Chapitre 16

147 14 2
                                    

Une noirceur profonde m'engloutit.

Je crie à l'aide, espérant que quelqu'un m'entende, mais je ne reçois aucune réponse.

Soudainement, une porte s'ouvre devant moi. Je ne la vois pas directement et passe à travers, tombant de haut.

J'atterris finalement dans le bureau du Président.
Oui, du Président.
Je me suis posée la même question : mais qu'est-ce que je fais là sérieux ?

Il est assis derrière son bureau et discute avec trois autres hommes. Je crois reconnaître les ministres de la santé, de l'intérieur, et des affaires étrangères (par contre il ne faut pas rêver, je les ai juste reconnus parce que mon prof d'histoire de l'année dernière nous a forcé à tous les connaître).

Ils sont absorbés dans leur discussion et n'ont pas l'air d'avoir remarqué ma présence.

Je m'éclaircis la voix pour prendre la parole et m'excuser de mon intrusion mais aucun d'eux ne relève mon intervention.
Je renouvelle l'opération encore et encore mais sans succès.

Je finis par aller toucher l'épaule du ministre de la santé, mais ma main passe à travers lui !!

Oh mon dieu c'est quoi ce bordel ??

J'essaie de le toucher à nouveau, lui puis tous les autres. Même résultat.
Je suis littéralement invisible et immatérielle.

Après avoir géré mon petit moment de panique, je me ressaisis et me concentre. Si mon subconscient m'a envoyé ici, c'est pour une bonne raison.
Autant comprendre pourquoi.

Je commence donc à écouter la conversation que tiennent les ministres et le Président.
Au bout de quelques instants, je commence à en saisir le sens et cela m'intrigue énormément.

Il est question d'un virus extrêmement dangereux qui se développe chez une personne dans le monde chaque année.

La personne victime du virus prendrait alors certains attributs physiques très anormaux et pourrait aller jusqu'à tuer.  Mais son but est de tuer une seule et unique personne en particulier.
Le virus peut toucher n'importe qui, du moment que la personne est adulte, en bonne santé et a des enfants également en bonne santé.

Je ne comprends pas, quel est le rapport avec ses enfants ?

J'essaie de comprendre quel est le lien, ce qui pourrait bien relier un tel monstre à d'innocents enfants.
Je n'y parviens malheureusement pas.
Certaines bribes de la conversation me semblent confuses et invraisemblables.

Toute la population est donc en grand danger, le sujet infecté devenant très agressif et pouvant blesser n'importe qui et n'importe quoi sur son passage.
Il n'a plus ni raison, ni conscience, ni contact avec la réalité pendant toute la durée de l'infection, c'est-à-dire pendant deux à trois jours.

Mais pourquoi personne n'a jamais été au courant pour ce virus s'il met en danger la population chaque année ?
Et qui sera la personne infectée cette année ?

Les politiciens ont vraiment l'air inquiet et essayent de décider des mesures à prendre cette année contre ce problème.

J'essaye de comprendre si quelqu'un est déjà atteint et de qui il s'agit, si jamais je la connaîtrais, mais je n'y parviens pas. Mon cerveau fait comme un blocage, censurant certaines paroles prononcées par le Président.

Par moment, je vois uniquement leurs lèvres bouger doucement, mais je ne saisis pas les mots, leur sens, ou alors il n'y a tout simplement aucun son.

Je commence à devenir de plus en plus anxieuse, quand soudain, je suis aspirée hors de la pièce.

•••

J'ouvre les yeux et me mets à crier et à pleurer.

Ma mère se précipite sur moi et me prend dans ses bras en chuchotant :
- Tout va bien Irina, calme toi, je suis là. Respire calmement.

Je me détache doucement d'elle et regarde autour de moi.
Je suis dans une chambre d'hôpital. Dans un lit d'hôpital.

Mais comment j'ai atterri ici ?

Ma mère est assise sur le lit à côté de moi et Liam se tient debout dans un coin de la pièce, passant nerveusement la main dans ses cheveux et n'osant pas trop approcher.

Voyant que je suis un peu perdue, maman m'éclaire :
- Tu as fait un malaise et tu es inconsciente depuis plus de trois heures. Tu étais au parc avec Liam à ce moment là et tu serais tombée tête la première sur une grosse pierre s'il ne t'avait pas rattraper à la dernière seconde. Il a directement appelé les pompiers puis moi. Et tu as été emmenée ici.

Tout commence à me revenir. La discussion que je devais avoir avec Liam, ma détermination à tout mettre au clair avec lui, la forme sombre que j'ai soudain vue et mon cauchemar...

Un frisson me traverse le corps à la pensée de ce désagréable souvenir.

Ma mère continue :
- Il ne t'a pas quitté depuis le début et le fait de savoir qu'il était avec toi a été la seule chose qui m'a empêché de faire une crise d'angoisse moi aussi. Tu peux le remercier.

Je me sens rougir et le remercie.

Il s'approche et prend la parole à son tour :
- Tous les autres sont en route pour l'hôpital. J'ai prévenu Matt et Judi après m'être assuré que tu étais bien prise en charge. Ils l'ont dit à tout le groupe et tous ont absolument tenu à venir te voir à l'hôpital.

- Flynn et tes sœurs sont également en chemin. Ton père est encore et toujours coincé dans les transports et Flynn va passer récupérer Ayna et Nila à la maison avant de venir ici. Rajoute ma mère.

- Ok... mais ils n'auraient pas dû... ce n'est rien !

- Écoute, personne ne les force à venir, ils viennent parce qu'ils tiennent à toi et qu'ils s'inquiètent, c'est tout. Alors arrête de faire ta modeste et apprécie l'amour que tu reçois ! Me dit ma mère en faisant un clin d'œil.

- Oui je suppose que tu as raison...

- Sûr que j'ai raison !

Je me rallonge dans mon lit.
Maman, prend place dans le fauteuil à côté de moi et Liam dans celui de l'autre côté de mon lit. Je suis contente qu'il ne soit pas resté en retrait.

Je me remets à penser à ce que j'étais sur le point de lui dire.
C'est comme si le karma était contre ma volonté de lui parler de tout ça !

En plus la forme sombre derrière lui était vraiment terrifiante ! Si je n'avais pas perdu conscience, j'aurais sûrement fait une crise de panique.

Par contre, plus j'y repense et plus je me dis qu'elle ressemblait énormément à la créature de mon cauchemar.

Je continue à y réfléchir pendant un long moment et je finis par m'assoupir.

Intuitive Où les histoires vivent. Découvrez maintenant