Chapitre 63

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Une vague d'air froid traverse furtivement mon corps.

La précédente lumière blanche, aveuglante mais étrangement apaisante fait place à une obscurité profonde. Je peux le discerner à travers mes paupières closes.

Je n'ai pas envie de les rouvrir. Je ne sais pas ce qui m'attend quand ce sera fait.

Le chaos ? Un monde plongé dans les ténèbres et la douleur causée par tout et n'importe quoi ?
La clarté ? De bonnes ondes irradiant de toutes parts et faisant s'évanouir tous mes cauchemars ?
Ou la réalité. Aussi imprévisible qu'elle soit. Elle est et restera ma vie.

Je sais ce que j'ai à faire. Je peux au moins me raccrocher à ça.

Espérons seulement que tout se terminera bien.

C'est ce que je me répète en boucle, pour me donner du courage.

***

Je me sens tout à coup tomber, de très haut, avant d'atterrir sur... quelque chose. De mou, de moelleux. Étrange.

Je me relève immédiatement.

Je suis dans ma chambre. Je veux dire ma vraie chambre. Dans la vie réelle.

Je fête mon triomphe intérieurement et silencieusement.

Attendez. Comment saurais-je si je ne suis pas encore et toujours coincée dans mes cauchemars ? Après tout même si tout semblait indiquer que mon monde alternatif allait enfin me libérer, rien ne me garantit que ce n'est pas une épreuve de plus.

Mmm... Il faut trouver le moyen de m'en assurer. Réfléchissons...

Bingo !

Je vais aller voir Matt. S'il est au courant de toutes mes histoires personnelles c'est que je suis toujours dans ma dimension parallèle et cauchemardesque, mais s'il n'est pas au courant, cela voudra dire que j'en suis bel et bien sorti.

Et dans le cas où la chance tournerait en ma faveur, je vais quand même lui raconter mes petits soucis. J'ai entièrement confiance en lui et même s'il ne s'agissait que de lui de la manière dont mon cerveau se le représente, il m'a été plus qu'utile.

Ma décision est prise. De toute façon il est temps que je lui en parle.

Il faudrait donc que j'aille le voir, et vite.

Je m'approche de la fenêtre, et vu la hauteur du soleil dans le ciel, il ne doit pas être loin de 15h.

Et personne dans cette grande maison ne m'aurait réveillé pour me dire d'aller en cours ? Bizarre...

Il n'y a personne en tout cas, et vu l'heure c'est plutôt normal jusque là.

Je me prends une douche bien chaude pour me requinquer, me prépare et sors de la maison.

Il fait un peu frisquet, mais c'est pas la mort non plus. Disons seulement que les températures sont plutôt de saison pour un mois de mars.

Je regarde ma montre : 15h45. Il devrait être chez lui, on termine les cours tôt le lundi.

Je sonne à l'interphone une fois arrivée au bas de son bâtiment.

- C'est qui ? Demande-t-il non chaleureusement.

- Quelqu'un de bien intentionné à la base mais qui va finir par revoir ses dites intentions parce que t'as pas l'air de le mériter... Le taquinai-je.

- Irina ! Ça pour une surprise...! Ça va je t'ouvre, monte.

J'ouvre la porte, grimpe les marches des escaliers deux à deux comme j'aime tant le faire et le trouve adossé à l'embrasure de sa porte d'entrée.

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