chapitre 4. veneris

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- Je ne veux rien savoir Miss...
- Granger, complétais-je à la suite de son hésitation.

Il hocha la tête rapidement en fronçant des sourcils.

- Ecoutez je veux bien vous aider à revenir dans votre espace-temps mais je ne dois rien savoir de ce qu'il va arriver, ni de ce qui arrive en cet instant, me répéta une é-nième fois Dumbledore.
- Professeur vous ne comprenez pas il...
- Miss Granger !

Je me suis tue face au regard sévère de celui-ci. Biensur il avait raison. Le mettre au courant du futur pouvait être dangereux pour lui et pour moi. Mais la situation m'échappait.

- Alors qu'est-ce que je fais professeur ?

Il s'installa doucement sur sa chaise, le regard lointain.

- Absolument rien.
- Quoi !? Mais...
- Vous êtes bien en dernière année il me semble ?

Son regard était à la fois perçant et chaleureux. Dumbledore tout craché. Je ne pouvais que lui faire confiance.

- Oui professeur.
- Et bien je vous encourage à profiter du temps pour réviser vos ASPIC à la bibliothèque. Et à vous faire la plus discrète possible. Pour l'instant je vais me charger de découvrir par quel disfonctionnement cet objet a-t-il pu vous amener à aujourd'hui...

J'acquiesçai sans répondre en croisant mes bras. Il y avait encore une chose que je devais clarifier.

- Professeur ?
- Mmh...

Il n'avait pas levé les yeux du retourneur de temps, le faisant tourner dans sa main.

- Quel jour sommes-nous exactement ?
- Le 13 juin. Vendredi 13 juin, à croire que c'était un signe.

Il semblait s'amuser de cette réflexion pendant que mon visage se pâli. Il leva les yeux vers moi un instant avant de se lever rapidement.

- Miss Granger ?

Je balbutiais des incohérences à toutes vitesses en sortant rapidement de la salle. J'entendis le professeur Dumbledore qui me disait de m'arrêter mais je ne l'écoutais déjà plus. Je me suis stoppée d'un coup lorsque je fus arrivée devant les toilettes des filles du deuxième étage. Je suis rentrée en trombe et ai ouvert toutes les portes qu'il m'était donnée d'ouvrir. Une seule cependant restait bloquée. Je voyais des pieds sous celle-ci.

- Mimi c'est toi ?

Je frappai contre la porte le plus fort possible pendant que mon coeur tournait à toute vitesse. Un bruit de chasse d'eau résonna dans la pièce et une petite fille blonde sortit des toilettes. Elle me regarda d'un oeil noir pendant que je lui bloquais le chemin, encore sous le coup de l'émotion.

- T'es complètement malade ? Si t'étais pressée y avait d'autres toilettes tu sais ?

Elle haussait les sourcils en me faisant remarquer les nombreuses toilettes vides que j'avais moi même laissées à découvert.

- Où est Mimi ? Myrtle ?

Ses yeux se rondirent presque comme deux grosses billes. Elle pouffa ensuite en osant me regarder de haut.

- Sûrement entrain de pleurer. Encore. Pauvre petite.

Elle secoua ses longs cheveux en arrière en me passant devant.

- Olive ? demandais-je en me retournant.

Elle me fit face devant un robinet.

- Oui c'est moi.

Je ravalais ma salive en regardant autour de moi. Où était Mimi ? Elle est censée être déjà morte aujourd'hui.

- Non rien. Désolé du dérangement.

Je suis partie la tête en feu. Qu'est ce que j'avais fait ? Le décès de Mimi aujourd'hui devait signer la fin de la chambre des Secrets cette année. Si Mimi n'est pas morte alors...

Je m'arrêtais au coin du couloir quand j'entendis des murmures. Des voix plutôt grave d'hommes qui discutaient. Je pensais immédiatement au professeur Dumbledore et Dippet pourtant je ne reconnaissais ni l'un ni l'autre au bout de quelques mots.

- Tu crois vraiment que je vais te croire ? articulait une voix hautaine.
- Il le faudra bien, mon Seigneur. Si vous continuez comme ça vous... vous allez mourir, lui répondit une voix tremblotante.
- Je t'interdis de dire ça !
- Mon Seigneur je suis ici pour vous aider. Un de vos plus loyal serviteur, mon maître. Je suis là pour que le Seigneur des Ténèbres ne fasse pas les mêmes erreurs...
- Par quoi je dois commencer ? demanda précipitament la deuxième voix.
- Il faut arrêter tout ça mon Seigneur. La chambre des Secrets...
- Ecoute moi bien ; je n'arrêterai pas ! Je dois vider le sang de tout ceux qui ne mérite pas d'être à Poudlard. De tous ces sangs de Bourbe...
- Mon Maître je comprends et je vous suivrai... je vous ai suivis. Mais Poudlard était un échec. Mon Seigneur je peux vous donner les clés pour que cette fois, vous réussissiez.
- Bien. Mais pour l'instant cache toi. Il est hors de question que quelqu'un se rende compte de ta présence.
- Oui mon Maître.

Tout mon corps tremblait si fort que je ne pouvais me déplacer. Tout était bien pire que je ne l'imaginais. Et même si la chambre des Secrets semblait dire au revoir à Poudlard, un mal bien plus grand allait refaire surface. Sous le choc j'essayais de détourner mes pas le plus doucement possible en me répétant cette même phrase. Le futur avait changé.

Je fis marche arrière jusqu'à la salle de métamorphose où j'avais laissé le professeur Dumbledore. En entrant il me regarda d'un oeil surpris pendant qu'il corrigeait des copies. Je m'assis calmement en face de lui en expirant doucement.

- Je ne suis pas arrivée seule aujourd'hui. Il y a un homme qui vient du futur... je n'ai pas vu son visage et je ne sais pas comment il a fait mais je ne prends pas ça pour un hasard. Et il est dangereux. Le passé s'est déjà modifié.

J'avais annoncé tout ça d'un trait pour ne pas me laisser couper. Il continua de corriger ses copies sans paraître étonné.

- Je m'en doutais.

Je l'ai fixé plus intensément le forçant à capter son regard. Ce qu'il fit finalement. Il sortit le collier de sa robe et le posa sur la table.

- Cet objet a été ensorcelé. Il est relié par un maléfice à quelque chose ou bien... à quelqu'un.

Je le regardais bouche bée en me posant milles questions.

- Relié ? l'interrogeais-je. Ça voudrait dire que l'homme aurait ensorcelé le retourneur de temps en attendant que je l'utilise pour finalement m'emmener avec lui en 1943. Au lieu de l'utiliser directement ? Cela n'a... aucun sens.
- Je crois Miss Granger, qu'il est possible que ce n'est pas cet homme qui ait lancé ce sortilège.

Je réfléchissais quelques instants mais aucune réponse ne me venait à l'esprit. Je n'avais que des questions qui tourbillonnaient dans ma tête. Qui aurait fait ça si ce n'était pas l'homme ? Dans quel but ? S'il n'était vraiment pas au courant de ma présence cela voudrait-il dire que j'avais un avantage ? Et si il l'était ?

- Pourtant il était gardé précieusement au département des Mystères. Très peu de personnes savent qu'ils en restaient depuis... enfin je veux dire que normalement personne n'est au courant de leurs existences.

Le professeur Dumbledore salua mon geste de m'être rattrapée avant d'avoir faillit dévoilé des événements futurs. Il resta néanmoins inquiet.

- La seule chose que nous pouvons faire pour l'instant c'est de rester discret. Quand je trouverai un moyen de vous renvoyer dans votre temps je ferais en sorte que vous arriviez avant que vous n'utilisiez ceci.
- Et tout ce qu'il s'est passé ici n'aura... jamais existé ?
- C'est ça.

Je respirais difficilement. C'était assez compliqué à croire. Vivre quelque chose qui n'existera plus ? Tout ça me donnait le tournis.

- Et l'homme ? Il faut faire en sorte qu'il reparte en même temps que moi, ai-je conclus.
- Si le retourneur de temps est relié d'une quelconque manière à lui, c'est faisable.

J'avais donc mes ASPIC à réviser et un méchant à attraper. Chouette année Hermione.

1943 {tomione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant