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Je me demande ce qu'il va me dire.

"Action ou vérité ?

- Tu te moques de moi ?

Il fronce les sourcils et je me demande si il a un problème quelconque.

- Tu as bien dit que tu t'ennuyais, non ?

- Oui, je l'ai dit. Mais un action ou vérité avec son pire ennemi, c'est quasiment suicidaire. Et je tiens à la vie.

- Tu as quelque chose à cacher ?

- On a toujours des choses à cacher à quelqu'un que l'on déteste, je réponds sèchement. Il a un sourire inquiétant.

- Parce qu'on a peur qu'il les répète. Tu es en train de me dire très clairement que tu caches quelque chose.

Je le fusille du regard, tout le monde a des secrets, et je ne tiens pas à ce qu'il connaisse les miens... par contre si je peux découvrir quelques trucs compromettants sur lui, cela me mettrait de très bonne humeur. Qui ne rêverait pas de détruire sa réputation ? (la plupart des idiotes qui lui courent après, j'imagine. Mais je dis cela car causer des ennuis à une personne célèbre doit être très intéressant.) Je soupire mais lâche quand même :

- Vérité.

- Pansy Parkinson, c'est ta petite-amie ?

Je fronce les sourcils, déconcerté. Sa question me semble étrange. 

- Pourquoi est-ce que tu veux le savoir ? Bien sûr que non. Et je t'aurais répondu même si ce n'était pas dans le cadre d'un action ou vérité. Comment est-ce que tu as pu imaginer un truc pareil ?

- Je ne sais pas, elle est tout le temps en train de te suivre partout où tu vas. Cela peut poser des questions.

- Nous sommes justes amis !

- Elle me fait plus penser à une groupie qu'à une amie, marmonne-t-il. Je ne commente pas ses paroles et demande :

- Alors, Potter... Action ou vérité ?

- Vérité.

Je me rends compte que je n'ai aucune idée à propos de choses qu'il pourrait cacher, alors je pose la question la plus insipide et ennuyeuse possible :

- Qu'est-ce que tu cherchais dans ton livre tout à l'heure ?

Son visage affiche soudainement un air désespéré. Ce qui me donne vraiment envie de savoir qu'est-ce qu'il lisait.

- Demain, c'est la deuxième tâche du tournoi, et je devrais passer une heure sous l'eau pour aller récupérer Dieu-sait-quoi. Je cherchais un moyen de pouvoir respirer sous l'eau. Je n'ai évidemment rien trouvé.

- Tu pourrais essayer avec de la branchiflore.

Il me fixe, stupéfait.

- Qu'est-ce qu'il y a ? dis-je.

- Est-ce que tu te rends compte que tu viens de m'aider ? Tu n'est pas censé me détester au point d'espérer que je me noie ?

- Non, je te déteste au point de trouver un moyen de t'empêcher de gagner ce stupide tournoi et de t'humilier, mais je n'irais pas jusqu'à vouloir que tu meures. Je suis un  être humain, quand même. Et je sais que tu ne peux pas juste décider de ne pas participer à cette épreuve, enfin, tu l'éviteras peut-être si on reste coincés ici... 

Je finis ma dernière phrase avec un petit rire absolument pas heureux. L'idée de devoir rester avec lui pour un temps indéterminé me désespère vraiment, et pas uniquement parce que je suis censé le détester. Pour d'autres raisons, beaucoup trop d'autres raisons tout sauf valables.

Potter reste silencieux quelques instants. Puis il demande timidement :

- Action ou vérité ?

- Toujours vérité.

- Pansy Parkinson a quand même l'air très proche de toi, alors je me demande simplement : pourquoi est-ce que tu ne lui demande pas de sortir avec toi ? 

- Parce que je ne l'aime pas ?

Il hausse un sourcil, il ne me croit absolument pas, et il veut visiblement plus d'explications. J'ajoute alors :

- Avoir une petite-amie ne m'intéresse pas.

- Pourquoi ?

- Il n'y a pas d'explication, je n'en ai juste pas particulièrement envie... Tu considères que j'ai répondu à ta question ?

- Si tu commences comme ça, tu finiras ta vie seul et abandonné par toutes les personnes qui te supportaient à peu près.

Je le fusille du regard.

- Je n'ai pas dit que les gens ne m'intéressaient pas du tout, je ne veux juste pas sortir avec Pansy Parkinson.

- Ni avec n'importe quelle fille.

Il a l'air d'avoir compris quelque chose, voyant ce qu'il pourrais imaginer, j'ajoute :

- Ni avec personne d'autre.

Il n'a pas l'air de me croire, pour changer de sujet, je lui demande :

- Action ou vérité, Potter ?

Il réfléchit :

- Action.

- Sois d'accord avec moi pour arrêter cette stupide partie d'action ou vérité.

- Bien essayé mais ce n'est pas possible. Choisis autre chose.

- Non, j'en ai assez."

Il m'observe fixement, j'en fais de même. Aucun de nous deux ne semble prêt à détourner le regard, jusqu'à ce qu'il reprenne son livre et décide manifestement de se replonger dedans. Bien. Je pose mon sac sur la table en face de moi et ma tête sur mon sac. J'essaie de dormir. Je sais que je n'y parviendrais pas mais j'essaie quand même, parce que je sais que Potter va arrêter de me fixer, et parce que j'espère que je suis dans un cauchemar, et que lorsque je me réveillerais, je ne serais pas dans cette bibliothèque miteuse, ou au moins, pas avec ce crétin de Gryffondor.

Pourtant je ne dors pas, et je finis par relever la tête lorsque l'impression que cet idiot me fixe devient trop forte. Il lit. Il ne me regarde pas. 

Parfait.

La bibliothèque (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant