𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏 - Pᴇɴsᴇ́ᴇs ғʀɪᴠᴏʟᴇs

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Je ne savais plus quoi penser. Que faire ? Que dire ? Après tout, peut être que ça n'avait plus aucune importance. Après tout, peut être que tout cela était perdu d'avance. Je ferais sûrement mieux de fermer les yeux et d'accepter l'avalanche de critiques, d'insultes et d'accusations qui allaient bientôt déferler sur moi.

Autant me faire engloutir et anéantir par cette avalanche de haine. C'était tout ce que je méritais.

J'avais été lâche. Tout simplement. J'aurais pu tout faire changer, mais je m'étais fait guider par mes démons et mes peurs. J'avais suivi aveuglément ses ordres, et je m'étais fait punir car je n'avais pas réussi.

Toute ma vie, j'avais subi. J'avais tout subi. Mais c'était de ma faute. Et maintenant, j'allais recevoir ma sentence.

Comment en étais-je arrivé là ? C'était une bonne question à laquelle il m'était douloureux de répondre. Mais j'allais bientôt partir. Alors, quelle importance de me faire du mal une dernière fois ?

En ce moment même, je me trouvais dans la même posture que celle que j'avais gardé le reste de ma vie : Immobile. Enfermé. Surveillé. Mort si j'esquissais un mouvement de travers.

J'ai toujours vécu comme cela.

Dès ma naissance dans ce monde empreint de folie, j'ai su que je ne vivrais pas de manière normale.

J'ai grandi sans véritable amour. Ma mère avait été mariée de force avec mon père, et avait eu un enfant contre son gré. Moi. J'ai toujours pensé qu'elle me détestait. C'était faux, bien sûr, mais pourquoi ne l'ai-je pas su avant ? Elle a toujours été comme absente. Elle passait pratiquement toutes ses journées enfermées dans la chambre froide et immense qu'elle partageait avec son mari à pleurer sa vie misérable. J'ai vécu une enfance difficile. Je ne suis pas beaucoup sorti. Je passais mes journées à errer dans les couloirs colossaux du grand manoir familial, en courant parfois pour échapper aux insultes et aux coups paternels.

Je m'enfermais souvent dans ma chambre impersonnelle, froide, vide. Je n'étais pas humain. Je n'étais qu'un masque de cristal que personne ne pourrait jamais briser. Je laissais s'échapper mes sentiments et mon humanité dans mes larmes.

Quand je suis entré à Poudlard, j'ai enfin pris conscience que j'existais. J'avais toujours été ignoré. Que ce soit par mes parents ou bien ma tante. Ma folle de tante. Je suis heureux qu'elle soit morte.

Je me suis fait des amis. Crabbe, Goyle, Parkinson, Zabini... J'ai découvert pour la première fois d'autres personnes. J'ai appris que tout le monde n'était pas identique.

Mais je suis rapidement tombé de mon petit nuage.

J'ai rapidement compris que mes amis n'en n'étaient pas. Ils me suivaient et m'admiraient à cause de mon nom. Pour la popularité. Comme de sages petits moutons en troupeau derrière leur maître. Quand je l'ai compris, je suis entré dans une rage immense. Mais je n'ai rien dit. Je préférais de faux amis qu'aucun. Cela peut paraître bête, c'est vrai. Mais c'était de ma faute. Je ne paraissais pas amical. Seulement, je m'étais engagé sur une pente impossible à remonter. Je glissais sur la pente de la fausseté, de la lâcheté. Qui sait si je pourrai faire demi-tour un jour ?

J'ai donc continué mon petit manège. J'étais celui que les gens voulaient que je sois. J'ai cru pendant quelques temps que je pourrais vivre cette existence en mentant. Mais au moment où je me suis rendu compte que ce n'était plus possible, la vie a décidé de me faire tomber encore plus bas.

Mes parents m'ont traîné devant lui. Mon pire cauchemar. J'avais toujours eu espoir d'en être épargné, mais le Seigneur des Ténèbres a fait semblant de m'apprécier, pour mieux me manipuler. Il m'a imposé de force sa Marque. Cette Marque sur mon avant-bras. Depuis qu'il est mort, j'essaie de la faire partir par tous les moyens possibles, mais je n'y arrive pas. Cette Marque est indélébile. Elle a gravé à jamais dans ma peau la marque de ma lâcheté.

𝐋𝐞 𝐆𝐨𝐮𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫𝐬 || FᴀɴFɪᴄᴛɪᴏɴ DʀᴀʀʀʏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant