Chapitre 8: Tout ce que j'ai connu

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Lorsque je me lève ma tête tourne, mon cœur bat la chamade et ma vue est brouille. Des larmes sortent de mes yeux lorsque M. A vient voir si je suis réveillé.

Vendredi dernier à eu lieu la quatrième rencontre avec Alexei. Aujourd'hui nous sommes une semaine après et l'alpha à averti qu'il viendrait me chercher avant même le début des classes. Il semble presser de m'installer chez lui.

- Habille toi d'accord? me dit le professeur. Il arrivera bientôt et nous savons qu'il n'aime pas attendre!

Je hoche la tête et attend qu'il ferme la porte pour retirer mon pyjama et enfiler les vêtements que j'ai soigneusement préparé avec Sano et Julio hier soir: un chandail manche longue blanc sous un t-shirt noir portant un dessin de visage de chat rose pâle, des jeans moulant gris et des bas montant aux genoux noir. Je chausse mes bottines à petit talon gris et prend mes bagages déjà prêt.

En sortant je trouve le professeur et mes amis. Ils m'aident à porter mes sacs dans les corridors et l'ambiance moins pesante que lors du départ de Rewayn me permet de me remémorer des tonnes de souvenirs.

Nous passons à côté du local où les cours des plus jeunes ont lieux. Mes souvenirs de cette époque sont flou, mais je me rappel clairement du jour où Yen avait fait entrer une grenouille dans la salle de classe. Julio avait hurlé de peur et la professeure à dût obliger le jeune asiatique à retourner le batracien dehors.

Ensuite vient l'infirmerie. La mémoire des vaccins obligatoires me fait frissonner. Je n'ai jamais aimer les aguilles et même les biscuits qu'on nous donnais après ne me faisait pas oublier la douleur.

Nous passons entre la porte de la directrice du couvent et les chaises d'attente contre le mur sous la fenêtre juste en face. Je nous revois Sano, Rewayn, Samaël, Julio et moi entrain d'attendre sur ces dernières pendant que Yen faisait disputer pour avoir mit du poivre dans le café d'un professeur que nous détestions tous.

Les sanglots étranglés de Julio me ramènent au présent. Je m'en vais et cela provoque en moi des émotions contradictoires: la hâte de découvrir de nouvelles choses, la peur devant l'inconnu total, l'inquiétude de faire quelque chose de mal ou un pas de travers, le désir pour Alexei, l'impression de ne pas être assez...

Sano pose une main sur mon bras et me sourit doucement. Il sent mon trouble et sait m'apaiser. C'est l'aîné du groupe, le grand frère qui calme les esprits, modère les disputes et calme les idées de grandeurs. Dès notre première rencontre il nous a rassuré en invitant tout le monde à dormir dans son lit, ensemble. Lorsque l'un de nous faisait un cauchemar Sano le prenait dans ses bras, lui chantait une berceuse et caressait ses cheveux.

Il va me manquer. Qui apaisera mes angoisses et mes peurs? Mon alpha en sera-t-il capable? Le voudra-t-il?

Je me fige avec tout les autres derrière moi devant la porte menant au hall d'entrée. Je tremble alors que je vois comme au ralentit la main du professeur de français s'avancer et pousser la double porte. L'éclairage de l'autre côté semble être plus intense et m'éblouit.

- Il arrive bientôt? fait Alexei en faisant les cents pas devant le comptoir de la secrétaire. Je n'ai pas toute la journée! Der'mo! ((merde en Russe))

Je ne peux pas m'empêcher de constater que son accent russe le rend terriblement séduisant.

Samaël me pousse doucement dans le dos et je m'avance.

- Il est là Monsieur, lance précipitamment M. A.

- C'est pas trop tôt!

Je baisse la tête et regarde mes pieds.

- Désolé... que je dis faiblement.

- Ne t'excuse pas, réplique l'alpha. Aller, donnez moi ces sacs.

Mes amis lui donne mes bagages et il me dit de leur dire au revoir maintenant car nous devons partir.

Je me retourne vers eux et serre chacun dans mes bras avec émotion. Julio pleure, Yen marmonne, Samaël essuie ses yeux luisant et Sano me rappel de faire attention dans le monde extérieur. Mes émotions m'empêche de faire des phrases complètes. C'est à la fois comme si je voulais en finir au plus vite, mais je ne veux pas quitter ma famille, les seules personne que je n'ai jamais connu.

- Au revoir... que je souffle d'une voix enrouée.

Lorsque je recule à la suite d'Alexei vers la porte mes larmes ne coulent pas. Pas plus quand je me retourne pour ne pas tomber. Plus je voit la porte vitrée montrant l'extérieur s'approcher, plus mon cœur s'emballe et des sueurs d'excitation et de peur coule dans mon dos.

L'alpha devant moi pousse la porte et la tien ouverte pour moi. Sans m'arrêter je m'avance et le vent froid d'automne souffle dans mon visage, repoussant mes cheveux vers l'arrière.

Je me retrouve à marcher aux côtés d'un alpha dans le stationnement entouré de mur en pierre vers une luxueuse voiture noire. Il ouvre la valise et y dépose mes sacs, je ne garde rien avec moi.

- Aller, en voiture, dit-il en m'ouvrant la portière côté passager.

Je m'assis et m'attache pendant qu'il va prendre place sur le siège du conducteur. Je ferme ma porte et regarde droit devant moi. L'habitacle sent un mélange de cuir et des phéromones d'Alexei. Je ferme les yeux, mes larmes ne coulent toujours pas.

- On y va, dit l'alpha en démarrant.

Il fait rouler doucement son véhicule jusqu'à la porte dans le mur fermée par une grille. Le garde incline la tête et actionne le mécanisme pour ouvrir cette dernière. La voiture passe et je voit avec émotion le rideau de métal descendre derrière.

Mon regard se porte sur la vitre à ma droite. Ma respiration se bloque. Je vois, au pied de la haute colline sur laquelle est construit le couvent, Montréal. Le ronronnement du moteur faisant avancer les roues sur la route serpente, moi j'ai l'impression de suffoquer. Jusqu'à aujourd'hui je n'avais aucun souvenir de l'extérieur. Je regarde les immeubles au loin et mes côtes semblent se souder ensemble.

Je sursaute lorsqu'une main se pose sur mon genou. Mes yeux rencontrent le profil d'Alexei.

- Tout va bien? demande-t-il. Tu as l'air pâle.

- Oui... que je réussis a souffler.

- La route ne sera pas longue, il ne devrait pas y avoir trop de trafic à cette heure.

Nous entrons dans la ville et je me rapproche de la vitre pour essayer d'observer le haut des immeubles titanesques, les passants qui marchent sur les trottoirs et les autres véhicules tout autour.

- Tu n'as vraiment jamais sorti du couvent? questionne Alexei.

- Non, pas depuis mon arrivé là-bas à l'âge de quatre ans. Je n'ai pas de souvenir de ma vie avec mes parents, j'ignore même si j'avais des frères ou des sœurs.

- Et tu as le droit de reprendre contact avec ta famille?

- Oui, mais je doute que le couvent ai garder trace de leur identités. De toute façon ma vrai famille c'est mes camarades de classes. Ce sont eux qui ont grandit avec moi, qui m'ont aidés, qui ont vécus de toutes les émotions avec moi.

Pendant le reste du trajet il me pose des questions sur la vie au couvent et je lui répond.

ABO: OmégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant