chapitre 8. mendacium

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La découverte de Dumbledore m'avait complètement fait sotir de la tête le dîner de Slughorn. En quittant celui-là je me suis rendue à mon dortoir pour me changer rapidement. Une fois prête de toute part j'accourais presque jusqu'au bureau du professeur de potion.
En tournant au bout du couloir j'ai aperçu Jedusor qui se tenait contre le mur, ce qui calma nettement ma démarche. En entendant les échos de mes pas, sa tête se leva vers moi et un sourire naissa sur ses lèvres.
Je passais devant lui sans lui rendre une quelconque marque de salutation et me mis à toquer à la porte. Pendant que le silence me répondait il vint de placer derrière moi.

- C'est maintenant que je dois t'avouer quelque chose, me murmura-t-il.
- Laisse moi tranquille, grinçais-je en toquant plus fort.

Il se mit à rire en attendant. Je plissais rapidement les plis de ma robe. Pourquoi cette fichue porte ne s'ouvrait-elle pas ?

- Je te pensais quand même beaucoup moins naïve, chuchota-t-il à nouveau.

Dans un élan d'un troisième essai ma main se stoppa finalement à quelques centimètres de la porte. Je grognais intérieurement.

- Tu m'as menti ? m'exclamai-je en me retournant.

Vraisemblablement cela le faisait rire.

- Même si je dois reconnaître que Slughorn adore ses élèves, avoue que deux soirées deux jours de suite peut paraître légèrement...excessif.

Sans même lui répondre je me retournais et lui passais devant. J'espérais au moins ne pas avoir loupé le dîner de la Grande Salle. Il me devança marchant maintenant à reculons devant moi.

- T'as rien d'autres à faire ? articulais-je en bougeant à peine mes lèvres.
- Si... mais tu ne serais pas d'accord.

Je lui jetais un regard noir pendant qu'il me souriait jusqu'aux dents. Je n'aimais pas son ton insinuant.

- Pourquoi tu ne viendrais pas manger avec moi ? me proposa-t-il toujours à reculons.

Je levais les yeux au ciel tant la question était absurde.

- Parce que je n'en ai pas envi, rétorquais-je en apercevant enfin la grande porte.

Il m'attrapa le bras en s'arrêtant ; mes yeux ont immédiatement croisé les siens. Je me suis dégagée de sa prise en reculant d'un pas.

- Quoi encore ? m'impatientais-je.
- Je crois que tu as un mauvais apriori sur moi, m'avoua-t-il en haussant un sourcil.

Je ne pouvais retenir mon rire. Un rire nerveux.

- Tu crois ? répétais-je les yeux ronds.

La porte s'ouvrit à cet instant laissant apparaître les élèves de Poudlard qui quittaient la Grande Salle.

- Tu m'as fait loupé mon dîner ! l'accusais-je furieuse.
- Je ne dirais pas ça, répliqua-t-il sans détourner son regard.

Tout le monde rejoignait son dortoir. C'était à peine si les gens nous remarquaient, aussi immobile que des gargouilles.

- Peu importe ce que tu dirais ou non, je n'ai pas pu manger à cause de tes mensonges, m'énervais-je un peu trop.
- Mon mensonge, me reprit-il.

Cette fois je grognais et mon ventre lui, gargouillait. En apercevant les derniers Gryffondor qui empruntaient le couloir je décidais de les suivre. Une voix m'interpella alors que je n'avais fait que trois pas.

- Je vais manger, si ça t'intéresse...
- Ça ne m'intéresse pas ! criais-je par dessus mon épaule.
- ... tu peux te joindre à moi.

Comment était-ce possible d'être à ce point persévérant ?

1943 {tomione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant