Méchant mannequin

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-DANTE-

-C'est quand ?

-Ce week-end.

-Non.

-S'il te plait ! Même si tu n'as pas le fleuret d'un professionnel tu réussi toujours à parer mes coups.

-Ca c'est parce que tu as la fâcheuse habitude d'énoncer mentalement tes moindres faits et gestes.

-Si je ne le faisais pas tu serais un piètre adversaire.

Amane ossa des sourcils, son sourire taquin toujours au creux des lèvres.

-Parce que tu le fais exprès ?

-Moui.

Non.

Le sourire taquin bourgeonna en sourire victorieux.

-Bref ! Tu vas m'aider oui ou non ?

-Non Akasya. Je refuse d'être ton punching ball.

-Le punching ball c'est pour la boxe. Là je te parle d'escrime.

-Alors je refuse d'être ton mannequin d'entraînement. Reprit Amane se désintéressant de la conversation.

-Ce n'est l'affaire que de quelques jours. Promis après la compétition je te laisse tranquille.

-Pourquoi ne vas-tu pas t'entraîner avec tes futurs concurrents ? Tu sais. Avec des personnes aptes à tenir convenablement un sabre ?

-Ce n'est pas un sabre.

-Ne détourne pas la question.

-Parce que...

Moue honteuse.

-Ce sont des mauvais perdants.

-Dis plutôt que c'est toi qui les a traumatisés.

La moue s'affirma.

-J'estime être une adversaire d'un niveau moyen.

-Une adversaire avec un sacré avantage.

-Je ne le nierai pas. Mais chacun ses points faibles comme ses points forts. On vit dans une époque où la majorité de la population à la possibilité d'avoir de gros points forts. Je vis avec mon temps, voilà tout.

-Nous dirons cela oui.

-Laisse moi juste expérimenter ma dernière technique. Je l'ai confectionné il y a pas longtemps en m'inspirant d'une prestation de patinage artistique germanique.

-Des fois, tu me terrifie.

-Ca veux dire oui ?

Amane pressa le pas jusqu'à la cantine.

***

Akasya aimait Amane. C'était un fait. Ils étaient amis d'enfance et Amane était la seule personne à la conversation acceptable dans l'ensemble du collège. Mais là, il faisait vraiment chier.

Bien qu'Akasya était de nature extravertie elle auréolait d'une intimidation inné. Dérive de son entrain, que chacun fuyait autant que faire se peut. Bien sûr, quand on apprenait à la connaître elle se trouvait être une personne agréable, loyale, et d'une impressionnante moralité.

Mais la première impression était trop souvent suffisante pour que personne n'osait l'approcher. Ajoutez à cela que son ami le plus proche était télépathe, et vous aviez la recette parfaite pour un met de solitude.

Akasya ne s'en souciait pas, elle pensait que la première impression, qui certes était importante, ne devait pas être le fruit d'une entière opinion sur quelqu'un. Et si les personnes s'affolaient de sa personnalité au point de ne pas vouloir lui adresser la parole, ces mêmes personnes n'en valaient forcément pas la peine.

Les Fleurs Du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant