Chapitre 60

40 5 4
                                    

On avance. Doucement mais sûrement.

Un grand pas pour moi et un petit pas pour l'humanité. C'est ça l'expression non ? Ou c'est l'inverse ? Je m'en souviens jamais...

Bon, passons.

- Que faut-il que je sache d'autre ? Je demande à mon double.

- Je ne peux rien te dire. Tu dois trouver par toi-même. Arme toi de courage et de patience. Tu en auras besoin.

- D'accord, on va essayer.

- Quant à moi, je vais devoir y aller.

Je sens mon coeur s'emballer de nouveau à une vitesse folle à l'entente de ces mots, tandis que je recommence à paniquer, perdant le peu de calme que j'avais réussi à acquérir jusque là.

- Non non non ! Je t'en prie reste avec moi !

La pompe qui me sert de coeur tambourine dans ma poitrine.

- Centre toi sur ta réflexion, et rentre chez toi. Tu recevras de l'aide. Car tu n'es pas seule Irina, sache le. Et n'oublie pas : « regarde au-delà ».

Et son image s'efface lentement, sous mes yeux, sans que je ne puisse rien y faire.

Mais ça veut dire quoi au juste « regarde au delà » ? J'en sais rien moi ! Je me suis déjà posé la question un million de fois ! Je ne comprends tout simplement pas...

Bon, ne nous laissons pas abattre. Elle m'a dit de rentrer à la maison, je vais rentrer à la maison. On va commencer par là.

***

Ça fait un quart d'heure que je marche, avec tout pleins d'idées qui se bousculent dans ma tête.

Ma respiration et ma pulsation cardiaque ont eu le temps de se calmer. Et puis il faut dire qu'il fait sacrément froid, sans compter que ça fait un moment que je suis dehors, et que je suis frileuse à l'extrême, au cas où vous ne le saviez pas déjà.

Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai comme un frisson perpétuel qui me parcoure l'échine et qui me donne froid dans le dos, mais rien à voir avec la température. Mauvais pressentiment.

Je finis finalement par arriver à la maison. Je rentre rapidement à l'intérieur, referme la porte à clefs et me précipite sur le grand chauffage situé à l'entrée.

Je remercie mon père de l'avoir laissé là et de ne pas avoir écouté maman, qui voulait l'enlever. Ça aurait été une grosse perte, et qu'on se le dise, un terrible drame pour moi.

Au bout de ce que je dirais une demie heure, ayant réussi à chauffer mon petit fessier et la plupart de mon corps (sauf mes mains, elles sont et resteront glacées toute leur vie, rien à faire), je décide d'aller manger un petit truc dans la cuisine.

Oui nous sommes en crise et je vais manger. Le corps a besoin de nourriture pour fonctionner, ce n'est une énigme pour personne. Alors autant prendre des forces.

Je disais donc, je me dirige vers la cuisine, cherchant quelque chose à manger. Par miracle, il reste encore quelques cookies.

Je me sers ensuite un verre de lait, que je dépose sur la table, et retourne dans la cuisine pour récupérer le paquet de gâteaux, quand j'entends un bruit de porte qui claque, puis qui grince, me faisant sursauter, mais pas lâcher le paquet de cookies heureusement.

Je me retourne vivement, m'attendant à voir quelqu'un débarquer d'où la porte a claqué, mais personne ne se présente.

Je m'avance donc vers la porte d'entrée, et me fige sur place.

Intuitive Où les histoires vivent. Découvrez maintenant