19vampire

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Elle se réveilla.

Louanne entendait des bruits bizarres. Elle était allongée sur le lit à baldaquin. Tout son corps était lourd, son coeur battait la chamade et son sang était glacé. Elle n'arrivait pas à se relever, dépourvue de force.   

Elle repensait à sa nuit de transformation, sa douleur, ses cris...et Fredy. Elle s'était sentie tellement bien dans ses bras. Il l'avait aidé à surmonter la douleur et elle lui en était reconnaissante.

Elle bougea une jambe, puis l'autre. Il fallait qu'elle se mette debout et qu'elle aille se regarder dans un miroir. Pour voir si elle avait changé. En y pensant, elle passa sa langue sur ses dents. Elle faillit se couper à ses propres canines. Elles avaient énormément poussé et avaient pris une légère forme pointue.

Quand elle réussit à se mettre debout elle entendit encore une fois de petits bruits. On aurait dit qu'une personne endormi respirait et bougeait dans ses draps.

Louanne se raidit et comprit: Fredy avait parlé du développement de ses sens ainsi que de ses capacités physiques. Le bruit devait provenir du pomptier, Kaëly dormait sûrement encore.

Plaçant un pied devant l'autre, Louanne se dirigea vers le miroir le plus proche, un bel objet au cadre en bronze finement sculpté.

Elle se plaça devant l'objet et faillit tomber à la renverse. Elle ne se voyait pas, son reflet n'était pas présent dans le miroir. Elle prit un vase posé sur sa gauche et l'agita devant le miroir. On aurait dit que le vase volait comme tenu par un fantôme cherchant à faire une farce.

Louanne regarda tout son corps, elle était bien là, elle n'était pas un fantôme, c'était juste son reflet... qui n'était plus là...

Elle partit dans la salle de bain et se brossa les dents, elle enfila une robe noire à dentelle et s'apprêta à partir à la recherche de Fredy. Il fallait qu'il lui explique. Il fallait qu'il lui dise où était passé son fichu reflet.

Elle passa la porte et se mit à courir, elle voulait aller à l'épaille. Elle se rappelait exactement le chemin. Poutant elle n'y était allé que deux fois.

Sans s'en rendre compte la vitesse de sa course augmentait considérablement. C'est bizarre, elle avait l'impression de voler, ses pieds ne touchaient même plus le sol. Elle était arrivé. La porte s'ouvrit d'elle même mais cela ne choqua pas Louanne. Elle n'était même pas essoufflée, elle se sentait bien mais avait le ventre qui se tordait dans tout les sens. Elle avait très faim. Elle s'imaginait mangeant un bon gâteau mais l'idée la dégoûta.

Elle s'assit sur le même fauteuil qu'elle avait utilisé la veille et contempla la grande salle. Il y avait plusieurs fenêtres toutes de grandes tailles. Mais... les vampires... ne brûlaient ils pas au contact du soleil, comme dans les livres? Louanne se leva, bien décidée à voir si sa peau allait cramer sous les rayons du soleil. Elle plassa sa main sous un petit rayon lumineux. Rien. Il ne se passait rien. En revanche elle ne sentit pas la chaleur qu'elle aurait dû ressentir. Sa main était restée de glace.

Un coup de vent passa devant elle et mystérieusement Fredy apparu sur sa gauche. Elle reprit sa main et recula d'un pas. Il la fixait de ses grands yeux verts, lui donnant l'impression de regarder en elle.
- Jolie petite vampire! Dit il

Louanne baissa les yeux un peu gênée.
- Alors comme ça on teste les dons vampiriques? Demanda il en riant.

Louanne le regarda dans les yeux et répondit:
- Euh... non...je cherchais un...livre.

Elle fit mine d'avoir trouvé une lecture en la montrant du doigt.

Fredy la regarda et sourit.
- Haha! Il va falloir t'apprendre qu'il est impossible de mentir à un vampire. Il ria et continua. T'as dû remarquer que ton ouïe s'était développée, et bien maintenant tu peux entendre les battements du coeur des autres personnes. Par exemple si tu ment, ton coeur va battre plus fort et je l'entendrais!

Louanne était choquer. Elle ne pouvait donc même pas lui mentir. Elle essaya de percevoir les battements du coeur de Fredy. Elle les entendait très clairement, ils étaient lents et réguliers.

Il s'était rapproché d'elle, son visage à quelques centimètres du sien. Son souffle froid dans son coup la fit frissonner. Il demanda:
- T'as faim?

Elle cru qu'il allait la mordre comme son père l'avait fait précédemment. Elle recula d'un pas et fit oui de la tête. Il sourit et d'un coup de vent disparu. Une minute après il revint de la même vitesse. Il portait dans chacune de ses mains un sachet en plastique contenant un liquide rouge.

Il l'agita devant le nez de Louanne, pinçant ses lèvres la jeune fille avait ouvert de grands yeux et était bien décidée: elle ne boirait pas ce liquide qui visiblement était du sang.

Le garçon s'assit sur le canapé et désigna à Louanne une place sur sa gauche. Elle s'assit ne quittant pas des yeux le liquide épais. Il lui tendit le sachet qu'elle pris du bout des doigts avec dégoût.
- Je sais que tu te dis que tu ne peux pas boire ça mais tu vas être obligé si tu ne veux pas mourir de faim.

À ses derniers mots, le ventre de Louanne gargouilla tellement fort qu'elle en eut peur. Fredy lui montra comment ouvrir le sachet. Elle reprit sa technique, consistant à découper le sachet avec les canines. Une délicieuse odeur fruitée sortit du sachet et fit  presque baver Louanne. Fredy avait déjà commencé à boire le sang de son sachet et regardait Louanne comme un rat de laboratoire. Elle approcha sa bouche du machin plastifié et trempa sa langue dans le liquide. C'était délicieux.

Elle but tout le sachet en à peine deux minutes. Deux gouttes de sang coulaient du coin de ses lèvres, elle les essuya du revers de la main. Se léchant les babines, elle regarda Fredy. Il la fixait avec de grands yeux et semblait s'amuser à la regarder boire du sang. Louanne eu honte et rougit.

Contre toute attente Fredy se rapprocha et lui prit la main. Il la sera entre ses doigts et sourit, comme si il venait de remporter une victoire. Louanne le regardait droit dans les yeux, sa main contre la sienne lui provoquait une vague de chaleur dans tout le corps et la firent doublement rougir.

Ils restèrent ainsi pendant un long moment à se regarder droit dans les yeux , quand brutalement la petite porte en bois s'ouvrit et qu'un grand homme entra dans la pièce...

Le Cri de la mariéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant