Et plus si affinité (en pause)

Chapitre 4

PDV Léna

Je suis resté une dizaines de minutes ici, dans la cuisine, repensant à ce qui venait de se passer.

Étais-je allé trop loin?

Il était parti, ou plutôt il avait fui rapidement, ne me laissant pas le temps de lui dire quoi que ce soit. Je me sentais mal, pourquoi avoir écouté Amanda?

Décidant de quitter cette pièce, je vis sa voiture quitter son stationnement à travers la fenêtre. Je souris, puis me rendit compte qu'il n'était visiblement pas partit immédiatement. C'était un très bel homme dans une très belle auto. Sa voiture, un SUV de marque française, de couleur rouge était superbe, c'était une "grosse" voiture, qui lui allait à merveille au vu de sa stature. Le regardant partir, je me perdis dans mes pensées quand mon téléphone se mit à sonner, le prenant en main, le numéro d'Amanda s'affichait. A contre cœur je décrochais, laissant de côté ma rêverie pour revenir à la réalité de la vie.

"Allô?

- Alors, raconte, il a craqué?

- Non, il s'est enfui!

- quoi?"

Elle semblait surprise par ma réponse, et moi j'avais mal, j'étais triste, et je me sentais cruellement seule.

"oui, il s'est enfui!

- je ne comprends pas! Pour quelle raison?

- je ne sais pas, en temps normal on parle plus, mais là, je ne sais pas!

- Raconte-moi tout!"

Après un récit, un peu hésitant, dut à ma déception, elle se mit à rire, ce que je ne comprenais pas, elle n'avait pourtant pas pour habitude de se moquer de moi, du moins pas aussi ouvertement.

"En effet il s'est enfui!"

Merci, ça m'aide beaucoup, j'avais bien compris que je l'avais fait fuir, et qu'il trouvera surement une excuse pour ne plus revenir, merci du scoop! Mon cœur était brisé à cette constatation. 

"Je n'ai pas besoin que tu te foutes de moi Amanda!

- Pourtant tu le mériterais!"

Je restais sans mots, comment ça je le mériterais ? j'avais envie de pleurer, déjà l'humiliation avec Thomas avait été rude, elle n'avait pas besoin de retourner le couteau dans la plaie. Ne savait'elle pas que j'étais une personne très voir trop sensible.

"Amanda, je ne suis pas d'humeur ....

- Écoutes moi, arrête de te morfondre, il craque sur toi, c'est évident!

- Ça ne l'est pas pour moi non!

- mais si, pourquoi serait-il parti?

- car je ne l'intéresse pas c'est tout!

- houlà, j'ai jamais vu une personne aussi peu sûre d'elle que toi!"

Je l'avoue, c'est un de mes gros défaut, jamais me croire à la hauteur, je me sens toujours inférieure, et incapable de faire des choses qui pourtant sont à ma portée. Seulement là, si je l'avais un tant soit peu intéressé il ne serait pas parti aussi précipitamment. Il ne m'a même pas regarder avant de partir. Il est parti tellement vite.

"Il est parti tellement vite!

- oui, et sa voiture bien moins vite d'après ce que tu m'as dit, ce qui veut dire qu'il est resté un moment dedans!

- je ne vois pas le rapport, il a peut être seulement appeler son prochain rendez vous, ou le cabinet où il travail, car pour info il était chez moi en tant que Kiné, pas pour passer du bon temps!

- Justement, bien que ton idée pour la voiture soit réaliste, je pense moi qu'il est à fond sur toi!"

Personnellement je ne savais pas quoi penser, et j'avais jusqu'à vendredi pour savoir comment réagir la prochaine fois, s' il ne venait pas à annuler ce rendez vous a cause de ma stupidité.

Ces deux jours furent éprouvants, j'était vraiment mal physiquement et moralement, l'un jouant sûrement sur l'autre.  Je l'avoue, j'ai repassé le film des dizaines de fois dans mon esprit essayant de comprendre, d'imaginer ce qu'il pouvait bien penser de moi. Il était presque 16h30 quand Amanda entra dans mon bureau et commença à ranger mes dossiers à ma grande stupeur.

"Que fais-tu?

- vite, ce soir tu as rendez-vous alors tu t'en vas!

- je pense que je vais annuler, je ne me sens pas le courage de l'affronter!

- QUOI? ah non hors de question!"

Elle fit le tour de mon bureau, prit mon sac et mon manteau qu'elle me donna un peu brusquement, puis me souleva de mon fauteuil  par le bras afin de me faire sortir. Elle me poussa jusqu'à la porte d'entrée et me mit dehors. Elle cria de l'intérieur.

"Maintenant vas te préparer!"

Je n'en croyais pas mes yeux, elle venait vraiment de me mettre à la porte de mon travail?! j'étais choquée par cette attitude. Passant mon manteau sur mes épaules, j'ai pris la direction de ma maison, réfléchissant à ce que j'allais faire. Je ne savais pas encore si j'aurais le courage de lui faire face, la dernière fois j'avais eu une attitude assez entreprenante, ce qui n'était pas dans ma façon de faire. Je me sentais mal vis à vis de cela, j'avais agi de façon vraiment ...... Amanda, mais pas moi. Me souvenant de son récit sur le début de sa relation avec son compagnon, je me mis à rire, réalisant que j'avais avec beaucoup moins de succès agit vraiment comme elle.

Son compagnon, qui se trouve être infirmier, est un de mes amis, quand ils m'ont tous les deux raconter cette rencontre improbable, je n'ai pu m'empêcher d'y voir de grosses différences d'interprétation. Amanda avait été admise aux urgences pour une appendicite, elle avait vraiment très mal au ventre, lorsqu'elle a vu Eric, elle avait seulement la chemise de l'hôpital sur elle, il semblerait qu'elle l'ait accidentellement (ou non suivant la version) faite tomber au sol en se levant se retrouvant nue comme un vers devant lui, ce qui bien entendu avait mis mon ami en extase devant elle. Amanda est loin d'être farouche bien au contraire. Et c'est ce qui a séduit Eric, depuis maintenant deux ans ils sont en couple et très heureux.

Réalisant cela, j'entrai chez moi, prête à affronter ce si séduisant kiné qui faisait chavirer mon cœur.

PDV Thomas

Regardant mon planning, sur le comptoir d'accueil du cabinet, j'ai été de suite attiré par ce nom "Léna Gilbert" mon cœur s'accéléra bien plus vite que je ne l'aurais pensé. Emilie qui se trouvait face à moi, fronça les sourcils. Levant les yeux vers elle, elle semblait perturbée. Mon stress était donc si visible?

"Thomas, tout va bien?

- oui, je fini vraiment à 19h45?

- oui, comme tous les jours ou presque !"

Elle me fixait, et je dois avouer que je comprenais pourquoi.

"Tu as besoin que j'annule des Rendez-Vous?"

Annuler des Rendez-Vous? à dire vrai, j'hésitais. Serais-je en mesure de bien me concentrer après? ou pourrais-je tout simplement décaler Léna à la fin de ma journée, ou bien tout simplement annuler?

"Non, laisse, j'y vais!"

Il fallait que j'arrête de tergiverser comme ça, montant dans ma voiture, je pris un instant pour faire le vide, et partis en direction de sa maison.

....