Je me fige. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? Il a bu une potion étrange ou s'est cogné ? Cela n'était pas une vraie question, ce n'est pas possible. C'est juste du grand n'importe quoi.
-Pourquoi cette question ? Demandé-je, perdu.
-Je voulais juste savoir. Comme ça.
-Et quoi t'attendais-tu ?
-A un « oui, bien sûr ».
-Tu te fiche de moi ?
-Oui, toujours.
-Crétin. Et je tiens à te préciser que j'aurais dit non, Potter.
Je ne sais pas pourquoi mais lui parler sèchement et l'appeler par son nom de famille me rassure. Je l'ai toujours fait, l'idée que rien ne change me permet de ne pas m'inquiéter. Mes sentiments ne seront jamais découverts et il me laissera tranquille. Et je l'oublierai. Normalement. Je ne suis pas sûr d'être très doué pour me convaincre moi-même de choses peu probables. Tant pis.
-Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'étrange impression que tu mens, Malfoy.
-Arrête.
-Arrêter quoi ? Je ne fais rien du tout...
-Oh et puis tant pis, laisse tomber...
Je n'ai ni envie ni assez de motivation pour me disputer avec lui. Tout ce que je voudrais, c'est être dans mon dortoir, en train de dormir, de lire, de réviser, de regarder le feu dans la cheminée ou n'importe quoi qui n'impliquerait pas de supporter cet idiot d'Harry Potter. Même simplement penser à lui me conviendrait. Je voudrais simplement que ça s'arrête. Il repose sa tête contre mon épaule et je m'éloigne brusquement. Il semble surpris, tant pis pour lui. J'en ai assez.
-Laisse-moi tranquille.
-Mais... Pourquoi ?
-Parce que tu es une personne insupportable ? Et un crétin qui me prend la tête depuis cinq heures ? Je n'en peux plus, je n'ai jamais voulu être ici !
-On dirait un enfant en train de faire un caprice, vu la façon dont tu le dis.
-Mais arrête ! Tu ne peux pas juste me laisser tranquille ?
-Je n'ai vraiment pas envie, tu ne peux pas savoir à que point tu es mignon lorsque tu en as marre de moi...
-Quoi ? Mign... mais qu'est-ce que tu racontes ?
-Rien d'important, je suis fatigué.
-Ça m'a l'air quand même un peu important... Enfin, je ne veux pas dire par là que ce que tu racontes m'intéresse mais...
-Tues clairement en train de le dire. Et c'est encore plus mignon.
Je me fige. Je ne sais pas quoi faire. Si nous n'étions pas enfermés j'aurais pu simplement faire volte-face et m'éloigner de lui mais là... la seule solution qui me vient à l'esprit est...
-Je croyais qu'on faisait un Action ou vérité ?C'était à ton tour.
C'est vraiment pitoyable mais c'est la seule idée que j'ai eu. Et elle a l'air de plutôt bien fonctionner. Ce crétin a l'air vraiment surpris. Mais cette expression quitte bientôt son visage pour être remplacée par une sorte de sourire satisfait. Il a l'air vraiment content que je lui aie rappelé cela. Dans quel pétrin me suis-je encore mis ? Je détourne mon regard loin de son air victorieux et me rassois par terre, contre une étagère. Il s'assoit en face de moi et lance d'une voix enjouée :
-Alors ? Action ou vérité ?
-Action... ?
-Ferme les yeux et ne bouge pas pendant, disons... Une minute.
Je ferme les yeux. Et me demande vraiment ce qu'il a en tête. Je l'entends se déplacer, et devine qu'il est vraiment proche en sentant un souffle chaud contre mon visage. Je compte les secondes silencieusement. Un, deux, trois, quatre...Je ne sais pas pourquoi je fais ce qu'il m'a demandé, rien ne m'y oblige vraiment, après tout. Mais je suis curieux de savoir ce qu'il a en tête. Soudain, je sens ses cheveux contre ma joue, comme lorsqu'il dormait à moitié contre mon épaule mais ce n'est pas pareil, il n'est pas appuyé contre moi, cette fois. Je ne sais plus à combien de seconde je suis arrivé... Quatorze ? Au cas où, je vais reprendre à dix. D'où vient cette impression un peu bizarre dans mon cou ? Et le long de ma mâchoire maintenant ?Ce n'est pas possible... ça ne peut pas être... En réalité, tout cela est juste un rêve vraiment bizarre, non ? Rien de cela n'est réel, ou Potter n'est vraiment pas dans son état normal, il ne ferait jamais cela en temps normal ou au moins en ayant toute sa tête.
-Mets ça sur le compte de la fatigue, murmure-t-il, ses lèvres caressant doucement ma peau un peu plus bas que ma joue. Je ne dis rien, ce n'est juste pas possible, je devrais lui dire de s'éloigner et de me laisser tranquille mais... c'est juste vraiment agréable.
-Qu'est-ce que tu fais ? Demandé-je d'une voix un peu hésitante.
-Rien, n'y fais pas attention... Combien de temps me reste-t-il ?
-Je ne sais pas, je me suis perdu en comptant.
-C'est moi qui t'ai déconcentré ?
-A ton avis ?
-Oui... ? Recommence à zéro si tu tiens tant que cela à compter, sinon tu peux rester comme ça plus longtemps...
-Arrête de raconter n'importe quoi, Potter. Il reste dix secondes, au fait.
Je rouvre les yeux. Et je vois qu'il a un air hésitant, comme s'il avait une idée mais qu'il hésitait à la mettre en œuvre. Il me lance un regard sévère :
-Referme les yeux, on perd du temps, là.
-Tu perds du temps, je n'ai rien demandé, moi.
-Oui mais je suis sûr que tu ne veux pas que ces cinq secondes se terminent en stupide dialogue, non ? Tu n'aimerais pas savoir quelle idée j'ai eu ?
-Non, pas trop. Pour être sincère, je ne trouve pas que cette situation puisse être rassurante d'une quelconque façon et je ne te fais vraiment pas confiance. Alors je serais content que cette minute se termine sans que tu n'aies eu d'autre idée bizarre.
-Oh...
-C'est terminé. Action ou vérité ?
Ila un air déçu. Puis il donne l'impression d'être en très grande réflexion, puis il souffle avec un petit sourire :
-Action.
Je ne sais pas s'il fait cela pour me mettre mal à l'aise. Si c'est le cas, cela fonctionne très bien, je n'aurais jamais le cran de me comporter comme lui. Et je n'ai pas d'idée. Alors j'improvise :
-Pendant une minute, tu dois faire absolument tout ce qui te vient à l'esprit. Si ça ne craint pas trop.
Il sourit.
-Quelle bonne idée.
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La bibliothèque (Drarry)
FanfictionLa veille de la deuxième tâche du Tournoi des Trois Sorciers, Drago Malefoy ne fait pas attention au temps qui passe et se retrouve enfermé dans la bibliothèque... en compagnie de son pire ennemi, Harry Potter. Alors le temps passe. Et un dialogue...