Chapitre 8 - Donner du fil à retordre

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Ariana Grande – Dangerous Woman, Ariana Grande – No tears left to cry, LSD – Thuderclouds ft. Sia, Diplo, Labyrinth

Je me glace.

Merde.

Non.

Je rêve. Enfin, je cauchemarde.

Impossible autrement. Zéèv est complètement à l'opposé de l'image que je me faisais de l'homme qui pleure. Les hommes ne pleurent pas devant les autres, normalement, si ? Enfin, pas que ça me gêne lorsqu'ils le font, bien au contraire - ils ne sont qu'humains après tout - mais lui paraît tellement fort, tellement persévérant, que jamais je ne l'aurais imaginé perdre autant le contrôle. Et encore moins devant moi. Enfin, sur moi, dans le cas présent.

Il ne fait pas un bruit, seules ses épaules qui se secouent trop vite et ses larmes qui coulent sur ma peau me prouvent que je ne rêve pas.

Je suis incapable de penser. Qu'est-ce que je suis censée faire ? Mes bras traînent le long de mon corps, un peu incertains. OK, on peut commencer par essayer de comprendre ce qui le rend aussi mal. Bien. Moi, évidemment. J'ai l'impression assez détestable que je m'habitue à le blesser. Je hais ça.

Je me fous une claque mentale avant de me secouer. Allez, on a un Indien surnaturel à secourir.

Je fais glisser mes doigts sur ses bras, les fais remonter jusqu'à ses épaules.

Punaise, je me sens vraiment nulle. Je suis merdique avec ce genre de truc. C'est facile de consoler mes petits frères et sœurs, mais comment je fais avec un type plus grand que moi, hyper impressionnant et presque intimidant si je ne le connaissais pas assez ?

Allez, grande inspiration et tête la première.

Je prends quand même le temps d'avaler ma salive – avec quelques difficultés – et presse davantage mes paumes sur la peau de Zéèv. Je le caresse tranquillement des épaules à la nuque en jouant avec ses mèches mi-longues. Après quelques passages, je m'autorise à fermer les yeux et appuyer mon front dans le creux de son cou, mes mains descendent d'elles-mêmes le long de son dos. Je respire profondément, plus sereine qu'il y a quelques minutes. Je souris en réalisant que je ne sens plus les gouttes de larmes tomber sur mon épaule.

Je rapproche mon corps davantage du sien, je veux le sentir contre moi. Je veux qu'il sache que je suis là pour lui. Je me fonds complètement dans notre étreinte, sa chaleur m'enveloppe dans une bulle apaisante, juste à nous deux. C'est notre moment.

Il finit par se secouer entre mes bras et relève la tête juste assez pour embrasser ma peau juste à l'endroit où ses larmes ont glissé. Je frissonne, incapable de maîtriser les réactions de mon corps face à lui, et pour une fois, je ne m'en veux pas. C'est Zéèv, à quoi je m'attends ? Je sais bien que les choses sont différentes entre nous. Je n'y peux rien. Je l'accepte.

- Zéèv, je souffle.

Ma voix est rauque, un mélange de ma terreur nocturne, de ma séance de boxe et de la vision de l'Indien en pleurs.

Il ne dit rien, ne bouge pas. Un instant, le doute stupide qu'il ait pu s'endormir sur moi me prend, mais je me secoue tout de suite. Je suis vraiment débile, quand je m'y mets.

- Zéèv, je répète, plus fort.

Il ne bouge toujours pas un muscle, à tel point que je commence à m'inquiéter. Est-ce qu'il est dans un état pire que ce que je croyais ? J'essaie de m'écarter de lui, mais il resserre sa prise sur moi et enfouit encore plus son visage dans mon cou. Je sens une caresse légère comme une plume dans le creux de mon épaule, suivie d'un baiser tout aussi timide.

Entre Louve et loup - Twilight (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant