Entre Louve et loup - Twilight (Terminé)

Chapitre 2 - Le chevalier servant sur son beau cheval blanc

- Tu ne peux effectivement pas commander à boire dans un établissement public, mais je peux t'offrir un verre chez moi si tu veux ? Je n'habite pas trop loin de chez Jacob, on pourra passer voir où il en est en même temps, me propose-t-il.

Je me retourne entièrement face à lui, cette fois. Il vient vraiment de me proposer, à moi, une fille qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, de venir boire un verre chez lui ? Je réitère ma question, quel est cet homme ? Il doit soit être sacrément confiant en ses capacités de séduction – et je ne pourrais pas l'en blâmer, il suffit de le regarder - , soit être complètement naïf. De toute façon, l'un et l'autre m'incitent à me méfier. Personne n'invite des étrangers aussi facilement chez soi.

Mais en retrouvant mes yeux liés aux siens, je réalise qu'il est entièrement honnête avec moi, qu'il ne semble pas avoir d'arrière-pensée douteuse. J'ai la certitude qu'il ne me ferait jamais de mal. Pire encore, je sais que je peux lui faire confiance les yeux fermés. Mais qu'est-ce que c'est que ce mec ? Il fait s'effondrer mes convictions sans avoir besoin de rien faire, si ce n'est plonger ses beaux yeux dans les miens. Je me sens à la fois attirée, nulle et influençable. Toutes les choses que je m'étais promis de ne pas être.

La sincérité qui émane de lui me trouble de plus en plus, et une nouvelle émotion vient s'ajouter aux autres : de la curiosité. Honnêtement, qu'est-ce que cet homme a de plus que tous les autres qui ont essayé avant lui ? Pourquoi arrive-t-il autant à me faire réagir ?

Je soupire, sachant déjà la bataille perdue. Dès que la curiosité pointe le bout de son nez, je n'ai qu'une chose en tête, découvrir le pourquoi du comment, peu importe le temps ou les moyens mis en œuvre.

- Tu as un punching-ball chez toi ?

- Pardon ?

Son expression menace de me faire sourire. J'adore prendre les gens par surprise.

- Je suis toujours sur les nerfs et ça fait un moment que je ne me suis pas entraînée, ça me ferait du bien, je lui explique vaguement.

- Euh... eh bien..., bafouille-t-il en lançant un regard à la ronde, pris au dépourvu.

En faisant de même, je remarque que la plupart des têtes présentes sont toujours tournées vers nous. L'un des clients se lève même à notre rencontre. Le type au sourire narquois qui s'est gratté la gorge un peu plus tôt. Il lance un trousseau de clés à Zéèv.

- Tu n'as qu'à passer prendre un des miens, lui dit-il sans s'arrêter. J'ai l'impression qu'évacuer la pression ne ferait pas de mal à la demoiselle, en effet, ajoute-t-il en me regardant.

Je hausse un sourcil. D'accord, donc si je comprends bien, tout le café écoute aux portes en plus ? Ils n'ont rien de mieux à faire ? Je fulmine. Visiblement, il a raison, ça ne me ferait pas de mal, mais le simple fait qu'il s'incruste à la conversation comme s'il y avait été invité me tape sur les nerfs. En plus, je n'ai toujours pas dit oui. Enfin, pas explicitement.

- Merci Sam, sourit Zéèv.

Il se retourne vers moi et semble décontenancé devant mon air irrité. Irrité ? Je dirais même plus que ça, je suis à deux doigts de commencer à trembler de rage, comme le serveur de tout à l'heure. Je supporte décidément très mal les comportements singuliers de cette tribu. Et ça m'énerve encore plus.

- C'est un oui, alors... ? demande le jeune homme, plus si sûr de lui.

Je soupire, résistant à l'envie de lever les yeux au ciel. Faut savoir, mon gars, tu as confiance en ton sex-appeal ou pas ? Décide-toi, parce que je commence à fatiguer à essayer de te suivre, moi.