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Potter essaie désespérément d'ouvrir la porte une nouvelle fois. Comme pour ses dix autres tentatives, il échoue. Il marmonne un sort que nous avions appris en première année et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Il me voit et me fusille du regard.

"Tu n'as qu'à essayer si tu te crois si malin !" me lance-t-il.

Je murmure un sort que m'a appris une fille bizarre nommée Astoria. La porte s'ouvre brusquement, percute Potter de plein fouet avant de se refermer avec autant de brutalité. Même s'il semble avoir un peu mal au bras, il ricane.

"C'était déjà plus efficace..." lui dis-je, mais il ne semble pas m'écouter et tente encore une fois d'ouvrir cette maudite porte. Façon moldu, en tirant sur la poignée et en donnant des coups de pieds dans le panneau de bois. Il est ridicule mais cette situation est trop improbable pour que l'idée de lui lancer une pique me vienne à l'esprit. Il se laisse tomber sur une chaise et j'en fais de même, en laissant une distance de cinq bons mètres entre nous. Je ne sais pas trop quoi dire ou quoi faire.

"Une rumeur dit que Madame Pince vient vérifier que les livres sont en place toutes les nuits à deux heures du matin, j'espère qu'elle est vraie, dit-il.

- Deux heures du matin ? Cela nous fait six heures et demi à devoir te supporter. Je n'ai plus de devoirs à terminer donc cela fait également six heures et demi à m'ennuyer. Super. Merci, Potter.

- Ne m'accuse pas, je n'ai rien fait. Si tu avais regardé l'heure, tu ne serais pas là.

Je ne lui donne pas mes arguments. C'est de sa faute. Il était complètement en train de craquer il y a cinq minutes. Je n'allais pas rater un spectacle pareil ! Enfin, j'ai raté la fermeture de la bibliothèque, ce qui est quand même plus important. C'est à cause de lui que nous sommes enfermés. Si il savait s'énerver de manière moins visible, nous n'en serions pas là. Enfin, j'imagine que je suis la seule personne à trouver de tels arguments valables. Potter a tort, et moi j'ai raison, c'est tout.

Je le vois reprendre le livre dans lequel il était plongé au moment où nous nous sommes rendus compte que nous étions tout seuls. Il a décidé de m'ignorer. Et moi je décide de le regarder pour voir si ce qu'il lit recommence à le désespérer. Cette activité n'est pas très passionnant dans la mesure où ses mèches noires m'empêchent de voir son expression. Il se rend compte que je le regarde, tourne la tête vers moi et fronce les sourcils.

- Quoi ?

- Qu'est-ce que tu lis ?

- Pourquoi est-ce que cela t'intéresse ?

- Parce que je m'ennuie, Potter. 

Il regarde sa montre.

- Tu t'ennuies ? Il est dix-neuf heures quarante-deux, tu as encore plus de six heures à t'ennuyer alors trouve un autre moyen de tuer le temps.

Je soupire et détourne le tête. Je ne survivrai pas six heures. Aucune chance. Je porte mon attention sur les trombes d'eau que j'aperçois à l'extérieur. Ce n'est pas vraiment passionnant alors je jette à nouveau un regard vers ce crétin de Gryffondor. Il a recommencé à lire et semble vraiment préoccupé. Soudain, il se tourne vers moi.

- Malfoy, arrête de me regarder. Il n'y a rien de pire que de lire en se sentant observé. 

- Si ce n'était pas le cas, je ne te fixerais pas, crétin.

- Nous ne savons pas pour combien de temps nous sommes coincés ici, alors, est-ce qu'on ne pourrait pas essayer de faire comme si l'on ne se détestait pas ?

- Si, on pourrait. Mais je ne vois pas l'intérêt. 

Il lève les yeux au ciel et c'est une réaction parfaite. Quitte à rester ici pour un temps indéterminé, autant en profiter pour l'énerver encore plus. Même si je ne sais pas trop quoi dire. Aucune remarque vraiment insupportable ne me vient à l'esprit. Je continue de l'observer.

Un quart d'heure plus tard, il se tourne vers moi pour me dire quelque chose.

La bibliothèque (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant