Chapitre 6 - Prendre le taureau par les cornes

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Nous marchons bien un quart d'heure avant de ne plus entendre les bruits de la bagarre 'amicale' selon Zéèv. Personnellement, vu l'état des Quileute, je suis à peu près sûre que ce n'était pas pour rire et que nous venons d'échapper à un bain de sang. Je frissonne en pensant au nombre de fois où j'ai frôlé la mort depuis que je suis arrivée ici : tout d'abord, mon accident de voiture, bien sûr. Je n'ai aucune idée de pourquoi ou comment j'ai pu m'en sortir indemne, mais bon, je ne vais pas m'en plaindre. J'ai eu de la chance.

Moi, de la chance ? Continue un peu dans ta liste, on verra ensuite si tu ne regrettes pas d'avoir été tuée sur le coup.

Ensuite, la fois où je me suis retrouvée face à une meute de loups énormissimes. Et enfin, ce soir, quand des loups-garous en colère se sont jetés sur des vampires insultés.

En fait, ça va, l'accident de voiture, c'est la chose la plus normale qui me soit arrivée ici. Tout le reste n'a absolument aucun sens.

Et pourtant, je suis bien obligée de me rendre à l'évidence : je commence bizarrement à y croire. Parce que malgré tout, je ne vois pas d'autre explication plus logique ou réaliste. Rien n'a de sens dans cette réserve alors pourquoi ne serait-ce pas le non-sens qui ferait tourner les choses ? Sherlock dit bien qu'une fois qu'on a éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable que cela soit, doit être la vérité. Et tout le monde sait que Sherlock a toujours raison. Enfin presque. Mais là n'est pas la question.

Soudain, je repense à ma rencontre de cet après-midi et m'immobilise. Je tire le bras de Zéèv en arrière pour qu'il se tourne vers moi.

- Louve ?

Il a l'air surpris, un peu inquiet aussi. Monsieur voulait sûrement attendre autant que possible avant de passer aux choses sérieuses, sauf que j'en ai décidé autrement. Il m'a bien promis qu'il répondrait à toutes mes questions après le feu de camp, non ? J'ai une petite pensée pour Billy, j'espère que quelqu'un a songé à le ramener au village.

- Ôte-moi d'un doute, je lui demande. Ce n'était pas toi sous ta forme... lupine, dans la clairière, tout-à-l'heure ?

Je ne le jurerais pas, mais il me semble bien qu'il rougit. Dans le noir de la forêt, rien n'est certain. Il baisse la tête, souffle un coup, ferme les yeux et finit par les rouvrir en me regardant. Un début de sourire court sur ses lèvres.

- Tu ne perds pas de temps, toi, n'est-ce pas ?

Il a plutôt l'air amusé, on dirait. Il ne va pas l'être longtemps s'il ne répond pas vite à ma question.

Il s'assoit à même le sol et me tire avec lui. Je m'installe en tailleur bien en face de lui, je ne veux pas être dérangée par les battements intempestifs de mon cœur dès qu'il me touche. Mais il n'a pas l'air d'avoir les mêmes inquiétudes que moi puisqu'il prend ma main dans les siennes et la caresse tendrement des pouces. Et comme c'est trop agréable pour que je veuille l'arrêter j'essaie de réprimer la chaleur qui me monte aux joues.

- Tu ne vas rien lâcher, hein ? Très bien, engageons, alors.

Il me fixe un instant sans rien dire, j'attends la suite.

- Effectivement, c'était moi, le loup qui s'est approché le plus de toi.

- Je le savais ! je ne peux m'empêcher de m'écrier.

Parce que, eh, je l'ai deviné, quand même.

- Alors explique-moi, c'était quoi cette histoire de léchouille ? C'était complètement dégueu sur le coup et savoir maintenant que c'était toi rend les choses assez... euh, cheloues ?

Entre Louve et loup - Twilight (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant