Chapitre 18

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Liam m'embrasse sur la tête et me demande en chuchotant :
- Alors tu veux bien me pardonner ?

Je lève progressivement mon regard vers lui et lui réponds :
- On va dire que c'est en bonne voie...

Nous restons blottis l'un contre l'autre encore quelques minutes, dans le couloir de l'hôpital.

Qui aurait cru que ce serait ici que Liam se confierait enfin à moi ?

Je me détache de lui mais laisse ma main dans la sienne.

- Que dit-on aux autres ? Me demande-t-il.

- Que veux-tu leur dire ?

- Ça dépend, je ne veux rien précipiter. Je veux seulement te laisser le temps de faire et de décider ce qui est le mieux pour toi. J'y tiens absolument.

- D'accord. Dans ce cas, nous allons simplement leur dire que nous nous sommes réconciliés. Qu'il n'y a plus de malaise entre nous.

- Si ça te convient, ça me convient aussi.

Je me hisse sur la pointe des pieds et l'embrasse sur la joue avant d'ajouter :
- Je suis sûre que tout le monde sera soulagé d'entendre ça !

- Oh que oui ! L'ambiance était assez tendue !

- La faute à qui ??

- Pas à moi en tout cas.

Il affiche un sourire narquois.

- Eeeeh !! Arrête un peu de dire n'importe quoi !

J'accompagne ces paroles d'une petite claque sur sa poitrine.
Il se met à rire.

Ce si joli rire que je n'avais pas entendu depuis bien trop longtemps...

Je sors de mes rêveries et reviens sur Terre.

Nous rentrons dans la chambre.
Personne n'est encore réveillé heureusement.
Si quelqu'un était venu nous interrompre, je ne pense pas que notre discussion aurait eu la même issue.
Bon, en même temps il n'est même pas encore 6h du matin...

***

Vers midi, nous quittons enfin l'hôpital. Les médecins ont finalement accepté de me laisser sortir, malgré les protestations de ma mère.

Je m'en tire avec un horrible mal de crâne et des médicaments contre les vertiges.

En revanche, je vais sûrement tous les
avoir sur le dos pendant un moment. Mais bon, un peu d'attention n'a jamais fait de mal à personne que je sache !

J'ai remercié tout le monde d'être venu. Ça compte énormément pour moi.
Matt m'a répondu que de toute façon, c'était un prétexte pour rater les cours. Tout le monde a éclaté de rire.

Flynn a réussi à convaincre les parents de me laisser sortir avec lui au lieu d'aller en cours cet après-midi.

Nila et Ayna ont voulu venir avec nous, mais j'ai protesté et Flynn leur a promis qu'on sortirait tous les quatre un autre jour.
Pas que je n'ai pas envie de passer de temps avec elles, mais pour une fois que je peux rester un peu seule avec mon grand frère, je préfère en profiter.

Je me dirige vers la petite voiture de Flynn.

Je ne l'aime pas beaucoup.
Elle est gris foncé, avec juste deux portières, ce que je ne trouve pas pratique du tout.
Sur le pare-chocs, on peut voir les marques d'un accident qu'il a eu il y a un peu plus d'un an.

Je me souviens de ce jour là comme si c'était hier.
Il pleuvait des cordes et il était en chemin pour venir nous voir.
À la sortie d'un rond point, une autre voiture a dérapé et est venue taper contre la sienne, d'où la marque.
Sa tête a tapé si fort contre le volant qu'il a été emmené à l'hôpital avec une commotion cérébrale.

Quand nous avons appris ça, sa copine Maria et toute la famille nous sommes précipités à l'hôpital, comme pour moi.

Il s'en était quand même bien tiré, et tout ce qu'il reste de ce désagréable moment c'est cette affreuse marque blanche qu'il n'a toujours pas fait enlever.

Je le lui fais d'ailleurs remarquer.

- Oui je n'ai pas vraiment eu le temps de m'en occuper et je n'y ai plus vraiment pensé au bout d'un moment. Et puis je commence à croire que ça ajoute un peu de style à cette voiture.

- Mouais, bah je ne suis pas de ton avis.

Il hausse les épaules et nous montons dans la voiture.

- Où veux-tu aller ? Me demande-t-il.

- Je ne sais pas, comme tu veux.

- Tu m'aides beaucoup dis donc ! Dit-il en se moquant. Bon, on m'a parlé d'un parc pas très loin d'ici et je n'y ai encore jamais été. Ça te dit ?

- Ok, va pour le parc.

***

Une demie heure plus tard, nous arrivons au parc.

Il est très joli. Il y a un étang au centre et de longs chemins ensablés en font le tour, sympathique pour les promeneurs comme nous. Il fait un peu frisquet, mais bon en même temps c'est normal pour la mi-novembre.

Nous parlons beaucoup, de tout et de rien, et je me rends compte que nous ne nous voyons plus assez souvent.

Nous avons tellement de choses à nous raconter que nous nous coupons la parole une fois sur deux.
C'en est presque marrant, mais quand j'y pense, ça me rend aussi très triste.

Il est et sera toujours mon grand frère, mais il me manque quand même énormément.

Pas que nous soyons très éloignés l'un de l'autre géographiquement parlant, mais nous ne prenons tout simplement plus assez de temps pour voir et s'occuper des choses essentielles : la famille.

Mais bon, je sais qu'il est très souvent occupé et qu'il passe sa vie à courir partout, que ce soit pour le travail, pour ses copains, pour ses matchs de basket ou encore pour les matchs de rugby de Maria.
Donc ce n'est pas vraiment sa faute.

Après le petit tour au parc, il m'emmène au centre commercial.

Voyant que je louche sur les smoothies en passant à côté, il m'en offre un.
Je le remercie et le savoure le plus longtemps possible avant qu'il ne me pousse ensuite dans mon magasin préféré : Hollister.

Je suis finalement tentée par un petit tee-shirt bordeaux avec de petites rayures blanches au bout des manches et le logo de la marque dessiné en gros sur la poitrine.
Ce n'est pas pour me déplaire, mais j'aurais préféré qu'il ne m'offre rien. J'ai déjà assez été chouchoutée comme ça.

En rentrant, je lui demande des conseils par rapport à ma situation avec Liam, et au fait qu'on se soit rapproché mais sans pour autant être en couple.

Il me conseille d'être tout simplement moi-même, et que s'il m'aime vraiment, il fera tout le nécessaire pour me le faire comprendre et m'avoir pour lui tout seul.

Je lui dis également qu'il n'y a pas si longtemps, j'étais très en colère contre lui et je lui raconte pourquoi, mais que maintenant, je ne suis plus sûre de rien. Parce que ce qu'il m'a dit a eu un gros impact sur moi, je ne sais plus si je dois être en colère, ou me détendre et accepter toutes ses douces paroles.

Il me fait clairement comprendre qu'il ne faut pas que je me force à lui pardonner, et que si jamais il me faisait du mal, il ne pourrait plus jamais en faire à qui que ce soit d'autre.

J'éclate de rire sur ses paroles de frère surprotecteur et le remercie pour ce super après-midi.

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