3allongée

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Les femmes en noirs avaient le visage pâle, de petit yeux gris livides et chacune portait un chignon , l'une qui était rousse pointait un gadget effrayant vers ''mademoiselle sans nom'' et l'autre tenait dans sa main, un plateau gris, sur lequel était disposé, un morceau de pain une pomme et un verre d'eau qu'elle posa sur le sol. Elle déclara d'une voix aigu:
-Mademoiselle Louanne Ofgarde, votre déjeuner.

Sur ce elles repartirent, laissant la pauvre fille bégayer au milieu de la pièce.

Louanne Ofgarde, c'était ça son nom?

Elle ne réalisait pas ce qui lui arrivait. Qu'est ce qu'il venait de se passer?

Elle était là planté au milieu de la chambre, le plateau gris à ses pieds. Rien ne s'expliquait. Tout était complètement fou, irréaliste même. Sauf la faim, pensa-t-elle en sentant l'odeur plaisante du pain. Avec le peu de force qu'elle avait, et presque machinalement, elle s'assit au sol et fourra le pain encore chaud dans son gosier. On n'y pense pas comme ça, mais c'est une sensation étrange de manger, surtout quand on ne connait pas ce corps qui loge notre esprit, ces sensations que notre langue rencontre contre le sucre de l'aliment. Elle crut découvrir pour la première fois la nourriture, qu'elle savait pourtant nommer, voir dans le four, imaginer encore sous forme de pâte qu'on malaxe entre les doigts... Elle avala goulûment le pain, puis croqua dans la pomme. Le jus lui coula du menton, c'était délicieux, presque réconfortant après un réveil aussi incompréhensible.
  Son réveil...mais quel avait été ce rêve affreux? Pourquoi rêvait elle d'une telle horreur alors qu'elle était déjà dans une situation...bizarre?

Mais qu'est ce qu'il se passait bon sang!

Elle s'imagina de tout. Peut-être qu'elle avait été droguée, kidnappé et tellement traumatisée qu'elle en avait perdu la memoire, ou encore violée sous l'emprise de stupéfiants... À cette pensée son ventre se tordit et elle serra les jambes. Machinalement elle attrapa le verre d'eau posé sur le plateau et en avala une grande gorgée. Le liquide avait un goût bizarre, Louanne sentit alors sa tête tourner, elle se trouva étrangement bien. Son corps était comme complètement anesthésié, un peu mou et détendu. Le bien être parcourut tous ses muscles jusqu'au coeur, et après peu de temps elle était allongée par terre à contempler la lumière du plafond, qui devenait de plus en plus flou...

Mais qu'avaient-ils mis dans son verre?

Elle s'endormit sans trop lutter contre ce confort, qu'elle ignorait encore éphémère.

Le Cri de la mariéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant