Chapitre 10

24 3 0
                                    

Pdv Léna

Cela faisait plus d'un quart d'heure que je marchais, j'étais à présent à la sortie de la ville, la nuit était tombée, cependant la lune éclairait mon chemin. J'avais plusieurs kilomètres à parcourir à pied pour rejoindre ma maison. Il m'aurait été plus facile d'appeler un ami, de la famille, seulement je voulais rester seule, j'avais besoin de réfléchir et cette marche forcée était une bonne occasion de mettre de l'ordre dans ma vie.

Je serrais fort mon sac de vêtements contre moi, ce dernier m'aidait à garder une certaine chaleur même si mes pas un peu rapides faisaient que je ne ressentais quasiment plus le froid ambiant. Mes larmes avaient cessé de couler, de toutes manières cela ne servait à rien de se lamenter. Heureusement, j'avais eu le droit de comprendre rapidement la situation, et de ce fait, je n'ai pas eu le temps de m'accrocher à cet homme ...... Le rire s'empara de moi, je riais de mes pensées, j'étais ridicule, car il était clair que le peu de temps partagé avec lui avait laissé un vide immense dans mon cœur, le genre de vide que l'on peut difficilement combler avec des phrases toutes faites ou des idées comme celles-ci. 

J'avais tenté de le joindre trois fois, je voulais juste une explication, savoir pour quelle raison il me faisait subir tout cela. Bien sur il n'avait pas daigner me répondre, d'ailleurs pourquoi le ferait t'il, sa compagne s'en serait rendu compte et l'aurait compromis, il ne pouvait pas prendre un tel risque, encore moins pour moi, fille idiote que je suis.

Amanda m'a toujours reproché de ne pas avoir confiance en moi. Comment pourrait-il en être autrement après cette démonstration? A chaque fois que je m'implique dans une relation, ou dans un projet qui me tient à cœur, tout pars en vrille et je me retrouve à souffrir comme jamais. Il faut croire que le bonheur et la réussite ne sont pas pour moi.

Alors que je continuait ma route, seule, dans le noir, des voitures passaient à coté de moi, à chaque fois qu'elle ralentissaient mon cœur s'emballait, non pas que je pense qu'il pourrait venir me chercher, non, mais le monde étant peuplé de gens peu fréquentable, j'avais simplement peur pour ma vie. Alors à chaque fois j'accélérais le pas afin de ne pas risquer de faire une mauvaise rencontre ce qui serait le signe que ce jour n'est vraiment pas le mien. Je priais pour que personne ne s'arrête, je ne voulais pas non plus qu'on me prenne en pitié, non, je ne voulais pas.

PDV Thomas

Regardant ma montre, je fus surpris de ne pas avoir eu de nouvelles de Léna, jetant un œil à la salle d'attente elle n'était toujours pas là ce qui m'inquiétait un peu je dois l'avouer. Le temps étant froid, j'espérais qu'il ne lui soit rien arrivé sur la route, le givre pouvant se montrer parfois cruel. Finissant avec mon client, je le raccompagnais à la porte, puis me dirige vers Emilie qui avait les yeux rivés sur son ordinateur. En temps normal, pour une secrétaire normale, cette attitude n'aurait pas été surprenante, mais vu que Emilie n'était pas une personne normale au sens professionnel du terme, je fus étonné de ne pas croiser son regard.

M'approchant du comptoir je la fixait, attendant qu'elle lève les yeux dans ma direction, chose qu'elle ne fit étonnement pas. Me raclant la gorge, signalant ma présence je la fixait toujours, elle releva les yeux rapidement, puis repartit à son travail comme si j'étais transparent. S'en était trop, je lui demandait de rester professionnelle et son attitude ne l'était pas le moins du monde.

- Emilie?

- um!

La surprise me saisit une fois de plus par sa réponse qui reflétait un certain détachement, me penchant un peu plus, essayant de capter ce qui n'allait pas avec elle, je lui posais alors une question.

- tu es en colère?

- non, c'est passé, comme tu me l'as dit, je suis professionnelle donc je travaille! si tu le permets!

Et plus si affinité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant