Chapitre 3: Rencontre

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Le couvre feu est sonné depuis une heure. Peu de temps avant, Rewayn est parti à la salle des visite. Son alpha semble n'être disponible que le soir. J'imagine que c'est son travail qui accapare ses journées.

Couché dans mon lit je n'arrive pas à dormir et je sais que dans les autres chambres Sano, Samaël, Yen et Julio sont pareil à moi. Comment réussir à sombrer dans le sommeil alors que c'est la quatrième semaine, la quatrième rencontre, la dernière avant le départ de notre ami. La semaine prochaine Rewayn partira. Nous ne serons plus que cinq et il va manquer quelque chose.

Seul avec mes pensés je regarde les murs peints en bleu, le plafond blanc avec des étoiles luminescentes, le tapis gris ovale partiellement caché sous mon lit, la table de chevet sur laquelle se trouve une lampe éteinte, un cadrant et une bouteille d'eau à moitié pleine. Ou à moitié vide? Je ne sais pas. Je tend la main, la prend et l'ouvre pour boire une gorgée. Le silence n'est brisé que par le léger grincement du sommier lorsque je me retourne.

Les couvertures épaisses sont chaudes et réconfortantes. Je suis bien, je ne manque de rien. Ce couvent c'est chez moi. Penser que l'un de mes amis ne sera bientôt plus là me fait mal dans la poitrine. Ce que j'aimerais savoir si nous pourrons nous revoir une fois sortie du couvent.

Je me roule en boule et serre mon deuxième oreiller contre moi. Nous avons tous deux oreillers dans notre lit. Incapable de dormir je me lève du lit et marche jusqu'à la porte. La poignée dorée brille de la lueur du danger. Nous n'avons pas le droit de sortir sauf pour aller à la salle de bain. Je tend la main, serre le poing et m'éloigne pour retourner m'asseoir sur le tapis. Je respire doucement et lentement. En classe de science nous avons un cour sur la grossesse et l'accouchement par année. Mme. M nous explique des exercices de respiration pour se pratiquer et moins souffrir durant la naissance.

Personne ne nous a dit que nous devions les faire, mais le livret qu'ils ont posés sur chaque table de chevet les expliquant en détail nous a fais comprendre le contraire. Personne ne sait qui les a posé là. C'était lorsque nous étions âgés de 15 ans, il y a un peu plus d'un an. Depuis tout le monde les fait chaque soir et même dans la nuit lorsque nous n'arrivons pas à dormir. Ça nous calme en quelque sorte, comme une prière ou du yoga.

C'est presque inconsciemment que je fais des respirations saccadées, longues, courte, contracte mon abdomen, maintient, relâche et recommence. Je continu inlassablement jusqu'à ce que mon cadrant indique 4 heures du matin. Je soupir et retourne dans le lit. Je ferme les yeux et essaie de m'endormir.

Le matelas me semble trop grand pour moi seul. Dans mon esprit embrumée par l'épuisement je reconnais cette illusion si familière. J'ai l'impression que le poids d'un corps se renfonce à côté de moi. Je sens les mains de la silhouette sans identité passer sur ma peau et l'envie monte en moi. Encore une fois je vais me faire plaisir tout seul. Ce n'est parce que nous sommes dans un couvent que nous n'avons pas de désir. Nous restons des adolescents avec les hormones dans le tapis.

Après m'être auto-satisfait je réussit enfin à dormir. Le lendemain je dors jusqu'à 11 heures de l'avant-midi car c'est samedi. Je crois que nous dormons tous jusqu'à très tard, car lorsque je me lève enfin il n'y a que Yen dans le salon, encore à moitié endormit. Je le salut et m'assois sur le sofa. Durant la fin de semaine on vient nous porter nos repas dans le boudoir.

Je mange distraitement et, se joignent à nous l'un après l'autre: Sano, Julio, Samaël et Rewayn.

- Salut tout le monde, baille ce dernier.

- Ça s'est bien passer ta rencontre? questionne Julio.

- Oui, qu'il répond. Il était très gentil.

ABO: OmégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant