le bout du tunnel

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Aujourd'hui ne pardonne pas hier mais construit demain.

Je n'ai plus l'uniforme de la prison , je n'ai plus de menottes , mais je sais qu'un œil me regarde toujours.

La culpabilité , qui me ronge de l'intérieur , qui me hante le jour en illusion et la nuit en cauchemar, qui me prend un petit morceau de moi chaque jour ...

Je suis dans un taxi , il évite la conversation et les coups d'œil, c'est normal , il est en train de conduire une criminelle qui vient d'être libérée de prison alors je comprends son malaise.

Il s'arrête , je le paie et je m'avance vers le grand immeuble. La dernière fois que j'y étais allé , j'ai fais une promesse . La promesse de revenir saine et sauve et pour toujours.
Pendant que celui qui me parlais me promettais de prendre soin de ce qui m'étais le plus cher au monde .

Grégoire ne m'a pas rendu visite , ni Emma , ni personne. Mais je sais que voir un morceau de ma vie derriere des barreaux qui doivent nous séparer pour la sécurité ne m'aurait fait plus de mal qu'autres chose.

Je sonne a l'interphone

La petite voie d'Emma me répond

Emma : oui , qui c'est

Andréa : c'est ... C'est Andréa

Emma : Oh mon dieu ! Andréa c'est , c'est toi ... Je t'ouvre tout de suite !

La porte s'ouvre et je pénètre dans l'immeuble.

Je ne mérite pas cet enthousiasme.

J'entre dans l'ascenseur et appuie sur le cinquième bouton.

Je soupire 

Je reste sur le palier immobile , je ne veux pas sonner , je ne veux pas supporter leurs regard , je ne veux pas voir l'expression du frère d'une criminelle ...

Non , j'ai attendu deux ans pour ça , deux ans à pleurer dans une cage , deux ans a survivre ...

J'appuie sur la sonnette et des pas précipités se font entendre

La porte s'ouvre sur mon frère

Andréa : Grégoire , je

Je ne peux finir ma phrase que ses bras m'enlacent , des petites larmes se forment au coins de mes yeux mais je les retiens .

Ils me laissent entrer j'enlève mon manteau et mes chaussures et les laissent dans l'entrée .

Grégoire : Andréa , Emanuel est dans le salon .

Ces mots me font frissonner

Andréa : *d'une voix tremblante * d'accord

Il reste en arrière et je m'avance

Dans le salon  il y a des jouet un peu partout , un petit berceau mais surtout un enfant au millieu de la pièce . Il est dot a moi est il est en train de jouer avec une peluche .
Cet enfant que j'ai tenu dans mes bras , cet enfant qu'on m'a arraché , cet enfant pour qui j'ai survécu , pour qui j'ai souffert.

Andréa : Emmanuel ?

A deux ans , un enfant est intelligent , il se reconnais a son prénom et se tourne .

Quand ses yeux rencontre les miens , je crois voir une petite lumière , un tout petit moment comme si il me reconnaissait , ce regard je le connais , il me regardais comme ça , avant qu'on me le prenne , mais ce regard se transforme vite en étonnement .

Je lui fais un petit sourire et m'assis a ses côtés.

Je sais que je ne suis rien pour lui , rien qu'une personne de plus qu'il appercoit comme chaque jour dans la rue .

J'ai envie de le prendre dans mes bras , de pleurer , de le serrer contre ma poitrine , de lui dire combien il conte pour moi, lui dire qui je suis, mais je me retiens .

Il me montre sa peluche lapin et me dit

Emanuel : 'pin!

Andréa : oh, c'est ton lapin ?

Il me fait un sourire fière

Je reconnais ce sourire , les petits plis sur ses joues , l'étincelle dans ses yeux ...

J'entends quelqu'un marcher derriere moi , je me retourne et Grégoire se tiens devant moi.

Grégoire : Emanuel , voici Andréa , ta ... Tante ,elle va vivre ici .

Emanuel fait un sourire et Grégoire s'éloigne .

Je suis heureuse que Grégoire me présente comme la tante de son enfant.

Oui c'est mon fils, oui c'est mon étoile, oui je suis sûrement la personne qui tiens le plus a lui au monde mais c'est lui qui s'est occupé de lui quand je n'étais pas là, quand je payais mon crime.

Ma vie est ici maintenant, je suis là tante de mon enfant mais au moins je suis a ses côtés.

Comme Grégoire et Emma travaillent pendant la journée , ils me laissent la garde .

La nuit je me dit souvent que je ne mérite pas ce bonheur . J'ai massacré un homme et j'ai quand même le droit de regarder mon fils en face...

*La nuit suivante*

Je ne suis qu'une lâche , je ne devrais même pas être avec mon fils , je ne le mérite pas. Je ne suis qu'un monstre. J'ai tué quelqu'un. J'ai tué mon mari.
Je n'en peux plus de ce poids. Mais ce poids est mon crime, il ne s'en ira jamais . C'est ma faute , c'est mon histoire , c'est mon péché.

J'ai massacré un homme . J'ai remplie une pièce d'un bain de sang. Un sang que j'ai aimé.

Le même sang qu'Emmanuel.

*Un mois plus tard *

Emma , Gregoire et Emmanuel sont partis pour une journée.

Je sais ce qu'il me reste à faire.
J'avais peur au début mais je dois franchir le pas.

Je sors , appelle un taxi , lui dit ma destination et il se met en route.

Quand il s'arrête je le paie et descend .

La première fois que je suis venu ici , c'était deux ans auparavant je m'apprêtais à vivre une expérience traumatisante.

Je poussa la porte , marcha le long du couloir jusqu'au bureau.

Je toque et pousse la porte .

Andréa : Bonjour , ce serait pour parler avec un des prisonniers .

Le responsable : vous avez son nom ou sont numéro de cellule ?

Andréa : numéro 150426

Je connais ce numéro , il étais sur l'uniforme de Sam .










Ne m'en veux pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant