03 - Enquête en salle d'art plastique

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    Dire qu'Akaashi avait mal dormi était un euphémisme. En vérité, le brun n'avait pas fermé l'œil de la nuit et les larges cernes sombres sous ses yeux en témoignaient. Entre angoisse et curiosité, Akaashi avait passé la nuit à feuilleter de long en large le carnet et les dessins qui s'y trouvaient.

Malheureusement, en échange de ses heures de sommeil, le brun n'avait trouvé qu'une signature d'artiste, un double M traversé de ce qui semblait être un lycoris rouge, et surtout une immense fatigue. Une minuscule piste pour un prix trop élevé.

Le volleyeur bailla à s'en décrocher la mâchoire alors qu'il descendait de vélo. Derrière lui, une adolescente aux cheveux de jais descendait elle aussi de vélo, et le bouscula malencontreusement en installant sa bicyclette dans le parking. Le brun trébucha légèrement vers l'avant, mais se rattrapa sans peine.

— Pardon.

La voix de la noiraude n'était pas plus forte qu'une brise d'automne. Et sans s'en formaliser plus que ça, Akaashi leva la main pour faire comprendre que ce n'était rien. Lorsqu'il releva la tête, la lycéenne avait déjà disparu. Il déposa son vélo et attrapa son sac qui contenait le carnet.

Sans perdre plus de temps, il pénétra l'enceinte de l'académie Fukurōdani et se glissa parmi le flot d'élèves qui avançaient en direction des salles de classe. Il aperçut du coin de l'œil Bokuto et Echiko qui avançaient à contre-courant. Ces deux-là semblaient s'être rabibochés, le regard pétillant de Bokuto ne trompait pas, ni les pommettes rosies de l'athlète.

Le brun se faufila derrière un lycéen pour éviter d'être vu par ses aînés. Car bien qu'il appréciait son capitaine, il n'était absolument pas en état de l'affronter aujourd'hui. Bokuto risquait de lui aspirer le peu d'énergie qu'il lui restait.

Arrivé au bâtiment principal, il grimpa les deux étages qui le séparaient de sa classe et entra dans celle indiquée par l'écriteau '2.6'. Il salua ses camarades d'un signe de main et partit rejoindre son bureau à l'avant-dernier rang, côté fenêtre. 

Il se laissa tomber sur sa chaise et glissa la tête entre ses bras, essayant de grappiller quelques minutes de sommeil avant le début des cours. Mais les astres ne semblaient pas alignés et Morphée ne voulait point l'accueillir dans ses bras. La voix de Chikara Hiwara obligea le brun à abandonner définitivement sa recherche de sommeil.

— Nuit difficile ?

— C'est le moins qu'on puisse dire, grommela le volleyeur avant de bâiller de nouveau.

Hiwara se moqua gentiment du brun, assit en équilibre sur le bord de son bureau. Le crâne rasé et toujours un large sourire collé sur le visage, le garçon était l'un des amis d'Akaashi. Depuis deux années dans la même classe, les garçons avaient appris à se côtoyer et à s'apprécier, nettement aidés par la personnalité rayonnante du lanceur de l'équipe de baseball.

— C'était sympa la chasse au fantôme avec Bokuto-senpai hier ? le taquina Hiwara.

Un soupir non dissimulé s'échappa des lèvres du brun ce qui fit redoubler le rire du rasé. Akaashi savait pertinemment, que tout comme lui, son camarade ne croyait pas à cette histoire de fantôme, pas assez crédule pour tomber dans le panneau.

— C'était fort en émotion, finit par avouer Akaashi, le regard perdu vers l'extérieur de la salle de classe. Mais je peux te confirmer qu'il n'y a pas de fantôme à Fukurōdani.

'J'aurais peut-être aimé trouver un fantôme d'ailleurs' se mit à penser le brun alors qu'Hiwara continuait de l'interroger sur leur expédition, désireux de trouver quelques détails croustillants à se mettre sous la dent. Car bien que le passeur semblait sûr de lui sur la non-existence d'un quelconque esprit, il paraissait tout de même préoccupé et ça n'avait pas échappé à l'œil avisé du lycéen. Il fallait dire aussi que les larges cernes noirs du volleyeur lançaient un signal d'alerte.

QUELQUES COUPS DE CRAYON ¦ k. akaashiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant