-DOYLE-
-Je sais ce que tu vas dire. Et ne dis rien. Fit Scott.
Keiji ne savait pas exactement quel sujet de conversation était censuré. Était-ce le retard du censeur en question, son supposé ami, qui l'avait fait attendre jusqu'à l'arrivée du dernier bus en plein hiver avant d'arriver à l'improviste.
Ou était-ce le cocard que portait cet ami, marque sombre légèrement visible autour de son œil gauche.
Soit. Sa liberté d'expression était mise en quarantaine.
Aussi il n'en parla pas.-L'irrécupérable lui-même ne saurait quoi faire de toi.
La parole est bien l'une des rares choses qu'on arrivera jamais à faire taire complètement.
Scott renifla à sa frappante vérité et entra dans le bus à sa suite.
Ils étaient seuls dans le véhicule en cette heure tardive.
Au grand damn de Keiji. Mais au plus grand plaisir de Scott.
-On a le bus pour nous tout seul ! S'exclama t-il.
Il s'installa néanmoins sur une banquette à deux places, suivi par Keiji qui croisa les bras à son enthousiasme.
-Je n'aime pas rentrer tard.
-Oh ! Monsieur le policier est un trouillard ?
Keiji ne nota même pas le surnom. Éponyme donné dès la petite enfance quand Keiji eut le malheur de confesser au fourbe Scott Jefferson que son rêve de toujours était d'être policier. Bien sûr, les temps avaient bien changé.
-Monsieur le policier est juste prudent. répondit Keiji en sortant un livre de son sac. Et tu devrais l'être aussi. Ca t'éviterait bien des désagréments. Comme des cocards par exemple.
-Sache que ce cocard est ma récompense pour avoir essayé de secourir la veuve et l'orphelin. Permet moi de te dire que je le porte fièrement.
Keiji arqua d'un sourcil devant cette sois disant fierté qui lui inspirait davantage à du masochisme.
-Félicitation. Fit il. Et tu comptes parler de ta superbe à ta grand-mère ?
A cette remarque, Scott abandonna la moue détendue qui était si souvent la sienne pour la troquer en une grimace horrifiée.
-Merde.
-Mais encore ?
-C'est ma grand-mère. Je lui ai promis de venir l'aider au café aujourd'hui.
-A force de trop sauver la veuve et l'orphelin on en oublie l'essentiel.
-Elle va me tuer. Conclu Scott. Non en fait. Elle va me tenir en vie tandis qu'elle donnera un à un mes membres en pâture pour ses chats.
-Quelle charmante dame. Tu te devras de me la présenter un jour.
-Silence. Tu parles à un condamné.
S'ensuit collision entre le crâne de Scott et la vitre condensé de buée du bus. Keiji laissa cette âme en perdition en paix et entrepris de finir son livre.
Après quelques pages, il s'aperçut que son ami ne bougeait plus, il le remua mollement ce qui eut pour conséquence de faire vaguement réagir l'inconscient. Il s'était endormi.
Keiji ne le dérangea pas davantage et continua sa lecture.
« Une barbe ! L'homme a une barbe ! S'exclama Holmes. »

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Les Fleurs Du Mal
Hayran KurguUne existence insipide. Où tout n'est qu'ennui. Du moins, c'était ainsi que Shinsou Hitoshi résumait ses années de collège. Jusqu'à l'arrivée d'un certain télépathe dans son entourage. [Fais partie du même univers alternatif qu'Un mal nécessaire]