chapitre 15. confessio

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La mort. L'horreur absolue de la non-existence. La mort ne rentre dans aucun schéma. Il n'y a pas d'explication à la mort. Elle entre, elle vous arrête au milieu d'une phrase : "Non, c'est fini" et claque la porte.
Anthony Burgess

C'est ainsi qu'un grand écrivain britannique à dépeint la mort. Ainsi qu'il la percevait. Ressentais-je la même chose en cet instant ? Non.
Mais alors, étais-je morte ?

La question ne semblait avoir aucun sens pourtant je ne me sentais plus bouger et rien dans mes sensations ne me permettait d'affirmer que j'étais en vie. C'est alors que les bruits sourds vinrent se heurter à mes oreilles. Des sons beaucoup trop forts à côté du doux silence auquel je m'étais habituée.

Mes yeux s'ouvrirent légèrement, forcés par la lumière qui m'aveuglait. Pour l'instant tout était flou. Les formes que je voyais, les sons que j'entendais. Et tout s'éclaircit finalement lorsque je sentis une légère pression sur ma main. Je tournais alors la tête pour distinguer l'inconnu et tout se remit en place.

J'étais allongé sur un long lit blanc entouré de rideaux. Il y avait un sachet près de la petite table de chevet ; je reconnu des beignets. Mimi, pensais-je aussitôt. Je ne pus m'empêcher de sourire. Mais surtout je voyais Jedusor, le visage adoucit, qui me tenait la main. Tant de questions me remontaient en tête à ce moment ; mais la seule que je parvins à formuler sembla le faire rire.

- Alors je... je ne suis pas morte ? demandais-je incertaine.

Il dévoila ses dents pendant que ses doigts sur ma main formaient de légers cercles. Ses yeux étaient brillants.

- Mmh... non. Tu t'es juste évanouie, avoua-t-il dans une grimace.

Mes joues s'enflammèrent. Jamais je ne m'étais montrée aussi faible. L'envie de cacher mon visage m'avait poussée à tirer la couverture vers moi. Ce qui ne fonctionnait pas étant donné qu'il était assis dessus.

- Hermione ce n'est rien, me rassura-t-il après un léger rire. Et puis c'est mieux que tu n'es pas assisté à la suite.

Mes yeux se relevèrent pour se planter dans les siens.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandais-je à la hâte.

Ses lèvres étaient crispées. Voyant qu'il ne me répondait pas j'insistai.

- Tom j'ai entendu, j'étais là ! Qu'est-ce qui s'est passé ? répétais-je d'une voix aiguë.

Il baissa finalement la tête. Ses doigts ont arrêté de caresser ma main. Et là, tout se dessina : c'était lui qui avait lancé la formule. Pourtant j'étais toujours en vie... Je serrais alors sa main comprenant maintenant ce qu'il s'était passé. Sa tête se releva et je forçais son regard à croiser le mien.

- Je croyais que... que tu me détestais ? demandais-je hésitante.

Il laissa ses lèvres dessiner un sourire.

- C'est moi qui pose les questions, tu te souviens ? me rappella-t-il.

J'émis un rictus avant de finalement acquiescer.

- Quand il a dit que tu t'étais servit de moi, que tu m'avais manipulé, tu as dit que c'était faux, dit-il d'une voix grave.
- Ce n'est pas un question, répliquais-je en haussant les sourcils.

Il sourit avant de continuer.

- Non. Ma question c'est... pourquoi tu as dit ça ?

Son regard était implorant alors que je me mordais la lèvre.

- Et bien... parce que c'était faux, affirmais-je.
- Alors tu n'es pas une...

Ses mots étaient suspendus pendant qu'instinctivement je baissais la tête.

- Si ça c'est vrai.

Cependant je sentais toujours sa main dans la mienne. Je ne pus m'empêcher de jeter un regard.

- Et tu... tu viens du futur ? demanda-t-il finalement hésitant.

J'hochais la tête sans répondre. Soudain je me rappelais la raison de tous ces derniers événements. Je fouillais alors rapidement dans toutes les poches de ma robe afin de mettre la main sur le retourneur de temps que j'avais trouvé. Mais Jedusor m'attrapa les mains, stoppant ainsi ma recherche.

- Dumbledore l'a récupéré, déclara-t-il.

Je me sentais soudain soulagée.

- Il a dit quelque chose d'autre ?
- Il t'attends dans son bureau quand... quand tu seras prête, répondit Jedusor la voix presque triste.

Je déglutis en imaginant déjà la fin.

- Tom ?

Ses yeux déjà plantés dans les miens me regardèrent avec encore plus d'intensité.

- Je...

De son autre main il vint effleurer ma joue ruisselante de larmes.

- C'est rien Hermione, c'est bientôt finit, m'assura-t-il.
- Je suis désolée, réussis-je à articuler.

Il laissa glisser sa main sous mon menton.

- Moi aussi je le suis.

Nous sommes restés ainsi quelques minutes sans jamais nous lasser du silence. Finalement c'est lui qui le rompit.

- Est-ce que tu regrettes ?

Sa question était vague pourtant je savais ce qu'il avait en tête. Et ma réponse était déjà clair.

- Non.

Il sourit en laissant une onde de désir m'envahir. Mais je me repris rapidement. Ce n'était absolument pas le bon moment.

- Tu m'accompagnes ?

Ma question sembla à la fois le combler de joie et l'en dépourvoir. Mais c'est avec un de ses habituels sourire qu'il me répondit.

- Biensur.

Et avant qu'il ne m'aide à me relever, il se pencha près de mon visage et posa ses lèvres sur les miennes, avec le plus de simplicité dont il pouvait faire preuve.

1943 {tomione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant