01 - Je l'ai vu !

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— Apparemment le fantôme a été vu hier soir, souffla une lycéenne à sa camarade.

Ses yeux s'écarquillèrent et elle s'empressa de relever son bras vers son amie, dévoilant ses poils hérissés.

— Cette histoire me terrifie, j'arrive pas à croire qu'il y ait un esprit vengeur à Fukurōdani.

— Attends, un esprit vengeur ?! s'exclama la brune, resserrant son étreinte autour de son sac, comme s'il s'agissait d'un bouclier. J'étais restée au stade de simple fantôme moi !

— Oui, la deuxième année qui l'a aperçu hier soir a raconté qu'il tenait un couteau et que ses vêtements étaient teintés de sang, confia la lycéenne.

Elle tu veux dire, corrigea un de leur camarade en s'immisçant dans la conversation. Tout le monde sait qu'il s'agit d'une fille.

— Fille ou garçon, ça me semble pas être la première préoccupation à avoir, rétorqua la brune toujours terrifiée. La simple idée d'un possible face à face avec cet esprit me tord les boyaux.

Son amie hocha vivement la tête, montrant son accord.

— En tout cas, moi je me tiens à l'écart du gymnase numéro deux, tous les témoins affirment que le fantôme se dirigeait dans cette direction.

— Ume Jitori de 2.3 l'a même vue rentrer dans le gymnase des volleyeurs, couina la brune.

— J'espère qu'il ne va pas s'en prendre à Bokuto-senpai, s'exclama la lycéenne, sa voix s'envolant dans les aigües, horrifiée par cette idée.

Quelques protestations féminines vinrent s'ajouter à l'exclamation de la lycéenne, traduisant la popularité non-négligeable du capitaine de l'équipe de volley chez les lycéennes.

Quelques mètres plus loin, Akaashi Keiji marchait, les mains enfoncées dans les poches de son uniforme. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres alors que son mal de crâne se réveillait de nouveau. Grimaçant, il porta une main à sa tempe pour la masser doucement, seul moyen de calmer la douleur. 

— AKAASHI ! hurla une voix qu'il ne connaissait que trop bien.

Les cris puissants du champion de Fukurōdani résonnèrent dans la boîte crânienne déjà lancinante du garçon. Il réprima une nouvelle grimace et se retourna vers Bokuto, les sourcils froncés. Son ami s'agitait devant lui, un large sourire aux lèvres qui n'annonçait rien de bon pour le brun.

L'arrivée en fanfare du volleyeur attira tous les regards et Akaashi jura avoir même entendu quelques cris étouffés frôlant l'hystérie. Le brun soupira et reprit sa marche, suivit de près par son aîné qui enchaînait les mouvements de bras tous plus larges que les autres.

L'attitude aussi énergique et excitée du troisième année ne présageait définitivement rien de bon. Car bien que Bokuto pouvait être connu pour sa personnalité extravagante, il savait se tenir -un minimum- en public. S'il était dans un état pareil, c'était qu'il allait entraîner le brun dans un plan foireux qu'il ne pourrait refuser. 

— Akaashi, tu as entendu parler de la légende du fantôme de Fukurōdani ? questionna le volleyeur en observant frénétiquement autour de lui, comme pour vérifier si l'esprit ne se trouvait pas à côté de lui.

Le brun hocha la tête, les sourcils toujours froncés. Il était de moins en moins serein quant à la fin de l'histoire de son aîné.

— Il paraît qu'il se réfugie dans le gymnase, chuchota le champion à son vice-capitaine.

À moitié terrifié, c'était pourtant de l'excitation qui pétillait au fond des pupilles du troisième année. Il fit quelques enjambées pour se positionner devant son cadet qui fut obliger de stopper sa route, condamné à écouter les propositions farfelues du volleyeur.

QUELQUES COUPS DE CRAYON ¦ k. akaashiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant