-octavos et des soldats aux repos qui s’ occissaient d’un mouvement continu sur les carreaux de ciment. Je pensais sans y croire que l’Albatros, cet origami d’une mise grossière sur un destin délétère, un noumène idéalisé et vite retombé, pourrait porter mon chant de louveteau émasculé jusqu’au-dessus des ferrys, les derniers voyages sûrs, vers les bras tièdes et reposants de mon aînée qui hébergeaient la douleur finale dont Géras les ont affublée et mon ivresse crétine, ma jeune tête toute embrumée de nausées apprenti-tueuses et de bienheureuses flavescences, sur les floculations de son gilet de laine fait mains-tremblantes. Des millions ont perdu son homologue in pectore, et je ne l’ai raconté qu’ in petto, hormis ces tentatives d’hommages indignes et incomplets. Je n’étais pas parti avec plus qu’une paire dans ma main de débile bilatérien à l’aspect humanoïde, mais ébranlé tel un androïde paranoïde.
C’est une lueur éteinte, comme le halo imprimé dans l'oeil hagard fixateur de diodes, ce morceau déchiqueté qui ouvre les joies de mon mémorial et les plaques douces couvrant le magma de mon induction, parmi les efflorescences infrangibles aux franges puantes qui les côtoient et déflorent l'ornement de mon âme désolée par tout ce pays d’affliction. Comme une photographie, les relents remontent, émouvants, retraçant de leurs doigts de doux leurres les douleurs de la honte d’être vivant en s'apitoyant. Mon aïeule retraitée du monde, m’aurais-tu laissé avec un couperet de plus, m’aurais-tu déplié un bras secourable, sans les festivités de tes organes de tumeurs épicées ? J’aimerais arrêter de ressasser, parce que j’ai perdu le bon toucher, interrompu doucement le cours de ma réflexion relativiste et la sémantique de mes mensonges sans un flambeau éméché qui réside dans ces restes racornis, trop centré sur mon cas chaotique, les ailes incisées tardant à repousser, un petit enfant blotti dans mes meurtrissures, les sentiments neufs refondus par ma honte.
Sans ce petit flambeau chiffonné et décrépi comme mon air de connivence avec les autres, ce petit aérodyne, j’avance à l’aveugle sans savoir s’il y a de l’espoir de l’autre côté du miroir dans la mystique rancissure de mon boyau d’âme lourd et épais, gris comme les rues traversées furtivement quand sonnent les Complies complices, aux murs chiffonnés et figés comme du papier crépon, sur le fond des tunnels moites des régions de remembrance, ce petit morceau d’avion de papier, telle une tôle imaginée et affadie par le Kairos, facile à tenir entre les phalanges frêles de mon épeire diadème qui remue ma cognition. C’est un morceau de moi manquant que je n'aimerai pas laisser partir à la dérive.○○○
Réponse au Défi N°2 des mini-concours "Les murmures littéraires"
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Les cycles des courtils
PoetryPuisque j'ai l'habitude de souvent fermenter de la gadoue, et que l'on plante de tout dans les jardins cervicaux, autant recycler ses patchwork de ruclons. En clair, la partie cachée de ma marmaille, sans forme, sans raison, à l'orée de l'éclaircie...