Qu'y avait-il de pire que les migraines ?
Aiko se posait véritablement la question. C'était une élève assidue, polie envers ses professeurs et bien évidement qui participait avec ferveur en classe.
Son attention comme son sérieux n'épargnaient aucun cour et parfois elle s'amusait à penser qu'elle était une statue.
Pondéré, immobile, fixant avec une concentration religieuse chaque professeurs qui entraient dans cette classe.
Mais aujourd'hui elle faisait exception à son rituel d'élève modèle.
Car aujourd'hui, elle avait une migraine. Violente depuis ce matin, et qui s'intensifiait.
D'où ses questions rhétorique insufflées dans son esprit.
Qu'y avait-il de pire que les migraines ?
Aiko osa se concentrer afin de trouver une réponse claire, mais le simple fait de froncer les sourcil redoublait la douleur.
-Miss Mitsuki, puis-je avoir toute votre attention ?
Aiko se détourna de son pupitre pour rendre le regard à ce qui s'apparentait aujourd'hui à son pire ennemi. Son professeur d'Histoire.
Trop vieux pour être jeune, mais trop jeune pour être vieux. Ce paradoxe temporel contrastait superbement avec sa propre matière. Il se tenait toujours droit, parlait soit trop fort, soit trop bas. Confondait très certainement sa gauche et sa droite. Et était friand de potence comme d'humiliation.
Et malgré tout, il était l'un des meilleurs professeurs qu'Aiko ai jamais eu.
Loin d'être impartial dans sa relation avec ses élèves, il n'en était pas moins efficace quand il s'agissait de parler de ses sujets de prédilections. Son éloquence n'avait rien à envier à son aigreur. Et il aurait été des plus charmant s' il ne prenait pas ses airs de Napoléon irascible.
Aiko était certainement l'une de ses meilleures élèves. Ce qui, pour une raison qu'elle ignorait, l'incommodait le plus au monde. A chacune de ses prises de parole le maître cherchait immanquablement à tromper l'élève. Lançant des pièges aussi vicieux que fourbe et qui aurait fait pâlir la bienséance qui devrait se trouver dans chaque éducation.
Elle parvenait la plupart du temps à détourner les embûches lancées par l'instituteur, mais l'humeur de celui-ci devenait si exécrable par la suite que l'on en venait à regretter ses propres victoires.
Fidèle à sa nature, l'enseignant avait très certainement ressenti la gêne de l'étudiante. Comme un fauve remarquerait une proie affaiblie. Il l'a fit se lever et lui demanda de réciter ce qu'il venait d'être dit en classe. Et contrairement à son habitude, elle n'en avait aucune idée.
-Vous n'en savez rien ? S'insurgea le professeur. Et puis je savoir en quel honneur ?
-Je vous prie de m'excuser professeur. Je crains ne pas me sentir très bien ce matin.
Elle sentait le regard de son professeur comme de ses camarades la décortiquer, analyses sociales quotidiennes. Zoologie.
-Vas à l'infirmerie.
M. Honjo avait pour seul honneur le respect du combattant. Affronter un soldat blessé aurait été une insatisfaction de trop pour ses pulsions inassouvies. Bien sûr, son esprit belliqueux quémandait le sang de la répartie. Mais Aiko ne lui offra pas ce plaisir. la tête basse et en feu, elle quitta la classe sans rien ajouter.
En chemin, elle colla son front bouillant à l'un des casier du couloir. Contact métallique à la paroie froide, libératrice. Ses oreilles bourdonnaient à présent, mais elle refusa de tomber à terre. Cela signifierait son abnégation.
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Les Fleurs Du Mal
ФанфикUne existence insipide. Où tout n'est qu'ennui. Du moins, c'était ainsi que Shinsou Hitoshi résumait ses années de collège. Jusqu'à l'arrivée d'un certain télépathe dans son entourage. [Fais partie du même univers alternatif qu'Un mal nécessaire]